GRAVURE
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Il est peu d'objets d'art qui soient aussi complexes que la gravure. D'une part, la fabrication mécanique s'ajoute à la création de l'artiste ; d'autre part, la gravure peut être à la fois une œuvre d'art originale et, du fait de sa reproduction à de multiples exemplaires, un moyen de communication de masse. Par conséquent, elle s'adresse autant à l'esthète qu'au grand public. Dans cette production qui, comprise au sens large, va de la photo de journal à l'estampe d'artiste, il faut évidemment faire des distinctions. L'estampe se situe souvent aux confins de l'œuvre d'art ; or, bien peu d'images gravées méritent ce titre. On ne peut cependant trouver aucune définition objective qui soit exhaustive. Le fait qu'il y ait toujours eu des restrictions quant à l'appartenance de la gravure à ce qu'on nomme « le grand art » oblige à se demander dans quelle mesure la gravure répond à la définition actuelle de l'art. Les premières gravures furent produites pour populariser les œuvres d'art ; il est certain aussi que ce procédé a donné naissance à un nouvel art original. Il faut donc saisir à différents niveaux le rapport de la fonction utilitaire de la gravure à sa fonction esthétique sous ses divers aspects (commercial, social, sémantique et technique).
Née avec la Renaissance, la gravure s'est surtout affirmée comme l'art de la bourgeoisie dont elle diffuse les genres et les thèmes, entre l'art aristocratique et l'art populaire. Pour l'artiste, elle dépasse de beaucoup ce cadre ; elle est un moyen d'expression riche qui a pu satisfaire à tous les styles, encore utilisé largement par les écoles d'avant-garde.
Il était logique qu'après l'invention de la photographie les fonctions utilitaires de la gravure diminuent d'importance au profit de ses possibilités esthétiques. Ainsi de nos jours la gravure est-elle partagée entre un art de luxe, né du renouveau de l'estamp [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 13 pages
Écrit par :
- Barthélémy JOBERT : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Michel MELOT : directeur de la bibliothèque publique d'information, Centre Georges-Pompidou
Classification
Autres références
« GRAVURE » est également traité dans :
ADHÉMAR JEAN (1908-1987)
La Bibliothèque nationale de Paris conserve depuis Colbert (1667) des milliers d'images rassemblées dans le cabinet des Estampes. Gravures, affiches, dessins ou collections iconographiques, photographies enfin sont venus régulièrement s'accumuler au gré des acquisitions et des dons, mais surtout avec le flux du dépôt légal. Lieu de conservation de ces témoignages fragiles, rassemblés de façon uni […] Lire la suite
ALBRECHT ALTDORFER. MAÎTRE DE LA RENAISSANCE ALLEMANDE (exposition)
Dans le chapitre « Un maître graveur » : […] La circulation des œuvres d’Altdorfer se fait à travers des thèmes traditionnels. Ainsi l’étonnante suite de quarante gravures sur bois composant un cycle de la Chute et Rédemption de l’humanité , vers 1513, qui offre une double originalité. D’une part, il constitue un tour de force artistique et technique, par la très petite dimension de chaque pièce, ce qui oblige Altdorfer à un style synthétiqu […] Lire la suite
ALDEGREVER HEINRICH (1502-apr. 1555)
Peintre et graveur allemand, de son vrai nom Heinrich Trippenmecker. Son activité de peintre est très mal connue. Il doit sa célébrité à ses gravures sur cuivre, environ trois cents, exécutées de 1527 à 1541 et de 1549 à 1555 et signées du monogramme AG, imité de celui de Dürer, dont il fut le disciple. On y sent, dans le style et dans les sujets, l'influence de celui-ci et des « petits maîtres de […] Lire la suite
ALMANACH, estampe
