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VERS, invertébrés

Dans le langage courant, le terme « ver » désigne des animaux caractérisés essentiellement par une forme allongée, une certaine mollesse, le corps ne comprenant aucun élément dur, ni extérieur ni intérieur, et enfin l'absence de pattes ou la présence de pattes très réduites. C'est pourquoi des animaux aussi différents qu'un ver plat (Ténia), un ver rond (Ascaris), un ver de terre (Lombric), un ver-flèche (Sagitta), un ver à soie (larve de Papillon) et même un ver luisant (Insecte adulte) ont reçu le nom de Vers, mot qui a perdu toute signification zoologique et qui devrait être rayé du vocabulaire scientifique. L'ancienneté du terme démontre toutefois sa persistance ; il a subi des éclipses à certaines époques, mais il réapparaît toujours, même dans les textes scientifiques.

Vicissitudes du groupe des « Vers »

Linné, en 1735, divisait le règne animal en six classes : Quadrupèdes, Oiseaux, Amphibies, Poissons, Insectes et Vers ; la classe des Vers renfermait donc tous les Invertébrés sauf les Insectes. Dans la 10e édition du Systema naturae (1758), base de notre nomenclature, la classe des Vers était divisée en cinq ordres : Intestina, Mollusca, Testacea, Lithophyta, Zoophyta. Douves et Planaires étaient rangées dans les Intestina et les Ténias dans les Zoophyta. Dans la 13e édition, Linné réunit Lithophyta et Zoophyta sous ce dernier nom et replaça les Ténias dans les Intestina. O. F. Müller (1773) ajouta à la classification linnéenne un nouvel ordre, celui des Infusoria, groupant des animaux microscopiques (Protozoaires, Rotifères, cercaires de Trématodes et quelques Nématodes). La connaissance de ces animaux s'améliorant, K. A. Rudolphi (1808-1810) créa les noms de Nematoidea (Vers ronds), Acanthocephala (Vers à crochets), Trematoda, Cestoidea et Cystica.

On doit à Lamarck une meilleure compréhension de ces divers groupes ; il crée la classe des Annélides (1809), dont les représentants étaient auparavant confondus avec les Intestina, et il maintient sous ce nom la classe des Vers intestinaux ; en 1816, il désigne les Vers plats par l'expression Vers molasses.

Cuvier supprime la classe des Vers et maintient celle des Annélides, mais les nomme « Vers à sang rouge » et les place dans l'embranchement des Articulés. Les Vers intestinaux ou Entozoa, d'après sa nomenclature, appartiennent à l'embranchement des Zoophytes ou Rayonnés ; les Entozoa sont divisés en Intestinaux parenchymateux (Vers plats) et en Intestinaux cavitaires (Nématodes et Némertes).

Après bien des vicissitudes, le terme de Vers est utilisé par E. Ehlers (1864) pour regrouper huit classes : Annelida, Gephyrea, Nematoda, Nemertina, Turbellaria, Trematoda, Acanthocephala et Cestoda.

C. S. Minot (1876) différencie les Némertes des Vers plats ; ceux-ci deviennent les Plathelminthes. Aujourd'hui, on ne qualifie plus de Vers que les animaux rangés dans les embranchements suivants : Plathelminthes (6 classes), Acanthocéphales, Némertes, Némathelminthes (5 classes), Annélides (5 classes), Priapuliens, Sipunculiens, Échiuriens.

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Écrit par

  • : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Andrée TÉTRY. VERS, invertébrés [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Ver planaire - crédits : J. Six

Ver planaire

Priapulien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Priapulien

Némerte - crédits : Encyclopædia Universalis France

Némerte

Autres références

  • ACANTHOCÉPHALES

    • Écrit par Jean Georges BAER
    • 1 822 mots
    • 4 médias

    Les Acanthocéphales sont des Vers, parasites à tous les stades de leur existence. Leur corps, dépourvu de cœlome, se compose d'une partie antérieure exsertile, armée de crochets (rostre), servant d'organe de fixation, suivie d'une partie postérieure (tronc) aplatie, sauf après la mort. La paroi du...

  • ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES

    • Écrit par Catherine ZILLER
    • 4 447 mots
    • 4 médias
    Denombreux vers se reproduisent asexuellement par scissiparité. Ils se débitent en deux ou plusieurs tronçons dont chacun reconstitue un adulte en régénérant les parties qui lui manquent. Il en est ainsi pour les planaires et pour certaines annélides. Chez la salmacine, par exemple, la zone de scissiparité...
  • ANKYLOSTOMOSE

    • Écrit par Jacques BEJOT
    • 614 mots

    Parasitose intestinale due à deux espèces très voisines de vers ronds (nématodes) : Ancylostoma duodenale et Necator americanus. Elle est très répandue sous les tropiques, où elle prend un aspect endémique (600 millions de sujets parasités, en 1962, d'après l'O.M.S.) ; dans les zones tempérées,...

  • ANNÉLIDES

    • Écrit par Robert MANARANCHE
    • 7 445 mots
    • 14 médias

    L' embranchement des Annélides groupe l'ensemble des vers annelés, qu'ils soient aquatiques (Arénicole, Sangsue) ou terrestres (Ver de terre). Bien que leur taille, leur morphologie et leur biologie soient extrêmement variées, ils ont cependant en commun les caractères suivants : une cavité...

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Voir aussi