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REPTILES FOSSILES

Le « juste milieu » reptilien : les Lépidosauriens

Amniotes : cladogramme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amniotes : cladogramme

Dans le cladogramme de Gauthier et de ses collaborateurs (1988), les Diapsides constituent un clade dont les synapomorphies principales sont la longueur plus grande de la région préorbitaire par rapport à la région postorbitaire, la présence et l'orientation dorsolatérale de la fenêtre temporale haute. Le groupe des Araeoscelidia, dont le représentant type est Araeoscelis du Permien inférieur, en est le taxon le plus primitif. Leur groupe frère est celui des Sauria (ne pas confondre avec celui des Sauriens, dans l'acception traditionnelle de celui-ci) caractérisés par – entre autres – l'origine dorsolatérale des muscles temporaux sur la surface pariétale, le contact du maxillaire et du nasal excluant le lacrymal du bord de la narine (convergence avec l'ensemble Sphénacodontidés-Thérapsidés dans la lignée des Synapsides) ou le carré exposé latéralement. Le moins dérivé des groupes de Sauria est celui des Lepidosauromorpha qui contient les Lépidosauriens. Cette sous-classe des Reptiles est la seule florissante dans la nature actuelle, puisque les lézards (Sauriens) et les serpents (Ophidiens) représentent environ cinq mille espèces vivantes, groupées dans l'ordre des Squamates. L'ordre des Rhynchocéphales, plus primitif, n'est plus représenté actuellement que par un « fossile vivant » célèbre, le Sphenodon ou Hatteria, qui vit confiné dans quelques îlots au large de la Nouvelle-Zélande. Malgré ses spécialisations, le Sphenodon nous offre l'image point trop altérée d'un Lépidosaurien permo-triasique, comme l'a prouvé la découverte de représentants fossiles du groupe.

Les premiers Lépidosauriens typiques devaient ressembler à des animaux tels que Youngina, du Karoo sud-africain. On regroupait ces formes primitives dans le groupe artificiel des Eosuchiens dont les systématiciens cladistes tentent de clarifier les relations phylétiques. Youngina qui n'était pas encore un véritable Lépidosaurien, avait l'aspect d'un lézard, mais son crâne, de type parfaitement diapside, possédait des fosses temporales inférieures limitées vers le bas par un arc osseux complet. Tandis que les Rhynchocéphales conserveront cette disposition, les Squamates se caractériseront au contraire par la perte de cette arcade osseuse, de telle sorte que la fosse temporale inférieure s'ouvre vers le bas et que l'os carré devient mobile sur le crâne (cf. crâne, fig. 4).

Les Éosuchiens sont donc le « groupe souche » des lépidosauriens. Il paraît établi qu'ils dérivent eux-même des Captorhinomorphes, par l'intermédiaire du groupe des Millerétidés qui constituent de parfaits intermédiaires morphologiques et stratigraphiques entre les uns et les autres. À partir d'une forme diapside comme Youngina, les Éosuchiens montrent les étapes progressives de l'ouverture de l'arcade osseuse inférieure (étapes visibles chez Pricea et Prolacerta), de telle sorte que dès le Trias la disposition typique des Squamates est réalisée et le carré se mobilise sur le crâne (streptostylie).

Mosasaurus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mosasaurus

La connaissance des Squamates primitifs du Trias a fait récemment des progrès considérables. Le Trias moyen suisse et italien a livré des espèces aquatiques très spécialisées, tels Askeptosaurus, Macrocnemus et l'extraordinaire Tanystropheus au cou démesuré, armé de vertèbres étonnamment allongées. Malgré leurs singularités, ces formes, étudiées notamment par la radiographie (Kuhn-Schnyder, Peyer), nous donneraient l'image de la transition entre les Éosuchiens et les Squamates de type moderne. Elles n'auraient rien à voir, comme on le croyait, ni avec les Sauroptérygiens ni avec le groupe « fourre-tout » des « Protorosaures ». Des Squamates typiques sont désormais connus dès le Trias supérieur d'Europe et d'Amérique. [...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Armand de RICQLÈS et Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ. REPTILES FOSSILES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Plésiosaure - crédits : Coll. Eric Buffetaut

Plésiosaure

Arbre généalogique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Arbre généalogique

Seymouria - crédits : De Agostini/ Getty Images

Seymouria

Autres références

  • ALBERTOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 309 mots

    Genre de grands dinosauresthéropodes carnivores du Crétacé supérieur (environ 80 millions d'années), trouvé à l'état fossile en Amérique du Nord. Les albertosaures constituent un sous-groupe des Tyrannosaures.

    Par sa structure et ses mœurs supposées, Albertosaurus ressemblait...

  • ALLOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 302 mots
    • 1 média

    Grand dinosaure saurischien carnivore (théropode) ayant vécu au Jurassique supérieur, il y a environ 150 millions d'années. Il est particulièrement bien connu par des fossiles découverts dans l'Ouest des États-Unis, notamment dans les États de l'Utah et du Colorado.

    Allosaurus...

  • ANATOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 363 mots

    Dinosaure ornithischien du groupe des hadrosaures (dinosaures à bec de canard), trouvé à l'état fossile dans le Crétacé supérieur (environ 70 à 65 millions d'années) d'Amérique du Nord. Des formes apparentées, telles que Shantungosaurus, ont été trouvées en Asie....

  • ANKYLOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 283 mots

    Dinosaure ornithischien cuirassé qui vivait au Crétacé supérieur (il y a environ 70 à 65 millions d'années) en Amérique du Nord. Il appartient à un groupe plus vaste (infraordre des Ankylosauria) de dinosaures herbivores quadrupèdes fortement cuirassés, qui connut son apogée au Crétacé...

  • Afficher les 76 références

Voir aussi