MOLLUSQUES
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
L'embranchement des Mollusques est l'un des plus diversifiés de toute la zoologie, car il englobe plusieurs catégories bien distinctes d'espèces animales, qui toutes cependant répondent aux mêmes critères fondamentaux. Ces catégories forment pour les Mollusques actuels sept classes d'importance numérique très inégale, que l'on désigne comme Aplacophores, Polyplacophores, Monoplacophores, Bivalves (moules, huîtres), Gastéropodes (escargots, limaces), Céphalopodes (calmars, seiches), Scaphopodes (dentale).
Consommé depuis l'Antiquité, l'escargot fait aujourd'hui l'objet d'élevage spécifique, l'héliciculture. Avec des conditions de température, d'hygrométrie et d'éclairement constantes et précises, il atteint sa taille adulte en six mois au lieu de deux ans. Le gros escargot de Bourgogne...
Crédits : Sandrine Néel/ flickr ; CC-BY
Par leur ontogenèse, les Mollusques se révèlent assez étroitement apparentés aux « Vers », mais la métamérisation du corps de certains d'entre eux les rapproche aussi des Arthropodes, de sorte que leur souche commune pourrait être apparue au niveau des Vers plats et plus précisément des Turbellariés. Les classes de Mollusques étant déjà individualisées au Cambrien, aucun indice ne peut permettre de vérifier le bien-fondé de cette hypothèse, mais l'on pense que le « Mollusque primitif » possédait un certain nombre de traits fondamentaux dont les classes actuelles ont inégalement hérité.
Phylogénie des Mollusques d'après les données de H. W. Harry (1968)
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Il est probable que les premiers Mollusques montraient une symétrie bilatérale. Or celle-ci s'est oblitérée au cours de l'évolution de l'une des lignées, celle des Gastéropodes, par suite de l'apparition, toujours entourée d'un mystère total, d'une torsion de 1800 de la masse viscérale du corps par rapport à l'ensemble de la tête et du pied. Le bouleversement qui a résulté de cet étrange phénomène a nécessité bien des ajustements anatomiques et physiologiques, mais il ne s'est nullement opposé à l'épanouissement de ce vaste groupe.
Un second problème concerne la métamérisation du corps et l'on a pensé que les indices d'une répétition de paires d'organes visibles dans certains groupes de Mollusques pouvaient être interprétés comme ceux d'une métamérisation véritable qui existait déjà dans les Mollusques primitifs. Une découverte exceptionnelle devait confirmer ce point de vue. En 1957, le chalut de la Galathea ramena, d'une profondeur de 3 570 mètres, dix individus vivants d'un Mollusque du groupe des Monoplacophores, groupe créé en 1940 pour des formes paléozoïques que l'on croyait éteintes. Ce Mollusque fut baptisé Neopilina galatheae. On y reconnaissait cinq paires de branchies, cinq paires de néphridies et plusieurs paires de muscles rétracteurs. Aucun Mollusque n'avait montré jusqu'alors une métamérie aussi nette. Or l'auteur même de cette très belle découverte annonçait en 1962 puis en 1966 qu'il était enclin à changer radicalement d'opinion et à considérer que les Mollusques devaient dériver de Cœlentérés primitifs.
Neopilina : représentation schématique
Schéma de l'organisation typiquement métamérisée de Neopilina.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Compte tenu des différences profondes qui séparent les classes de Mollusques, une certaine unité de plan de constitution peut apparaître si l'on considère que leur corps comprend deux ensembles sur lesquels se sont manifestées les tendances évolutives ; ce sont le cephalopodium, ensemble de la tête et du pied, et le complexe palléo-viscéral, constitué par la masse des viscères et le manteau qui la recouvre et la déborde pour former la cavité palléale. Quant à la coquille, production du seul manteau, elle en reflète toutes les modifications.
Le cephalopodium a son expression la plus parfaite chez les Céphalopodes où le pied, fusionné avec la tête, s'est découpé en bras et en tentacules. Il n'est scindé en tête et pied distincts que chez les Gastéropodes, car dans les autres groupes la tête se réduit et même disparaît chez les Bivalves.
