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DYNAMIQUE

Liaisons mécaniques s'exerçant sur un solide

La position par rapport à un repère (λ) d'un système mécanique Σ formé de s solides non rectilignes, de r solides rectilignes et de p points matériels dépend a priori de N = 6 s + 5 r + 3 p paramètres appelés paramètres primitifs du système Σ par rapport à (λ). En général, ces paramètres ne sont pas indépendants et il existe des relations entre eux, leurs dérivées et le temps, relations indépendantes de l'étude dynamique et introduites par l'étude cinématique ou géométrique.

Étude cinématique et géométrique

Toute condition de contact entre deux solides introduit, par suite de l'indéformabilité, une liaison entre les paramètres primitifs. Par exemple, le contact d'une sphère de rayon R avec un plan est une liaison de caractère géométrique : le centre de la sphère est à la distance R du plan.

Si, de plus, la sphère est astreinte à rouler sans glisser sur le plan (ce qui se traduit en écrivant que la vitesse du point de la sphère au contact du plan est nulle par rapport à celui-ci), on a deux liaisons de type cinématique qui s'expriment par deux relations entre les paramètres et leurs dérivées premières par rapport au temps. Plus généralement, une équation de liaison est dite holonome si elle ne fait intervenir que les paramètres (et éventuellement le temps). Une équation de liaison est dite non holonome si elle se présente sous la forme d'une fonction non intégrable des paramètres et de leurs dérivées premières. Cette distinction est essentielle lorsqu'on emploie la méthode de Lagrange.

Étude dynamique

On a été conduit à admettre que, chaque fois qu'on introduit une liaison dans un système, on introduit, du point de vue des forces, un torseur inconnu, dit torseur de liaison. Si l'on tient compte de l'équation de liaison, cela revient à faire intervenir cinq inconnues supplémentaires qui rendent indéterminés les problèmes de dynamique du solide lié. Pour lever cette indétermination, on a été amené à admettre des lois d'origine expérimentale, notamment des lois de frottement pour deux solides en contact.

Lois du frottement de deux solides en contact

Solides en contact ponctuel - crédits : Encyclopædia Universalis France

Solides en contact ponctuel

Considérons le cas de deux solides S1 et S2 en contact ponctuel (on désigne par contact ponctuel un contact suivant une surface de mesure négligeable). Nous supposerons que ces deux solides sont limités par des surfaces ayant un plan tangent commun (π) bien défini au point de contact I. Désignons par n21 le vecteur unitaire de la normale commune à S2 et S1 en I dirigé de S2 vers S1. Considérons le torseur distributeur des vitesses de S1 par rapport à un repère lié à S2 :

VS2 (I ∈ S1) est la vitesse de glissement en I de S1 par rapport à S2 notée →G (S1/S2), c'est un vecteur situé dans le plan tangent commun. ΩS2S1 peut être décomposé par projection sur n21 et sur le plan (π) : (ΩS2S1 ( n21)n21 = Ωn21 est la composante de pivotement ; n21 ∧ (ΩS2S1 ∧ n21) = Ωπ est la composante de roulement.

Le torseur des actions exercées par S2 sur S1 est représenté par un torseur {S2 → S1} dont les éléments de réduction en I peuvent être décomposés suivant leurs composantes dans (π) et sur n21 ; ainsi

Dans la plupart des schémas d'étude, Mπ et Mn, couples de résistance au roulement et au pivotement, peuvent être négligés. Nous ne donnerons que les lois du frottement de glissement relatives à T et N (lois de Coulomb).

Deux cas sont à distinguer :

– Si →G(S1/S2) ≠ 0, on a, d'une part, T colinéaire à →G et de sens contraire, ce qu'on peut écrire :

et l'on a, d'autre part, |T21| = f |N21|, où f est un coefficient, sans dimension, dit coefficient réciproque de frottement de glissement (on dit souvent coefficient de frottement). Sa valeur dépend de nombreux paramètres[...]

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Écrit par

  • : professeur au Conservatoire national des arts et métiers
  • : professeur à l'École nationale supérieure de l'enseignement technique

Classification

Pour citer cet article

Michel CAZIN et Jeanine MOREL. DYNAMIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Solides en contact ponctuel - crédits : Encyclopædia Universalis France

Solides en contact ponctuel

Liaison rotoïde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Liaison rotoïde

Liaison verrou - crédits : Encyclopædia Universalis France

Liaison verrou

Autres références

  • ALEMBERT JEAN LE ROND D' (1717-1783)

    • Écrit par Michel PATY
    • 2 874 mots
    • 2 médias
    Son Traité de dynamique de 1743 propose une réduction et une unification de la mécanique des corps solides, en énonçant et démontrant le théorème général de la dynamique, qui est connu depuis lors comme « principe de d'Alembert » et qui fournit la loi de mouvements quelconques de systèmes...
  • BALISTIQUE

    • Écrit par Jean GARNIER
    • 2 100 mots
    • 2 médias
    Pour écrire l'équation de la trajectoire d'un projectile tiré par un canon, il suffit d'appliquer le principe fondamental de la dynamique : la somme des forces extérieures appliquées au projectile est égale au produit de sa masse par la dérivée du vecteur vitesse Vg du centre...
  • CAUSALITÉ

    • Écrit par Raymond BOUDON, Marie GAUTIER, Bertrand SAINT-SERNIN
    • 12 987 mots
    • 3 médias
    Au xviie siècle, la statique se trouve absorbée dans une science nouvelle, la dynamique, qui s'intéresse à l'état de mouvement des corps et aux causes qui le produisent. En outre, physique céleste et physique terrestre s'unifient : le mouvement de la Lune autour de la Terre apparaissant identique à...
  • FLUIDES MÉCANIQUE DES

    • Écrit par Jean-François DEVILLERS, Claude FRANÇOIS, Bernard LE FUR
    • 8 791 mots
    • 4 médias
    Lorsqu'un fluide est en mouvement, la résultante des efforts exercés par le fluide placé d'un côté d'un élément de surface sur le fluide placé de l'autre côté est une force élémentaire dF proportionnelle à l'aire dσ de l'élément de surface :
    τ est un vecteur,...
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Voir aussi