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REPTILES FOSSILES

Les Synapsides et le cheminement vers la structure mammalienne

Dès le Pennsylvanien inférieur (Carbonifère), on connaît un Reptile, Protoclepsydrops, qui possède des fosses temporales de type synapside. Cette disposition constitue vraiment la « marque de fabrique » de la lignée qui conduira aux Mammifères. La mise en évidence de cette lignée synapside, bien jalonnée par des fossiles se succédant sans interruption du Primaire jusqu'aux espèces actuelles, homme compris, est sans nul doute un des résultats les plus spectaculaires de la paléontologie et un des meilleurs exemples sur lequel appuyer la doctrine évolutionniste.

Amniotes : relations phylétiques des différents groupes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amniotes : relations phylétiques des différents groupes

La vision phylogénétique traditionnelle voyait dans le groupe des Synapsides l'une des trois grandes lignées monophylétiques dont l'ensemble constitue le groupe des Amniotes (Anapsides, Sauropsides et Synapsides). Cependant, l'ordre dans lequel s'étaient différenciées ces lignées restait sujet à discussions. Gardiner (1982) puis Lotrup (1985), se fondant d'abord sur l'étude des Amniotes actuels, proposèrent un cladogramme très différent dans lequel Mammifères et Oiseaux constituent un groupe monophylétique, les Haemothermia, qui forment avec le groupe frère des Crocodylia (Crocodiliens) l'ensemble des Thecodontia, ces derniers constituant avec les Chelonia (tortues) le taxon des Euamniota, les Lepidosauria (lézards, serpents et sphénodon) formant avec ceux-ci le groupe des Amniotes. Cependant, les études de Gauthier s'appuyant sur des caractères d'Amniotes actuels et fossiles l'ont amené à proposer un cladogramme plus proche de la conception « classique » de la phylogénie de ce groupe : les Oiseaux et les Crocodiliens y constituent le taxon des Archosauria qui forment avec les Lepidosauria le taxon des Sauria ; avec les Chelonia, ces derniers constituent le groupe des Reptilia qui, avec le taxon frère des Synapsida, forment le groupe des Amniotes. Selon ce schéma évolutif, la différenciation des Synapsides aurait eu lieu avant celle des Anapsides (tortues + captorhinidés) et des autres groupes reptiliens étudiés. Parmi les autapomorphies (caractères évolués propres à un groupe) des Synapsides, nous pouvons citer le nasal plus long que le frontal, la fusion des postpariétaux ou l'extension en direction latérale du supra-occipital au-dessus de la fenêtre post-temporale. Comme l'ont montré les travaux de Gauthier et de ses collaborateurs, les différences entre les cladogrammes obtenus à partir de l'étude des formes actuelles et ceux qui prennent en compte les Amniotes actuels et fossiles sont liées au fait qu'Archosaures et Synapsides, au cours de leur évolution, ont acquis indépendamment plusieurs caractères dérivés au niveau des ceintures, des membres et de la colonne vertébrale, qui facilitent une posture érigée, l'acquisition des membres parasagittaux permettant la respiration lors de la course : écarter les fossiles de l'analyse cladistique revient à se priver des informations relatives à l'ordre d'apparition des caractères évolués et amène à considérer comme des synapomorphies ce qui résulte de convergences.

Les premiers Synapsides sont les Pélycosaures ; ils abondent dans les red beds du Permien inférieur du Texas. C'étaient des Reptiles très primitifs par de nombreux caractères : petite cavité neurocrânienne, palais primaire avec vomers pairs à l'avant, carré fixe, toit dermique crânien à nombreux os, mandibule à os postdentaires développés, membres transversaux. Les Pélycosaures comprennent trois lignées essentielles : les Ophiacodontes sont des formes primitives, amphibies, piscivores ; les Édaphosaures, herbivores, et les Sphénacodontes, carnivores, sont plus évolués. Certains (Edaphosaurus, Dimetrodon) possédaient des épines neurales extraordinairement allongées, sans doute premier essai[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Armand de RICQLÈS et Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ. REPTILES FOSSILES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Plésiosaure - crédits : Coll. Eric Buffetaut

Plésiosaure

Arbre généalogique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Arbre généalogique

Seymouria - crédits : De Agostini/ Getty Images

Seymouria

Autres références

  • ALBERTOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 309 mots

    Genre de grands dinosauresthéropodes carnivores du Crétacé supérieur (environ 80 millions d'années), trouvé à l'état fossile en Amérique du Nord. Les albertosaures constituent un sous-groupe des Tyrannosaures.

    Par sa structure et ses mœurs supposées, Albertosaurus ressemblait...

  • ALLOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 302 mots
    • 1 média

    Grand dinosaure saurischien carnivore (théropode) ayant vécu au Jurassique supérieur, il y a environ 150 millions d'années. Il est particulièrement bien connu par des fossiles découverts dans l'Ouest des États-Unis, notamment dans les États de l'Utah et du Colorado.

    Allosaurus...

  • ANATOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 363 mots

    Dinosaure ornithischien du groupe des hadrosaures (dinosaures à bec de canard), trouvé à l'état fossile dans le Crétacé supérieur (environ 70 à 65 millions d'années) d'Amérique du Nord. Des formes apparentées, telles que Shantungosaurus, ont été trouvées en Asie....

  • ANKYLOSAURUS

    • Écrit par Universalis
    • 283 mots

    Dinosaure ornithischien cuirassé qui vivait au Crétacé supérieur (il y a environ 70 à 65 millions d'années) en Amérique du Nord. Il appartient à un groupe plus vaste (infraordre des Ankylosauria) de dinosaures herbivores quadrupèdes fortement cuirassés, qui connut son apogée au Crétacé...

  • Afficher les 76 références

Voir aussi