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REPTILES FOSSILES

Qu'est-ce qu'un Reptile ? Pour le profane, la réponse ne fait aucun doute : les Reptiles actuels (lézards, serpents, tortues et crocodiles) sont des Vertébrés écailleux, rampants, à sang froid. En revanche, la définition de ce groupe animal est bien plus malaisée pour le spécialiste.

Ce paradoxe découle des progrès réalisés dans la connaissance des formes fossiles, mais on peut tout de même définir les Reptiles comme le stade d'organisation structurale « moyen » auquel sont parvenus les Vertébrés Tétrapodes. Mieux adaptés que les Amphibiens à la vie terrestre grâce à leurs téguments cornés et leur œuf amniotique, ils demeurent en retrait par rapport à leurs successeurs, Oiseaux et Mammifères, dotés de phanères (poils et plumes), d'un métabolisme élevé, de l'homéothermie et de centres intégrateurs nerveux plus complexes.

Les Reptiles ont cependant réussi, dès la fin de l'ère primaire, la conquête du milieu continental, grâce à un foisonnement de formes qui s'engagèrent pratiquement dans toutes les directions adaptatives possibles. Ces multiples voies furent expérimentées simultanément ou successivement par des lignées diverses, différant au départ par les potentialités évolutives : tandis que certaines lignées demeuraient à un niveau d'organisation reptilien assez inférieur et parvenaient à survivre au prix de diverses spécialisations (Chéloniens), d'autres lignées dont le succès semble persistant ont conservé un niveau d'organisation reptilien moyen (Lépidosauriens). Certaines atteignirent un niveau d'organisation reptilien très « élevé » (Archosauriens évolués), dont il n'est plus d'exemple dans la nature actuelle : les Dinosaures et les Ptérosaures avaient probablement acquis l'homéothermie. D'autres lignées, enfin, réalisèrent progressivement un niveau d'organisation « suprareptilien » et émergèrent pour constituer ce que nous appelons les classes des Oiseaux et des Mammifères, qui ne doivent être considérées dans cette perspective que comme de simples diverticules issus de certains éléments d'un stock reptilien hétérogène.

La classe des Reptiles est-elle un groupe naturel ?

Où commencent les Reptiles ? Leur origine est-elle unique ou multiple ? Les caractères qui permettent de définir les Reptiles actuels sont-ils applicables aux formes fossiles ? Où finissent les Reptiles par rapport aux Mammifères ? Ces questions, qui sont celles de l'origine, de l'homogénéité, des limites de la classe vers le bas et vers le haut, sont en somme absolument parallèles à celles que l'on peut se poser à propos des classes des Amphibiens et des Mammifères (cf. amphibiens et mammifères) et elles introduisent au fond même du débat. En effet, le concept linnéen de la classe – définie par l'anatomie comparée des formes actuelles et répondant à une systématique horizontale, pragmatique – a-t-il encore une utilité quand le progrès des connaissances oblige à le transposer dans une perspective évolutive, historique, où la systématique tend à devenir phylétique, verticale ? Pour nul autre exemple que celui des Reptiles, ces difficultés « épistémologiques » ne se posent avec plus d'acuité – et d'actualité, pourrait-on dire, puisque les plus grands noms de la paléontologie et de la systématique n'ont cessé de consacrer à la définition et à la classification des Reptiles mémoires et mises au point.

Depuis une dizaine d'années, la généralisation de l'analyse phylogénétique, issue de la pensée de W. Hennig, a totalement renouvelé le débat et apporté une clarification considérable, tant au niveau des concepts que des procédures employées en systématique.

Actuellement, les Reptiles nous apparaissent donc comme l'exemple même de ce que les « cladistes » appellent un[...]

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Classification

Pour citer cet article

Armand de RICQLÈS et Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ. REPTILES FOSSILES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Plésiosaure - crédits : Coll. Eric Buffetaut

Plésiosaure

Arbre généalogique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Arbre généalogique

Seymouria - crédits : De Agostini/ Getty Images

Seymouria

Autres références

  • ALBERTOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 309 mots

    Genre de grands dinosauresthéropodes carnivores du Crétacé supérieur (environ 80 millions d'années), trouvé à l'état fossile en Amérique du Nord. Les albertosaures constituent un sous-groupe des Tyrannosaures.

    Par sa structure et ses mœurs supposées, Albertosaurus ressemblait...

  • ALLOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 302 mots
    • 1 média

    Grand dinosaure saurischien carnivore (théropode) ayant vécu au Jurassique supérieur, il y a environ 150 millions d'années. Il est particulièrement bien connu par des fossiles découverts dans l'Ouest des États-Unis, notamment dans les États de l'Utah et du Colorado.

    Allosaurus...

  • ANATOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 363 mots

    Dinosaure ornithischien du groupe des hadrosaures (dinosaures à bec de canard), trouvé à l'état fossile dans le Crétacé supérieur (environ 70 à 65 millions d'années) d'Amérique du Nord. Des formes apparentées, telles que Shantungosaurus, ont été trouvées en Asie....

  • ANKYLOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 283 mots

    Dinosaure ornithischien cuirassé qui vivait au Crétacé supérieur (il y a environ 70 à 65 millions d'années) en Amérique du Nord. Il appartient à un groupe plus vaste (infraordre des Ankylosauria) de dinosaures herbivores quadrupèdes fortement cuirassés, qui connut son apogée au Crétacé...

  • Afficher les 76 références

Voir aussi