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ANGIOSPERMES

Angiospermes et relations avec les autres êtres vivants

Peu d’Angiospermes vivent de façon totalement autonome, sans interactions avec d’autres êtres vivants au sein de leur écosystème. Ces interactions peuvent être des relations symbiotiques qui impliquent une interaction physique étroite, des relations mutualistes dans lesquelles chaque partenaire tire un bénéfice de l’interaction, ou des relations de parasitisme dans lesquelles l’un des partenaires se développe au détriment de l’autre.

Les symbioses impliquant les Angiospermes sont de deux types : les symbioses bactériennes fixatrices d’azote, rencontrées principalement chez les Fabaceae [Fabacées] (trèfle, soja), avec la formation, au niveau racinaire, de nodosités au sein desquelles l’azote atmosphérique (N2) est fixé par les bactéries et transformé en azote minéral assimilable par les racines ; les mycorhizes, associations entre un champignon et le système racinaire d’une plante, qui permettent une optimisation de l’absorption des minéraux du sol, notamment du phosphore et de l’azote. On distingue deux types de mycorhizes : d’une part les endomycorhizes – les filaments ou hyphes du champignon pénètrent à l’intérieur des cellules végétales –, qui sont très répandues chez les Angiospermes où elles concernent près de 80 p. 100 des espèces ; d’autre part, les ectomycorhizes – les hyphes du champignon se développent entre les cellules racinaires en provoquant une déformation des racines –, apparues plus récemment dans l’évolution, qui ne concernent que quelques familles d’Angiospermes (comme les Ericaceae [Éricacées] représentées par exemple par le rhododendron, la bruyère, le myrtillier, l’airelle) présentes dans les forêts boréales, tempérées, méditerranéennes ou subtropicales.

Les relations de parasitisme impliquant des Angiospermes sont variées. Le parasite peut être l’Angiosperme elle-même, qui exploite les ressources d’une autre plante (comme l’exemple bien connu du gui ou celui des figuiers étrangleurs) ou d’un champignon. Dans ce dernier cas, la plante, dite mycohétérotrophe, obtient tout ou partie de ses nutriments, dont le carbone, grâce au champignon plutôt que par la photosynthèse ; les orobanches (plantes dépourvues de chlorophylle) en sont un exemple. Dans d’autres cas, c’est la plante elle-même qui est parasitée par divers types d’organismes (bactéries, champignons nématodes ou encore arthropodes), provoquant par exemple la formation de structures appelées galles au niveau des tiges ou des feuilles.

La relation entre plantes et pollinisateurs est une relation de type mutualiste qui associe des coûts et des bénéfices pour chacun des partenaires. On estime à plus de 80 p. 100 le pourcentage d’espèces d’Angiospermes dont le pollen est transporté par des agents biotiques – généralement des insectes, plus occasionnellement des oiseaux ou des mammifères (principalement les chauves-souris) – qui tirent leurs ressources alimentaires du pollen ou du nectar produit par les fleurs. On parle de pollinisation biotique. Les pollinisateurs peuvent être spécialistes, c’est-à-dire se nourrissant de façon exclusive dans les fleurs d’une seule et même espèce, ou généralistes, trouvant alors leur nourriture dans des fleurs d’espèces variées. Dans certains cas, la relation est qualifiée de mutualisme obligatoire : la plante et l’insecte dépendent totalement l’un de l’autre pour assurer leur reproduction, l’animal pondant ses œufs dans les fleurs (c’est le cas, par exemple, des figuiers et des guêpes des figuiers, ou encore du trolle d’Europe et des mouches du genre Chiastocheta). Les autres espèces d’Angiospermes produisent des fleurs qui s’autofécondent ou dont le pollen est dispersé par le vent (c’est le cas notamment des graminées, ou Poaceae, et de la plupart des arbres des régions tempérées).[...]

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Écrit par

  • : professeure au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud
  • : maître de conférences à l'université Paris-Sud, professeur au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud

Classification

Pour citer cet article

Sophie NADOT et Hervé SAUQUET. ANGIOSPERMES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Angiospermes : coupe longitudinale d’une fleur et diagramme floral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : coupe longitudinale d’une fleur et diagramme floral

Angiospermes : étamine d’une fleur et coupe schématique d’un grain de pollen - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : étamine d’une fleur et coupe schématique d’un grain de pollen

Angiospermes : ovule et sac embryonnaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : ovule et sac embryonnaire

Autres références

  • AIZOACÉES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT
    • 1 272 mots
    • 2 médias

    Les Aizoacées sont des plantes dicotylédones caractéristiques de l'Afrique du Sud. Pour leur intérêt ornemental, elles ont été introduites dans les contrées chaudes et sèches d'Europe et d'Amérique : c'est le cas par exemple des Carpobrotus (Mésembryanthèmes) qui développent...

  • ARALES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT, Jacques MIÈGE
    • 2 314 mots
    • 8 médias

    Ordre de plantes monocotylédones caractérisées par leurs inflorescences constituées par un axe apical, le spadice, produisant un manchon floral, qu'enveloppe une pièce foliacée appelée spathe. Les systématiciens placent les Arales non loin des Palmales, des Cyclanthales et des Pandanales...

  • ARISTOLOCHIALES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT, Jacques MIÈGE
    • 1 479 mots
    • 2 médias

    On a longtemps rassemblé dans l'ordre des Aristolochiales, d'une part, les Aristolochiacées (aristoloches, asarets...), d'autre part, des plantes parasites curieuses à appareil végétatif rudimentaire, les Hydnoracées et les Rafflésiacées.

    La plupart des auteurs détachent maintenant...

  • BOIS

    • Écrit par Marie Elisabeth BORREDON, Édouard BOUREAU, Xavier DÉGLISE, Carlos VACA-GARCIA
    • 9 105 mots
    • 8 médias
    ...cellules verticales à ponctuations aréolées, appelées trachéides. On retrouve de tels éléments cellulaires effilés et ponctués dans de nombreuses espèces d'angiospermes dicotylédones (ex. : chêne), alors que dans des espèces plus évoluées comme les légumineuses les ponctuations aréolées sont...
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Voir aussi