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CRÉTACÉ

Le Crétacé représente le dernier système du Mésozoïque (ère secondaire) et le plus long, s'étendant de — 145,5 (± 4) millions d'années (Ma) à — 65,5 (± 0,3) Ma, soit 80 Ma. Il est subdivisé en deux sous-systèmes : le Crétacé inférieur, qui comprend les étages Berriasien, Valanginien, Hauterivien, Barrémien, Aptien et Albien ; le Crétacé supérieur avec les étages du Cénomanien, Turonien, Coniacien, Santonien, Campanien et Maastrichtien, (dernier étage du Mésozoïque). Roche caractéristique de la période en Europe du Nord, la craie (creta en latin) lui donne son nom.

Le passage du Jurassique (système sous-jacent) au Crétacé n'est pas marqué par une crise importante de la biodiversité. Les reptiles, déjà majoritaires au Jurassique, colonisent tous les milieux et les oiseaux se diversifient. Chez les invertébrés, les céphalopodes ( ammonites et bélemnites) sont encore très abondants à côté des brachiopodes, bivalves, échinodermes, coraux... Les rudistes, lamellibranches coloniaux vivant fixés forment des récifs sur les plates-formes carbonatées, où par ailleurs, les foraminifères benthiques se diversifient. Par rapport au Jurassique, les Angiospermes (plantes à fleurs) se développent et supplantent progressivement les Gymnospermes. La fin du Crétacé est marquée par une crise majeure de la biodiversité probablement provoquée par les effets conjoints de la mise en place des trapps du Deccan – alors que l'Inde, dans sa remontée vers le nord, passait au droit du point chaud de la Réunion – et de l'impact d'un astéroïde à l'origine du cratère de Chicxulub (Mexique). Les dinosaures, les ammonites et les bélemnites disparaissent, c'est la fin de l'ère des reptiles. Ils laissent la place aux mammifères qui sortiront de l'ombre au Cénozoïque (ères tertiaire et quaternaire).

Au passage Jurassique-Crétacé, la paléogéographie se caractérise par une organisation latitudinale comprenant deux principaux continents, Laurasia au nord et Gondwana au sud, séparés par la Téthys et l'océan Atlantique central. Au cours du Crétacé, la fragmentation des continents conduit à un plan d'organisation méridien de la paléogéographie. Au Crétacé inférieur, l'océan Atlantique sud s'ouvre du sud vers le nord et les masses continentales gondwaniennes se dispersent. Ainsi, l'Inde et Madagascar se séparent progressivement de l'Afrique, tandis que l'Australie reste attachée à l'Antarctique. Les reconstitutions paléogéographiques sont en partie fondées sur la disposition et la datation des anomalies magnétiques. De ce point de vue, la partie moyenne du Crétacé, de — 118 à – 83 Ma (soit une durée 35 Ma), se singularise par une longue période de polarité magnétique normale (configuration du champ magnétique identique à l'actuelle) appelée « période magnétique calme du Crétacé ».

L'activité orogénique est limitée aux bordures occidentales des continents sud et nord-américains, mais les prémices de la fermeture de la Téthys se manifestent. En effet, l'ouverture de l'Atlantique sud provoque une rotation anti-horaire des plaques Afrique et Arabie et le début de la mise en place des nappes alpines.

L'intense activité et le volume important des dorsales océaniques conduisent à de hauts niveaux marins responsables d'une grande extension des mers épicontinentales. Le volcanisme associé, pourvoyeur de CO2, est à l'origine d'un puissant effet de serre responsable de climats globalement chauds. Les données floro-fauniques et les mesures réalisées sur les isotopes de l'oxygène indiquent de faibles gradients latitudinaux de température, mais plusieurs épisodes plus froids ont émaillé le Crétacé : au passage Jurassique-Crétacé, à la base du Valanginien supérieur, au Barrémo-Aptien, et au Turonien[...]

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Classification

Pour citer cet article

Jean-François DECONINCK. CRÉTACÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Anne FAURE-MURET
    • 18 789 mots
    • 22 médias
    Aucours du Crétacé inférieur, vers 130-110 Ma, à l' Aptien, une nouvelle transgression va s'étendre dans les bassins côtiers de l'Atlantique central. Mais, au Sénégal, la mer s'est maintenue et il y a passage continu au Crétacé. La série aptienne est caractérisée par des ...
  • ALPES

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Bernard DEBARBIEUX, Paul OZENDA, Thomas SCHEURER
    • 13 214 mots
    • 11 médias
    b) Le Jurassique et le Crétacé sont très caractéristiques de la paléogéographie alpine dans laquelle on distingue, partant du Massif central – qui représente l’avant-pays des Alpes – et en allant vers l’est (de l’extérieur vers l’intérieur) :
  • ALVAREZ LUIS WALTER (1911-1988)

    • Écrit par Alain GRIMAUD
    • 420 mots
    • 1 média

    Physicien américain né le 13 juin 1911 à San Francisco, Luis Walter Alvarez commence ses travaux comme assistant, puis il devient professeur à l'université de Californie (Berkeley), où il découvre en 1938 le phénomène de capture électronique de certains noyaux radioactifs. Avec Felix...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    ...Jurassique (vers 140 Ma,). À ce stade, l'Amérique du Sud restait partie intégrante du Gondwana, et l'Amérique du Nord partie intégrante de la Laurasia, tandis que le golfe le plus occidental de la Téthys annonçait le domaine caraïbe, qui s'individualiserait complètement au cours du Crétacé.
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Voir aussi