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SQUELETTE

Le squelette varie considérablement, chez les végétaux comme chez les animaux, tant par sa nature physico-chimique que par son mode de formation et par ses relations avec les éléments cellulaires ou tissulaires. Pourtant, il constitue toujours la partie de l'organisme qui assure la rigidité du corps. En ce sens, il est bien plus facile de définir le squelette par sa fonction essentielle – le soutien mécanique – que par sa structure ou sa composition.

Dans le règne animal, et particulièrement chez les Métazoaires, les formations squelettiques peuvent être constituées seulement par des substances organiques, généralement extracellulaires, de consistance plus ou moins ferme ; il s'agit de protéines ou de polysaccharides souvent associés en proportions variables. Parmi les protéines, les plus importantes sont, sans doute, les différentes formes de collagène qu'on trouve dans tout le règne animal, les sclérotines des invertébrés, durcies par un phénomène de tannage, les kératines des vertébrés. Mais fréquemment, le durcissement est réalisé par une minéralisation consistant en un dépôt de substances minérales sur la trame organique. La calcification est un cas particulier, mais très répandu, de minéralisation qui met en jeu des sels de calcium, en premier lieu des carbonates sous différentes formes (calcite, aragonite, etc.), mais d'autres ions métalliques (magnésium, strontium, fer), ou encore de la silice, peuvent intervenir dans la minéralisation. L'ossification propre aux vertébrés, est la calcification d'une trame organique, contenant des polysaccharides et des fibres de collagène, par un dépôt minéral où domine un phosphate de calcium, l'hydroxyapatite. L'élaboration des matrices organiques squelettiques, leur minéralisation éventuelle, et notamment l'ossification sont des phénomènes biologiques complexes qui dépendent tout à la fois du milieu extra-cellulaire et des cellules qui appartiennent à ces tissus.

On parle de squelette externe lorsqu'il est formé à la surface du corps par des cellules épidermiques. Entrent, par exemple, dans cette catégorie la coquille des mollusques, la cuticule des arthropodes, les tubes des annélides polychètes ; ce type de squelette est particulier au grand ensemble des Protostomiens. Les formations squelettiques sont dites internes lorsqu'elles sont élaborées par des cellules mésodermiques, dans l'épaisseur de tissus ; les formations endosquelettiques se rencontrent chez les Deutérostomiens : échinodermes et cordés.

Les structures squelettiques animales, minéralisées ou non, assurent en premier lieu le soutien et la protection des tissus mous ; en fournissant en support aux insertions musculaires, elles permettent certains mouvements. Dans quelques cas, en outre, et tout spécialement chez les vertébrés, elles constituent une réserve minérale considérable qui peut être utilisée pour assurer l'homéostasie. C'est le cas pour le squelette humain ; la description détaillée de celui-ci, qui déborde le cadre du présent article, se trouve dans les articles d'anatomie régionale humaine.

Squelettes intracellulaires ou péricellulaires des protozoaires et des végétaux

Parmi les protistes, vaste groupe polyphylétique d'êtres unicellulaires, différents groupes possèdent un squelette minéralisé. On se bornera à signaler l'existence de structures squelettiques purement organiques (généralement des scléroprotéines) chez les zooflagellés (axostyle), chez certains ciliés (squelette du cytopharynx par exemple), chez les radiolaires (capsule centrale chitineuse). Dans la classe des Rhizopodes, les foraminifères possèdent un squelette, ou test, de composition généralement calcaire, qui se présente comme une sorte de coquille minuscule, fréquemment organisée dans l'espace selon une spirale et compartimentée en loges successives[...]

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Écrit par

  • : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
  • : professeur au Collège de France, chaire de biologie historique et évolutionnisme
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Yves FRANÇOIS et Armand de RICQLÈS. SQUELETTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACTINOPODES

    • Écrit par Patrick DE WEVER, Robert GAUMONT
    • 3 748 mots
    • 7 médias
    Lesquelette est constitué de spicules rayonnant à partir du centre du corps selon des modalités variables en fonction des espèces. Leur nature chimique reste mal définie : généralement en sulfate de strontium (célestite) plus rarement en silicate d'aluminium et de calcium. Les formes les plus primitives...
  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER, Jean-Claude RAGE
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    Les os sont fibreux (faisceaux de grosses fibres parallèles) constituant un squelette relativement léger qui peut supporter cependant des tractions ou des poussées très fortes, en particulier chez les Anoures, lors du saut.
  • ANOURES

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER
    • 3 590 mots
    • 8 médias
    Lesquelette présente quelques particularités. Le crâne est très simplifié, surtout dans les régions otique et occipitale. Les os qui constituent le palais sont également réduits, d'où l'existence de larges fenêtres ptérygoïdiennes. L'oreille montre une étonnante particularité partagée avec les...
  • ANTHOZOAIRES

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Yves TURQUIER
    • 4 382 mots
    • 6 médias
    ...bourgeonnent à partir d'expansions de la cavité gastro-vasculaire qui se répandent en stolons sur le substrat. Toutefois, chez l'Orgue de mer (Tubipora musica), les spicules mésogléens se soudent en un squelette coloré qui emprisonne polypes et stolons : les premiers sont isolés dans de longs tuyaux parallèles,...
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Voir aussi