FORAMINIFÈRES

Foraminifères
R. Boardman, Frank Lane Picture Agency/ Corbis
Foraminifères
Vue d'un foraminifère, spécimen grossi 198 fois.
R. Boardman, Frank Lane Picture Agency/ Corbis
Les Foraminifères forment un ordre appartenant à la classe des Rhizopodes et à l'embranchement des Protozoaires. Ce sont des organismes surtout marins, libres ou fixés, dont le protoplasme est protégé par une coquille ou test, initialement chitinoïde, presque toujours enrichie en matières minérales. Elles sont, soit sécrétées par l'animal, soit empruntées au milieu et soudées entre elles.
Ce test est composé d'une ou plusieurs loges communiquant entre elles et avec l'extérieur par des ouvertures par lesquelles sortent des pseudopodes fins, ramifiés et parcourus de courants. La plupart des espèces sont caractérisées par l'alternance de générations sexuées et asexuées.
L'étude des Foraminifères constitue la branche principale de la micropaléontologie, dont l'utilisation, en géologie appliquée notamment, s'est révélée très féconde.
La classification a été établie plutôt d'après des caractères morphologiques choisis arbitrairement, que sur des données relatives à l'organisme vivant ; elle est donc artificielle. Les Foraminifères ont été groupés par M. F. Glaessner (1947) en 7 super-familles subdivisées en 50 familles. La classification la plus récente, celle de A. R. Loeblich et H. Tappan, définit, pour les 25 000 espèces décrites, 5 sous-ordres divisés en 17 super-familles et 96 familles.
Le Foraminifère vivant
Le cytoplasme
Chez le Foraminifère vivant, le cytoplasme se différencie en ectoplasme et en endoplasme, mais il n'existe pas une démarcation nette et permanente entre les deux substances.
L'ectoplasme est la partie du protoplasme en contact avec l'extérieur : il se concentre près des orifices et se manifeste à l'extérieur du test par des expansions temporaires appelées pseudopodes. Ceux-ci sont généralement du type réticulé, c'est-à-dire qu'ils sont minces, filamenteux, ramifiés et continuellement anastomosés. Ils sont parcourus par des courants opposés. Leurs fonctions sont capitales et diverses : fixation de l'organisme, capture de la nourriture, élimination des déchets, déplacements, construction du test.
L'endoplasme correspond à la plus grande partie de la masse protoplasmique qui se trouve à l'intérieur du test. Il est fortement coloré par rapport à l'ectoplasme et comprend deux régions : l'une végétative, dont le rôle est surtout alimentaire, l'autre contenant le ou les noyaux dont l'importance se manifeste au moment de la reproduction.
Cycle de reproduction
Le cycle de reproduction des Foraminifères est marqué par deux modalités, la schizogonie et la gamogonie, qui s'intercalent entre deux périodes végétatives de plus ou moins longue durée. Ces deux modalités se terminent l'une et l'autre par la sortie d'éléments néoformés et l'abandon ou la dissolution du test maternel. Il existe donc deux générations dites alternantes au cours desquelles se développent des gamontes (forme A) et des schizontes (formes B).
La schizogonie, phase asexuée de la reproduction, est constante dans le cycle ; elle aboutit à la formation d'embryons haploïdes (n chromosomes), à partir d'un schizonte diploïde (2n chromosomes) plurinucléé. Les embryons se forment soit à l'intérieur du test maternel, soit à l'extérieur, après sortie en totalité du protoplasme plurinucléé. À sa libération, l'embryon a déjà tous les caractères de l'adulte : noyau entouré d'endoplasme, pseudopodes ectoplasmiques servant à construire de nouvelles loges qui s'ajoutent au test sécrété pendant la vie embryonnaire à partir de sels de calcium empruntés au test maternel. Il commence alors une vie active qui le conduit rapidement à une nouvelle génération du cycle : le gamonte.
La gamogonie, phase sexuée du cycle, est très variable[...]
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Écrit par
- Madeleine NEUMANN : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du laboratoire de micropaléontologie
Classification
Pour citer cet article
Madeleine NEUMANN, « FORAMINIFÈRES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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