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CILIÉS ou INFUSOIRES

Nage des unicellulaires eucaryotes - crédits : De Agostini/ Getty Images

Nage des unicellulaires eucaryotes

Dans le vaste monde des Protozoaires, l'embranchement des Ciliés constitue un ensemble homogène et très différencié, assez nettement séparé des autres groupes.

Il est classique de caractériser les Ciliés par la possession de cils vibratiles, durant au moins une partie de leur cycle biologique. Mais on ne doit pas perdre de vue une autre caractéristique fondamentale des Infusoires Ciliés : ils possèdent un appareil nucléaire particulier, constitué par deux noyaux, l'un volumineux, appelé macronoyau, l'autre petit, le micronoyau. Les Ciliés se définissent encore par leur division homothétique transversale et par leur sexualité, fondée sur la recombinaison du patrimoine génétique, durant la conjugaison et l'autogamie.

Cytologie

Organites ectoplasmiques

Paramécie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Paramécie

La membrane qui recouvre la cellule peut, parfois, s'épaissir pour constituer une véritable carapace. Un feuillet membranaire externe recouvre entièrement les cils vibratiles, fins prolongements ectoplasmiques qui battent rythmiquement.

Battement ciliaire - crédits : De Agostini/ Getty Images

Battement ciliaire

En rapport avec la double fonction ciliaire (locomotion et alimentation), on peut distinguer une ciliature somatique et une ciliature buccale. De structure uniforme, chez les Ciliés Holotriches, les cils peuvent fusionner pour constituer des membranelles (Hétérotriches) ou des cirres (Hypotriches).

Frontonia - crédits : Encyclopædia Universalis France

Frontonia

Tous les cils sont issus des cinétosomes ou granules basaux (appelés aussi blépharoplastes). Les cinétosomes ne sont pas isolés, mais réunis les uns aux autres, par le cinétodesme, ensemble fibrillaire à orientation antéro-postérieure. L'ensemble constitue l' infraciliature. Dans de nombreux cas, les cinétosomes sont disposés en files longitudinales. Chaque rangée ciliaire porte le nom de cinétie.

La structure fine du cil est désormais bien connue : chaque cil est constitué par neuf paires de fibrilles périphériques emprisonnant une paire de fibrilles centrales. Cette structure ne se distingue pas de celle du flagelle. Les cils sont ancrés dans le cytoplasme grâce à des racines ciliaires, fibres striées issues des cinétosomes.

On connaît d'autres structures fibrillaires dépendantes des cinétosomes. Signalons simplement l'argyrome, réseau superficiel colorable par imprégnation argentique dont la signification exacte reste controversée (d'anciens auteurs lui attribuaient une fonction conductrice).

Les cils peuvent se résorber et disparaître à certains stades de la vie d'un Cilié. De nouveaux cinétosomes proviennent toujours de la duplication de granules basaux préexistants. Les cils qui entourent l'aire buccale sont généralement spécialisés et constituent un ensemble particulier (ciliature orale) qui peut présenter une grande diversification structurale. La disposition exacte de cette ciliature buccale joue donc un rôle très important dans la taxonomie des Ciliés. Très souvent d'ailleurs, toute la ciliature orale disparaît et se reforme entièrement au moment de la division.

L'ectoplasme des Ciliés comprend fréquemment des éléments cuticulaires, situés entre les grains basaux : les trichocystes et les protrichocystes. Les trichocystes proprement dits sont des navettes fusiformes, de nature protéique, pouvant éjecter dans le milieu extérieur (sous l'action de diverses excitations chimiques ou mécaniques) de longs filaments aigus et rigides, dont la nature chimique est proche du collagène. Le rôle exact de ces formations, décrites autrefois comme organes défensifs de la cellule, est à éclaircir. Les protrichocystes, que l'on devrait appeler plutôt mucocystes, sont des éléments plus discrets – sortes de poches sécrétant un mucus non structuré, qui semble contribuer à la formation des kystes.

Chez les formes prédatrices (Didinium, Dileptus) existent d'autres structures superficielles appelées toxicystes, éléments fibreux – sorte de nématocystes simplifiés – projetant, vers l'extérieur, un[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Clermont- Ferrand, détaché à l'université de Cotonou, Bénin

Classification

Pour citer cet article

Jean DRAGESCO. CILIÉS ou INFUSOIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Nage des unicellulaires eucaryotes - crédits : De Agostini/ Getty Images

Nage des unicellulaires eucaryotes

Paramécie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Paramécie

Battement ciliaire - crédits : De Agostini/ Getty Images

Battement ciliaire

Autres références

  • CELLULE - Les mouvements

    • Écrit par Michel BORNENS, Matthieu PIEL
    • 6 582 mots
    • 3 médias
    ...battement des cils ou des flagelles. Le déplacement de la cellule dans une direction donnée s'accompagne souvent d'une rotation lente du corps cellulaire. C'est le cas pour la paramécie, cellule ovoïde de plus de 100 micromètres de longueur qui possède plusieurs milliers de cils distribués de manière régulière...
  • LWOFF ANDRÉ (1902-1994)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET, Gabriel GACHELIN
    • 1 419 mots
    • 2 médias
    C'est en travaillant sur des protistesciliés dans le laboratoire de Chatton qu'il commence sa carrière de chercheur. Ses travaux reflètent une continuité de pensée remarquable. Comment la disposition et le nombre de cils de la surface d’un prostite cilié se transmettent-ils à la descendance lors de...
  • PROTISTES

    • Écrit par Robert GAUMONT
    • 4 277 mots
    • 1 média
    Enfin, lesCiliés, ou Infusoires, sont les plus évolués des Protozoaires. Leur revêtement de cils vibratiles, la dualité de leur appareil nucléaire formé d'un macronucléus (végétatif) et d'un micronucléus (reproducteur), leur sexualité par conjugaison sont autant de caractères spécifiques qui font d'eux...
  • THÉORIE CELLULAIRE

    • Écrit par Stéphane SCHMITT
    • 3 642 mots
    • 6 médias
    ...s’intensifier lors des premières décennies du xixe siècle. Pour ne citer qu’un exemple, le biologiste allemand Lorenz Oken (1779-1851) imagina en 1805 la théorie des infusoires. Selon lui, les êtres vivants étaient composés d’organismes élémentaires répandus dans le monde, s’associant lors du développement...

Voir aussi