Le complexe palléo-viscéral, par sa situation en quelque sorte dorsale par rapport à l'articulation céphalopédieuse, suggère qu'un facteur nouveau a modifié profondément les conditions de l'accroissement qui a cessé de s'opérer dans une seule direction principale, comme chez les « Vers » et les Arthropodes. Comme le pense en effet A. Portmann (1960), tandis que la répétition de segments successifs et semblables chez les Annélides, les Plathelminthes et les Arthropodes est une conséquence de la croissance embryonnaire [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 15 pages
Écrit par :
- André FRANC : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Autres références
« MOLLUSQUES » est également traité dans :
AMMONOÏDÉS
Les Ammonoïdés (sens large) sont des Mollusques Céphalopodes constituant une sous-classe entièrement fossile. Ce groupe, géologiquement très important, comprendrait environ 10 000 espèces qui vécurent entre le Dévonien inférieur et la fin du Crétacé. Connues autrefois sous le nom de cornes d'Ammon, les Ammonites, proches des Nautiles, en ont été séparées par Lamarck. Leur coquille, enroulée à la […] Lire la suite
AQUACULTURE
Dans le chapitre « L'élevage des mollusques » : […] Parmi les mollusques, les bivalves marins ( moules, huîtres...) sont certainement les premiers que l'homme ait appris à élever pour sa consommation. Ces animaux filtreurs se nourrissent de petites particules organiques (algues unicellulaires du phytoplancton, particules organiques inertes). Le pouvoir de filtration varie selon les espèces de 1 à 15 litres d'eau de mer par heure. Selon les espèc […] Lire la suite
AUSTRALIE
Dans le chapitre « La faune » : […] Les Vertébrés terrestres et dulçaquicoles groupent une centaine de Mammifères placentaires, plus de 100 Marsupiaux, 2 Monotrèmes, plus de 500 Oiseaux, près de 400 Reptiles, une centaine de Batraciens anoures (pas de salamandres ni de tritons) et 180 Poissons. Chez les Invertébrés, 700 Mollusques et, selon Keast (1959), 50 000 Insectes sont à mentionner. Les Oiseaux, qui constituent le groupe le mi […] Lire la suite
BIVALVES
Les Bivalves (au sens large) sont des Mollusques au corps comprimé latéralement et enveloppé dans un repli tégumentaire, le manteau, doublé extérieurement d'une coquille comportant deux valves, l'une droite, l'autre gauche, dont la présence justifie le nom de Bivalvia donné par Linné à cette classe et préféré à l'heure actuelle à celui de Lamellibranches. En effet, si les branchies qui caractér […] Lire la suite
CÉPHALOPODES
Cette classe de Mollusques (650 espèces actuelles, plus de 10 000 fossiles) présente des caractères primitifs, tels que les traces d'une segmentation initiale, rendues manifestes chez le Nautile par la présence de quatre branchies. Il existe pourtant un cerveau qui est proportionnellement le plus grand parmi ceux des Invertébrés, et un œil offrant maintes ressemblances avec celui des Vertébrés. L […] Lire la suite
EXCRÉTION
Dans le chapitre « Protonéphridies et métanéphridies » : […] Les protonéphridies apparaissent chez les Platheminthes (planaires). Elles dérivent dans ce cas de l'ectoderme, mais cela n'est pas une règle générale. Elles sont constituées par un ensemble de cellules qui s'ouvrent sur un canal excréteur. Cette structure peut être unique, paire ou multiple, à disposition métamérique (Annélides). Les protonéphridies, comme de nombreux organes excréteurs, ont un […] Lire la suite
FOSSILES
Dans le chapitre « Les fossiles vivants » : […] Découvert en 1957 par l'Américain Sanders sur les côtes du Massachusetts, Hutchinsoniella est un Crustacé de trois millimètres de long au biotope tout à fait original : il vit en effet dans la vase en train de floculer, par trente à quarante mètres de fond. La morphologie d' Hutchinsoniella frappe par son aspect primitif : il est très allongé et possède dix-neuf segments. La tête est en forme de […] Lire la suite
GASTÉROPODES
Les Gastéropodes sont des Mollusques qui, en règle générale, possèdent une coquille conique, spirale ou hélicoïdale d'une grande régularité. Leur pied musculeux constitue une sole qui leur permet de ramper ou de se fixer au substratum. La tête est bien constituée . On y observe une bouche, des tentacules et des yeux (situés ou non à l'extrémité des tentacules). Le manteau enveloppe la partie dor […] Lire la suite
HORMONES
Dans le chapitre « Les hormones non peptidiques » : […] On connaît essentiellement des hormones lipidiques chez les Invertébrés : hormones stéroïdes et hormones terpéniques dérivées du farnésol (hormones juvéniles et farnésoate de méthyle). Les ecdystéroïdes représentent les hormones stéroïdes classiques des Arthropodes. Pendant la vie larvaire, elles sont produites par des glandes de mue et contrôlent alors la croissance discontinue de ces animaux. C […] Lire la suite
MÉDITERRANÉENNE AIRE
Dans le chapitre « La faune invertébrée » : […] Parmi les Insectes, des Coléoptères aux brillantes couleurs annoncent la richesse des pays tropicaux : certains Buprestides, certains Scarabéides ; de plus, les quatre tribus gondwaniennes de Trechinae sont représentées dans la région méditerranéenne. Les Hyménoptères sont nombreux : bembex chasseurs de Diptères, sphex chasseurs d'Orthoptères, pompiles chasseurs d'araignées. Les Orthoptères peupl […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
André FRANC, « MOLLUSQUES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 21 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/mollusques/