Le mot almanach , d'origine incertaine, apparaît dans l'arabe occidental au xiii e siècle ; il désigne d'abord une éphéméride où figurent les positions du soleil et de la lune. Avec l'invention de l'imprimerie et de l'estampe, ce type de calendrier va se développer et se diffuser très largement, sous deux formes. La première est celle d'un livret comprenant le calendrier proprement dit, enrichi d […] Lire la suite
ALTDORFER ALBRECHT (1480 env.-1538)
Dans le chapitre « Des débuts obscurs » : […] En réalité, l'art des deux premiers cités n'offre aucun point commun avec celui d'Altdorfer à ses débuts. Quant aux œuvres de Cranach antérieures à 1505, qui diffèrent de la production ultérieure de ce peintre par leur violence expressive, elles conjuguent une forte influence de Dürer avec un sens nouveau de la couleur, caractères que l'on retrouve dans les premières peintures connues d'Altdorfer […] Lire la suite
ANDROUET DU CERCEAU JACQUES (1520-1586)
Jacques Androuet du Cerceau (appelé le plus souvent « Du Cerceau », dû au motif de l'enseigne de la boutique de son père qui était marchand de vin) fut à la fois un graveur, un dessinateur, un créateur d'ornements, un inventeur d'architectures réelles ou imaginaires et l'auteur du premier ouvrage consacré aux « plus excellents bâtiments » de la France. Son œuvre immense (1 700 gravures, 1 200 des […] Lire la suite
APOCALYPSE DE JEAN
Dans le chapitre « La gravure allemande » : […] C'est principalement en Allemagne que règne à ce moment l'esprit de l'Apocalypse. Vers la fin du xv e siècle, l'art de la gravure, spécialement sur bois, s'y épanouit. De nombreuses Bibles xylographiques paraissent, dont les deux plus célèbres sont dues à Heinrich Quentell de Cologne (1479) et à Koberger de Nuremberg (1483). Le filleul de ce dernier s'appelle Albert Dürer. C'est un homme de la R […] Lire la suite
AQUAFORTISTES MOUVEMENT DES
En 1862, la fondation de la Société des aquafortistes fut la première manifestation d'un mouvement de renaissance de l'eau-forte originale de peintre ; la Société était animée par l'imprimeur Auguste Delâtre (1822-1907) et par le marchand d'estampes Alfred Cadart (1828-1875). Ils publièrent trois cents eaux-fortes originales entre septembre 1862 et août 1867 dans la publication mensuelle de la Soc […] Lire la suite
ARABESQUE, histoire de l'art
Dans le chapitre « Succès et diffusion d'un ornement » : […] L'absence de sources littéraires rend difficile l'explication du succès inouï des arabesques en Italie. Et l'assimilation immédiate de cet ornement par la culture italienne est à l'origine de plusieurs variantes, sans qu'il soit aujourd'hui possible de suivre en détail le développement de chacune d'elles. Le jeu des lignes, permettant une infinité de solutions différentes, a sans doute contribué […] Lire la suite
ART (L'art et son objet) - L'attribution
Dans le chapitre « Les « noms de commodité » » : […] Le cas le plus clair, le cas limite pourrait-on dire, de distinction entre personnalité empirique, et personnalité esthétique est celui de l'artiste appelé « Maître de... », c'est-à-dire du dénominateur commun conféré à un groupe d'œuvres réunies d'après des caractéristiques de style et attribuées à un artiste dont le nom est inconnu, mais qui, pour en permettre la classification, est appelé « Ma […] Lire la suite
Voir aussi
- AQUATINTE
- ARTS GRAPHIQUES
- BARBES gravure
- BOIS DE FIL gravure
- GRAVURE AU BURIN
- CLICHÉ-VERRE
- COLLECTION art et culture
- CONSOMMATION CULTURELLE
- CRIBLÉ gravure
- ART DIDACTIQUE
- EAU-FORTE
- GRAVURE EN CREUX
- HISTOIRE DE L'ART
- ART JAPONAIS
- JACOB CHRISTOPH LE BLON
- LITHOGRAPHIE
- MANIÈRE NOIRE ou MEZZOTINTE
- MARCHÉ DE L'ART
- GRAVURE SUR MÉTAL
- MONOTYPE
Pour citer l’article
Barthélémy JOBERT, Michel MELOT, « GRAVURE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/gravure/