Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PLANTES

Les plantes et leur environnement

Relations des plantes avec leur biotope (relations abiotiques)

Les plantes occupent quasiment tous les milieux terrestres, certaines étant même retournées au mode de vie aquatique, comme les zostères ou les posidonies qui comptent parmi les rares plantes sous-marines. Chaque espèce se définit par son aire de répartition, c’est-à-dire la zone géographique qu’elle occupe en accord avec ses exigences climatiques et de substrat.

En premier lieu, on distingue les plantes par la région climatique dans laquelle elles vivent : sans être exhaustif, on peut parler de plantes équatoriales, alpines, désertiques, méditerranéennes, tempérées ou arctiques. En climat tempéré, les plantes vivaces passent la saison froide en vie ralentie, après avoir stocké lors de la belle saison des réserves dans leurs bulbes, rhizomes ou tubercules.

Au sein d’une même région, on distingue les plantes suivant leur habitat : elles présentent des adaptations aux conditions climatiques et à la composition du sol (conditions dites édaphiques). Ainsi, on parlera de plantes d’ombre ou de lumière selon leur exigence en éclairement, de plantes hygrophiles (adaptées aux milieux humides), mésophiles ou xérophiles (adaptées aux milieux arides) selon leur exigence en eau, de plantes calcicoles ou calcifuges selon leur exigence en taux d’ions calcium dans le sol, de plantes nitrophiles pour celles qui poussent sur un sol riche en ions azotés. En forêt équatoriale pluvieuse, où les arbres ombragent en permanence le sous-bois par leur feuillage dense, de nombreuses plantes sont présentes en hauteur dans la canopée : il s’agit d’épiphytes (orchidées et fougères, par exemple), se développant sur des arbres, et de diverses lianes.

<strong>Sphaignes</strong> - crédits : Marie Potage

Sphaignes

<strong>Fougères sur un arbre à litchis </strong> - crédits : Nicolas Guigues

Fougères sur un arbre à litchis 

Les milieux très contraignants présentent généralement des plantes aux adaptations étonnantes. Ainsi, dans les tourbières, milieux humides aux eaux acides et très pauvres en azote assimilable, on rencontre des plantes carnivores qui, après avoir digéré les insectes qu’elles piègent, absorbent leurs composés azotés.

<strong>Chardon bleu des Alpes</strong> - crédits : Marie Potage

Chardon bleu des Alpes

Plus un milieu est géographiquement limité et isolé, plus on y trouvera des plantes endémiques (spécifiques à une région donnée). C’est le cas de plantes montagnardes comme la puya des Andes ou la bérardie laineuse des Alpes sud-occidentales, ou de plantes insulaires comme l’œillet corse ou le narcisse des Glénans. Ces plantes, généralement rares, sont souvent menacées d’extinction à plus ou moins long terme, à cause des perturbations anthropiques de leur habitat, ou simplement par leur cueillette abusive. La violette de Cry, endémique des falaises calcaires du département de l’Yonne, a ainsi disparu à la suite de la destruction de son habitat par exploitation d’une carrière. Sur l’île de La Réunion, une cinquantaine d’espèces de plantes ont déjà disparu, tandis qu’en France métropolitaine, plus de cinq cent dix espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction. Des programmes de conservation des habitats naturels, comme le réseau Natura 2000 au niveau européen, ou de protection au sein des parcs nationaux français, permettent aujourd’hui de ralentir les pertes de biodiversité spécifique.

Relations des plantes avec le monde vivant (relations biotiques)

Les autres organismes présents dans l’habitat de la plante sont susceptibles d’interagir avec celle-ci.

En premier lieu, les plantes sont en compétition entre elles pour l’accès aux ressources nutritives – essentiellement la lumière, l’eau et les minéraux du sol – mais aussi à l’égard des pollinisateurs et des disséminateurs. Par exemple, les plantes herbacées des sous-bois des forêts tempérées, comme l’anémone sylvie ou le muguet, réalisent l’essentiel de leur cycle de vie au début du printemps, avant que les arbres leur fassent de l’ombre avec leurs feuilles.

Buddleia de David, plante invasive - crédits : Marie Potage

Buddleia de David, plante invasive

De nombreuses espèces, une fois introduites[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeure agrégée de sciences de la vie et de la Terre, professeure agrégée de biologie à l'université de Cergy-Pontoise
  • : professeur agrégé de sciences de la vie et de la Terre, université de Paris-XIII

Classification

Pour citer cet article

Marie POTAGE et Arnaud VAN HOLT. PLANTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Jardin botanique de la villa Carlotta, Italie - crédits : Marie Potage

Jardin botanique de la villa Carlotta, Italie

Morphologie d’une plante  - crédits : Encyclopædia Universalis France

Morphologie d’une plante 

<strong>Armérie maritime</strong> - crédits : Marie Potage

Armérie maritime

Autres références

  • ABSORPTION VÉGÉTALE

    • Écrit par René HELLER, Jean-Pierre RONA
    • 4 440 mots
    • 6 médias

    Les plantes, pour la plupart, tirent du sol l'eau et les sels minéraux qui leur sont nécessaires. Les racines – qui forment l'appareil radiculaire – et les poils absorbants localisés sur les plus jeunes d'entre elles, jouent pour cela un rôle essentiel. En effet, elles absorbent les éléments...

  • ADVENTICES

    • Écrit par Marcel BOURNÉRIAS
    • 804 mots

    Étymologiquement, une plante qui s'ajoute à un peuplement végétal auquel elle est initialement étrangère est une plante adventice (lat. adventicium, supplémentaire). On distingue les adventices réellement étrangères (exotiques), spontanées dans des régions éloignées (érigéron du Canada),...

  • ADVENTIFS ORGANES

    • Écrit par Robert GORENFLOT
    • 327 mots

    Un organe végétatif est qualifié d'adventif quand, s'ajoutant secondairement à d'autres organes du même type, il est d'une autre origine et occupe une position différente. Par exemple, les racines adventives peuvent apparaître le long de tiges en place : crampons du lierre, racines des rhizomes,...

  • AGRICULTURE URBAINE

    • Écrit par Jean-Paul CHARVET, Xavier LAUREAU
    • 6 273 mots
    • 8 médias
    ...urbains, sur les toits d’immeuble par exemple). Conduites en milieux clos et en atmosphère contrôlée, ces agricultures font appel à l’hydroponie – les plantes, cultivées sur des milieux inertes et non plus des sols, sont nourries par l’apport de solutions nutritives –, à l’aquaponie – qui associe cultures...
  • Afficher les 129 références

Voir aussi