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ÉCHINODERMES

Les Échinodermes, animaux exclusivement marins, abondants, présentent une grande diversité et constituent un clade (ou phylum) important et fort ancien.

Ophiure - crédits : DeAgostini/ Getty Images

Ophiure

Les Échinodermes vivant actuellement (Crinoïdes, Holothuries, Étoiles de mer, Ophiures, Oursins) ont été précédés par beaucoup d'autres représentants, aujourd'hui fossiles ; des classes entières qui avaient connu leur apogée au début de l'ère primaire sont totalement éteintes.

Le terme « échinoderme » (peau avec piquants), créé par Klein (1734), s'applique plus particulièrement à la classe des Oursins. De nombreux naturalistes ont étudié les Échinodermes au xviiie siècle et dans la première moitié du xixe. Les recherches de J. Müller (1840-1850) marquent l'aurore des travaux réellement scientifiques.

Les Échinodermes sont des métazoaires rangés dans les cœlomates (animaux possédant un cœlome, ou cavité générale), les deutérostomiens (bouche, néo-formation bien différente du blastopore qui donnera l'anus), les épineuriens (système nerveux placé dorsalement au-dessus du tube digestif). Ces caractères existent dans d'autres clades (Stomocordés, Tuniciers, Céphalocordés, Vertébrés) ; ces caractères communs permettent de ranger l'ensemble de ces clades sur la même branche de l'Y qui schématise l'arbre généalogique du règne animal.

Deux novations essentielles caractérisent le type Échinoderme : l'absence de symétrie bilatérale parfaite, provoquée par une atrophie de certains organes du côté droit d'une larve hypothétique, atrophie qui perturbe l'ontogenèse ultérieure ; l'apparition dans le tissu conjonctif (mésenchyme périphérique) d'un squelette calcaire dont la structure permet l'identification d'un fragment, même minuscule, d'Échinoderme.

Squelette et morphologie

Le squelette se compose soit de plaques calcaires plus ou moins épaisses, libres, soudées ou articulées entre elles, soit de dispositifs de forme définie (piquants, pédicellaires, ancres, crochets, spicules disséminés dans le derme). Le développement des plaques calcaires permet de comprendre leur structure, qui offre deux réseaux enchevêtrés : un réseau minéral, ou stéréome (carbonate de calcium mélangé à un faible pourcentage de carbonate de magnésium), et un réseau organique, ou stroma (conjonctif amorphe avec de nombreuses cellules et parfois avec des grains de pigment ou d'excrétion). Après décalcification lente, seul le réseau organique subsiste. Stéréome et stroma sont orientés et dessinent des lignes de traction, de pression et des zones de croissance. Ce squelette calcaire est à l'origine de l'appareil apical ; il se compose de plaques calcaires situées à l'opposé de la bouche ; il existe chez la plupart des larves et des adultes. Au centre se trouve la plaque centrodorsale, entourée de 5 plaques interradiales, entre lesquelles sont disposées 5 plaques radiales. L'une des interradiales, plus grande que les autres, se nomme la plaque madréporique ; percée de petits pores, elle assure la communication entre le tube hydrophore et l'extérieur (voir Système ambulacraire).

Chez les Crinoïdes, l'appareil apical constitue le calice ; sur les plaques radiales repose le squelette du bras, composé de plaques brachiales articulées entre elles. Chez les autres Échinodermes, le système apical représente une partie minime du squelette.

Dans le cas des Oursins, des plaques radiales partent les rangées de plaques ambulacraires percées d'orifices par où sortent les ambulacres. Des plaques interradiales partent les plaques interambulacraires. Ces diverses plaques géométriquement ajustées forment le test, qui porte divers appendices (radioles, pédicellaires, sphérides).

L'Étoile de mer jeune possède un système apical à peu près typique ; puis cet appareil se complique[...]

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Écrit par

  • : maître de recherche au C.N.R.S.
  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
  • : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Geneviève TERMIER, Henri TERMIER et Andrée TÉTRY. ÉCHINODERMES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Ophiure - crédits : DeAgostini/ Getty Images

Ophiure

Étoiles de mer - crédits : Stephen Frink/ Stone/ Getty Images

Étoiles de mer

Formes larvaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Formes larvaires

Autres références

  • AGASSIZ LOUIS (1807-1873)

    • Écrit par Stéphane SCHMITT
    • 1 396 mots
    • 1 média
    ...et fonctionnaliste proche de celle de Cuvier. Cette dualité apparaît notamment dans ses séries d’études extrêmement détaillées sur les poissons et les échinodermes actuels et fossiles publiées dans les années 1830 et 1840 et fondées sur un examen minutieux d’exemplaires qui, pour certains, ont été recueillis...
  • ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES

    • Écrit par René LAFONT, Martine MAÏBECHE
    • 4 312 mots
    Chezles Échinodermes, les oursins phytophages possèdent une structure typique, la lanterne d'Aristote, constituée de cinq mâchoires articulées, chacune portant une dent fortement minéralisée. L'étoile de mer, prédatrice, consomme des animaux fixés (éponges, madréporaires...) ou peu mobiles (lamellibranches)...
  • ASTÉRIDES

    • Écrit par Yves TURQUIER
    • 2 638 mots
    • 6 médias

    Les Astérides, ou étoiles de mer, constituent l'une des cinq classes d'Échinodermes représentées actuellement dans la nature. C'est un groupe prospère (2 000 espèces modernes décrites), homogène, et bien représenté dans toutes les mers du globe, de la zone des marées aux plus grandes profondeurs....

  • EMBRYOLOGIE

    • Écrit par Maurice PANIGEL, Josselyne SALAÜN, Denise SCHEIB, Jean SCHOWING
    • 13 279 mots
    • 19 médias
    D'autres invertébrés, tels les échinodermes, notamment l'oursin (cf. fig. 4) ont une gastrulation qui génère trois feuillets.
  • Afficher les 13 références

Voir aussi