ÉMAUX
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Les émaux translucides de basse-taille et le Trecento
Les républiques toscanes, avant l'aube du xive siècle, Pise d'abord avec les Pisani, Sienne, Pistoia, Florence ensuite, recueillent tous ces héritages techniques ; mais elles les élaborent en un art nouveau : l'émaillerie translucide sur argent de basse-taille triomphe dans les années 1330. Sur les plaques d'argent, on guilloche et on hachure des dépressions légères, on prépare en creux les ombres et les lumières qui vont modeler les voiles d'émail translucides en épaisseur. On compose les reliefs et les volumes en relation organique dans la profondeur d'un espace cohérent, celui du Trecento triomphant. Ugolino di Vieri exécute, en 1338, le reliquaire du corporal miraculeux de Bolsena, pour la cathédrale d'Orvieto, chef-d'œuvre de l'émaillerie gothique, où s'unissent la peinture et la sculpture exécutées dans la lumière colorée du vitrail. Venus de Toscane, des émailleurs qui pratiqueront leur art jusqu'aux abords du xvie siècle s'installent dans toute la péninsule, et, dès le temps de Clément VI, à la cour pontificale d'Avignon.
Ils ont pu y rencontrer leurs confrères transalpins, car on travaille aussi sur basse-taille à Paris, à Londres, à Constance, Bâle et Cologne, à Gérone et à Valence, en réservant le champlevé et l'émail opaque aux détails. Mais ces artistes ne parviennent jamais à franchir, à la suite des Siennois, le seuil qui sépare l'enluminure de la peinture, la ciselure de la sculpture, même lorsqu'ils travaillent, pour le roi Charles V, sur l'or massif (Royal Gold Cup, Londres).
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 7 pages
Écrit par :
- Marie-Madeleine GAUTHIER : chargée de recherche au C.N.R.S.
Classification
Autres références
« ÉMAUX » est également traité dans :
ALICATADO
Le terme d' alicatado désigne, en Espagne, une mosaïque constituée par des fragments de céramique émaillée de formes et de couleurs différentes, incrustées dans du plâtre. Ces fragments de faïence sont obtenus à partir d' azulejos monochromes sur lesquels on trace un décor et dont on détache ensuite la partie dessinée à l'aide de pinces appelées alicates , en frappant le carreau à petits coups. […] Lire la suite
ALPAIS (1185 env.-env. 1215)
Insculpée à l'intérieur du couvercle d'un ciboire célèbre, une inscription désigne indubitablement un artiste émailleur : Magister G. Alpais me fecit Lemovicarum (Maître G. Alpais m'a fait à Limoges) ; il paraît en effet préférable de traduire ainsi en français le locatif Lemovicarum , toponyme dont le pluriel rappelle de façon remarquable les deux enceintes juxtaposées, assorties de deux « corps […] Lire la suite
ART DE COUR
Dans le chapitre « L'enluminure et son influence sur l'orfèvrerie » : […] Robert Branner a opposé à la thèse reçue depuis Vitzthum ( Die Pariser Miniaturmalerei , 1907) le point de vue que les manuscrits peints à Paris après le milieu du xiii e siècle sont en trop grand nombre et d'une qualité trop inégale pour refléter en bloc le goût de la cour. Ils n'ont en commun qu'un maniérisme gothique à divers degrés de raffinement. Des quatre Évangéliaires de la Sainte-Chapel […] Lire la suite
AZULEJOS
Dans le chapitre « Origine et diffusion des azulejos » : […] L'utilisation de la céramique en plaques de revêtement remonte aux civilisations anciennes du Moyen-Orient (Babylone, la Perse aux environs du I er millénaire). Mais le terme azulejos désigne d'une manière plus précise les plaques de revêtement à décor émaillé utilisées d'abord à Samarra au ix e siècle par les potiers musulmans. Par la suite, cette mode se répandit en Mésopotamie, en Perse, et […] Lire la suite
BIGOT ALEXANDRE (1862-1927)
Alexandre Bigot naît à Mer, dans le Loir-et-Cher, le 5 novembre 1862, de parents vignerons. Licencié en physique en 1884, il devient, en 1887, professeur à l'École alsacienne. Il passe son doctorat en 1890 avec une thèse sur les dérivés de la glycérine. À l'Exposition universelle de 1889, il s'enthousiasme pour les céramiques orientales. En 1890, Eugène Carriès lui demande des conseils techniques […] Lire la suite
BIJOUX
Dans le chapitre « Temps modernes (XVIIe-XIXe siècles) » : […] L'histoire du bijou moderne commence au xvii e siècle, au moment où le développement de la taille du diamant introduit une nouvelle technique qui influe sur la forme des bijoux et la façon de les porter. Au début du xvii e siècle, les tailles du diamant en « rose » ; ou en « table » sont les seules connues, et elles sont associées à l'or ou à l'argent émaillé dans la joaillerie. La taille des d […] Lire la suite
BYZANCE - Les arts
Dans le chapitre « L'argenterie » : […] Après l'époque paléochrétienne, pour laquelle on dispose d'un nombre important d'objets profanes et liturgiques, décorés de sujet mythologiques et religieux, l'argenterie connaît, sous les Macédoniens ( ix e - xi e s.), une nouvelle floraison, dont témoigne la variété des œuvres conservées. Le goût a évolué et l'on recherche désormais la diversité des formes et les effets de couleur : l'argent, t […] Lire la suite
CÉRAMIQUE
Dans le chapitre « Poteries à couvertes, vernis ou émail » : […] On doit aux pays du Moyen-Orient, qui possédaient une très ancienne science céramique, la découverte d'enduits tirés de substances naturelles pouvant assurer l'étanchéité du vase de terre cuite poreuse ou s'appliquer au décor architectural. Les premiers enduits, d'origine alcaline, et même les vernis de type plombeux cuisant à une température relativement basse, remonteraient à plusieurs millénair […] Lire la suite
CHINOISE CIVILISATION - Les arts
Dans le chapitre « Émaux » : […] La technique des émaux sur métal, apparue en Chine au xiv e siècle, est la seule forme d'art chinois qui relève entièrement d'un apport étranger. Dès l'Antiquité, elle est connue dans le monde méditerranéen, et c'est à partir d'un centre existant en Asie Mineure au xii e siècle qu'elle a atteint la Chine. Elle y est devenue une des manifestations les plus somptueuses de l'habileté manuelle des C […] Lire la suite
CIZHOU, céramique chinoise
Plusieurs sites du district de Cizhou, au Hebei, et du Henan ont donné naissance à une catégorie de céramiques, exceptionnelle parmi celles de la dynastie Song (960-1279). Plus que sur la délicatesse des formes et la qualité des couvertes, elle met en effet l'accent sur le décor, avec une recherche d'effets de contrastes, souvent violents. À en juger par l'abondance de la production et par la duré […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Marie-Madeleine GAUTHIER, « ÉMAUX », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 11 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/emaux/