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SQUELETTE

Squelette des vertébrés

Le squelette des vertébrés combine admirablement les fonctions mécaniques de soutien avec les nécessités de la croissance et de la mobilité. Ces caractères proviennent de la présence de tissus hautement spécialisés, dont certains, comme l' os, sont particuliers à l'embranchement, tandis que d'autres sont plus répandus, comme le cartilage par exemple, qui se retrouve chez les mollusques.

Par ailleurs, le squelette des vertébrés abrite les tissus médullaires qui – pour n'avoir aucune fonction dans le soutien mécanique du corps – n'en jouent pas moins un rôle essentiel puisque la moelle des os est le siège de l'hématopoïèse chez l'adulte.

Rôle des muscles, tendons et ligaments - crédits : Encyclopædia Universalis France

Rôle des muscles, tendons et ligaments

Les tissus squelettiques proprement dits sont d'origine mésodermique et appartiennent tous à la catégorie des tissus conjonctifs. Le tissu osseux joue évidemment un rôle mécanique essentiel. Il est constamment accompagné de tissus conjonctifs denses, fibreux, riches en collagène, qui forment les ligaments et les capsules articulaires reliant entre eux les segments squelettiques, qui interviennent dans la constitution des muscles (tendons, aponévroses), ou qui permettent, enfin, le glissement des segments osseux les uns sur les autres ( cartilages articulaires). Indépendamment de ce rôle articulaire qui justifie leur persistance dans le squelette de l'adulte, les cartilages sont des tissus squelettiques qui permettent la croissance embryonnaire (A. S. Romer, 1942). Grâce à leur faculté particulière d'accroissement par expansion interne, ce qui les oppose aux tissus osseux, ils peuvent constituer un « modèle » initial pour de nombreux os, modèle souple, résistant et capable d'une expansion très rapide. Cartilages, tendons et ligaments sont intimement associés à la membrane ostéogène qu'est le périoste. Ces éléments peuvent se minéraliser et participer à la formation de l'os lui-même, de telle sorte que tous les tissus mésodermiques, du muscle à l'os, sont en fait reliés entre eux, à la fois sur les plans fonctionnels et structuraux, par une série d'intermédiaires histologiques qui participent plus ou moins des uns et des autres. Par son origine embryologique, sa structure et ses fonctions, l'appareil musculo-squelettique constitue donc vraiment un ensemble cohérent, où il est peut-être artificiel d'opposer trop systématiquement les tissus osseux proprement dits aux autres constituants fibreux, minéralisés ou non (F. Weidenreich, 1930). Par ailleurs, on oppose fréquemment dans le squelette des éléments osseux superficiels (exosquelette) aux os situés profondément dans le corps (endosquelette) : tandis que les premiers se forment par ossification dermique directe, les autres sont précédés d'un modèle cartilagineux. Le terme d'exosquelette, ainsi appliqué aux os dermiques, est impropre ; il devrait exclusivement désigner les éléments durs secrétés à l'extérieur de l'épithélium épidermique, tels que la cuticule chez les Invertébrés. À strictement parler, le terme d'exosquelette devrait donc s'appliquer, chez les Vertébrés, aux formations épidermiques cornées (ongles, griffes, sabots, cornes, plaques cornées de la carapace des tortues et tatous), plutôt qu'aux os dermiques eux-mêmes. De toute façon, la distinction classique entre endosquelette et exosquelette, selon la présence ou l'absence originelle de cartilage, est assez artificielle, car certains os théoriquement dermiques (clavicule, mandibule des Mammifères) comprennent des éléments cartilagineux ; le cartilage serait même un tissu présent à la surface d'un grand nombre d'os dermiques jeunes (B. Hall, 1971). À l'inverse, certains os typiquement endosquelettiques, comme les vertèbres des Téléostéens, semblent se former de façon « directe », sans intervention d'un modèle cartilagineux préalable.[...]

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Écrit par

  • : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
  • : professeur au Collège de France, chaire de biologie historique et évolutionnisme
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis, Yves FRANÇOIS et Armand de RICQLÈS. SQUELETTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACTINOPODES

    • Écrit par Patrick DE WEVER, Robert GAUMONT
    • 3 748 mots
    • 7 médias
    Lesquelette est constitué de spicules rayonnant à partir du centre du corps selon des modalités variables en fonction des espèces. Leur nature chimique reste mal définie : généralement en sulfate de strontium (célestite) plus rarement en silicate d'aluminium et de calcium. Les formes les plus primitives...
  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER, Jean-Claude RAGE
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    Les os sont fibreux (faisceaux de grosses fibres parallèles) constituant un squelette relativement léger qui peut supporter cependant des tractions ou des poussées très fortes, en particulier chez les Anoures, lors du saut.
  • ANOURES

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER
    • 3 590 mots
    • 8 médias
    Lesquelette présente quelques particularités. Le crâne est très simplifié, surtout dans les régions otique et occipitale. Les os qui constituent le palais sont également réduits, d'où l'existence de larges fenêtres ptérygoïdiennes. L'oreille montre une étonnante particularité partagée avec les...
  • ANTHOZOAIRES

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Yves TURQUIER
    • 4 382 mots
    • 6 médias
    ...bourgeonnent à partir d'expansions de la cavité gastro-vasculaire qui se répandent en stolons sur le substrat. Toutefois, chez l'Orgue de mer (Tubipora musica), les spicules mésogléens se soudent en un squelette coloré qui emprisonne polypes et stolons : les premiers sont isolés dans de longs tuyaux parallèles,...
  • Afficher les 36 références

Voir aussi