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ANGIOSPERMES

Classification et phylogénie

De très nombreux systèmes de classification des Angiospermes ont été proposés depuis la naissance de la botanique et plus particulièrement depuis le système de Linné (SpeciesPlantarum, 1753). Celui qui est adopté aujourd’hui par la plupart des botanistes est le système APG (Angiosperm Phylogeny Group). Ce dernier est fondé avant tout sur les relations de parenté (phylogénie) des Angiospermes, ce qui garantit à cette classification une réelle stabilité et une grande pérennité (contrairement aux systèmes antérieurs). Dans ce système, tous les groupes nommés sont monophylétiques, rassemblant donc un ancêtre commun et tous ses descendants. Il s’agit avant tout d’une classification d’ordres et de familles. Ainsi, APG IV (quatrième version du système APG, datant de 2016) reconnaît 64 ordres et 416 familles. Il est important de souligner que, dans cette classification, les rangs d’ordre ou de famille ne donnent aucune information sur la diversité spécifique ou morphologique ni sur l’âge du groupe. Par exemple, certaines familles ne sont formées que d’une seule espèce (Amborellaceae [Amborellacées], Austrobaileyaceae) tandis que les deux plus grandes familles d’Angiospermes (Asteraceae, Orchidaceae [Orchidacées]) comprennent chacune plus de 20 000 espèces.

Classification phylogénétique des Angiospermes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Classification phylogénétique des Angiospermes

Néottie nid d’oiseau  - crédits : Hervé Sauquet

Néottie nid d’oiseau 

<em>Anonidium mannii</em> : plante à fleurs - crédits : Hervé Sauquet

Anonidium mannii : plante à fleurs

La connaissance des relations de parenté entre les différentes espèces d’Angiospermes a fait l’objet de progrès considérables depuis le début des années 1990. Le développement des techniques de séquençage de l’ADN a permis d’obtenir d’abondantes données pour reconstruire ces relations de parenté. Les efforts ont été menés à toutes les échelles taxonomiques, c’est-à-dire aussi bien pour comprendre les relations entre espèces apparentées au sein d’un genre ou d’une famille particulière que pour élucider les relations entre les familles et les ordres d’Angiospermes. Si de nombreuses lacunes demeurent, la structure générale de l’arbre phylogénétique des Angiospermes est désormais connue et évolue peu depuis le début des années 2000. Ainsi, il est désormais établi que la plupart (plus de 99 p. 100) des espèces d’Angiospermes appartiennent soit aux Magnoliidae [Magnoliidées] (environ 10 000 espèces), soit aux Monocotylédones (environ 60 000 espèces), soit aux Eudicotylédones (environ 200 000 espèces), les trois grands groupes monophylétiques reconnus dans les classifications APG et définis formellement en 2007. La division traditionnelle en Dicotylédones et Monocotylédones est désormais obsolète et n’a plus lieu d’être dans ce nouveau cadre phylogénétique. L’essentiel du 1 p. 100 des espèces restantes forme trois petits groupes qui ont divergé au tout début de l’histoire des Angiospermes : les Amborellales (une seule espèce, Amborellatrichopoda, endémique de Nouvelle-Calédonie), les Nymphaeales [Nymphéales] (environ 70 espèces) et les Austrobaileyales (environ 100 espèces). Ces résultats ont été confirmés depuis la fin des années 2000 par des analyses fondées sur un très grand nombre de gènes issus de génomes entiers de chloroplastes. Cette étude de génomes entiers, ou phylogénomique, s’accélère grâce à l’essor des techniques de séquençage à haut débit. Enfin, il faut préciser que la phylogénie des Angiospermes telle que nous la connaissons désormais ne sert pas seulement de base à leur classification mais constitue aussi et surtout un cadre de référence essentiel à leur étude, tant du point de vue évolutif qu’écologique.

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Écrit par

  • : professeure au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud
  • : maître de conférences à l'université Paris-Sud, professeur au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud

Classification

Pour citer cet article

Sophie NADOT et Hervé SAUQUET. ANGIOSPERMES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Angiospermes : coupe longitudinale d’une fleur et diagramme floral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : coupe longitudinale d’une fleur et diagramme floral

Angiospermes : étamine d’une fleur et coupe schématique d’un grain de pollen - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : étamine d’une fleur et coupe schématique d’un grain de pollen

Angiospermes : ovule et sac embryonnaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : ovule et sac embryonnaire

Autres références

  • AIZOACÉES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT
    • 1 272 mots
    • 2 médias

    Les Aizoacées sont des plantes dicotylédones caractéristiques de l'Afrique du Sud. Pour leur intérêt ornemental, elles ont été introduites dans les contrées chaudes et sèches d'Europe et d'Amérique : c'est le cas par exemple des Carpobrotus (Mésembryanthèmes) qui développent...

  • ARALES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT, Jacques MIÈGE
    • 2 314 mots
    • 8 médias

    Ordre de plantes monocotylédones caractérisées par leurs inflorescences constituées par un axe apical, le spadice, produisant un manchon floral, qu'enveloppe une pièce foliacée appelée spathe. Les systématiciens placent les Arales non loin des Palmales, des Cyclanthales et des Pandanales...

  • ARISTOLOCHIALES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT, Jacques MIÈGE
    • 1 479 mots
    • 2 médias

    On a longtemps rassemblé dans l'ordre des Aristolochiales, d'une part, les Aristolochiacées (aristoloches, asarets...), d'autre part, des plantes parasites curieuses à appareil végétatif rudimentaire, les Hydnoracées et les Rafflésiacées.

    La plupart des auteurs détachent maintenant...

  • BOIS

    • Écrit par Marie Elisabeth BORREDON, Édouard BOUREAU, Xavier DÉGLISE, Carlos VACA-GARCIA
    • 9 105 mots
    • 8 médias
    ...cellules verticales à ponctuations aréolées, appelées trachéides. On retrouve de tels éléments cellulaires effilés et ponctués dans de nombreuses espèces d'angiospermes dicotylédones (ex. : chêne), alors que dans des espèces plus évoluées comme les légumineuses les ponctuations aréolées sont...
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Voir aussi