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ANGIOSPERMES

Âge et registre fossile des Angiospermes

La question de l’âge des Angiospermes est plus simple que celle de leur origine, mais tout aussi controversée. Il faut d’abord noter qu’il existe non pas un, mais trois âges distincts pour le groupe : l’âge de la lignée, c’est-à-dire l’âge de la séparation des Angiospermes d’avec leur groupe frère actuel (probablement l’ensemble des Gymnospermes actuelles) ; l’âge à partir duquel les Angiospermes deviennent morphologiquement discernables des autres Spermatophytes (c’est-à-dire l’âge d’apparition des nouveaux traits qui caractérisent les Angiospermes) ; l’âge de l’ancêtre commun le plus récent de toutes les Angiospermes actuelles (âge dit « de couronne » des Angiospermes).

Le premier âge, qui est aussi l’âge de l’ancêtre commun le plus récent de tous les Spermatophytes, se situe vraisemblablement au Carbonifère, plus précisément entre 320 et 350 millions d’années. Le deuxième âge est le plus incertain car il n’existe aucun fossile « intermédiaire » qui ait tous les caractères des Angiospermes. Les fossiles les plus anciens attribués sans ambiguïté aux Angiospermes sont des grains de pollen monosulqués – c’est-à-dire ne possédant qu’une seule ouverture (aperture) – datant du début du Crétacé (entre 130 et 140 millions d’années). Le troisième âge enfin, celui de l’ancêtre commun le plus récent de toutes les Angiospermes, a fait l’objet de très nombreuses études de datation moléculaire, c’est-à-dire d’estimation des âges de divergence dans la phylogénie à partir des données moléculaires (séquences d’ADN), calibrées avec le registre fossile. Les résultats sont très controversés et dépendent des paramètres et hypothèses de chaque étude. Il est certain que cet âge remonte au moins au milieu du Crétacé (il y a environ 125 millions d’années), tel qu’en attestent les fossiles les plus anciens appartenant à la couronne des Angiospermes. Cependant, l’âge estimé par les analyses de datation moléculaire varie entre 130 et 275 millions d’années. La différence entre l’âge estimé et celui des plus anciens fossiles connus s’expliquerait par l’existence de lacunes importantes dans le registre fossile.

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Écrit par

  • : professeure au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud
  • : maître de conférences à l'université Paris-Sud, professeur au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud

Classification

Pour citer cet article

Sophie NADOT et Hervé SAUQUET. ANGIOSPERMES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Angiospermes : coupe longitudinale d’une fleur et diagramme floral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : coupe longitudinale d’une fleur et diagramme floral

Angiospermes : étamine d’une fleur et coupe schématique d’un grain de pollen - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : étamine d’une fleur et coupe schématique d’un grain de pollen

Angiospermes : ovule et sac embryonnaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Angiospermes : ovule et sac embryonnaire

Autres références

  • AIZOACÉES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT
    • 1 272 mots
    • 2 médias

    Les Aizoacées sont des plantes dicotylédones caractéristiques de l'Afrique du Sud. Pour leur intérêt ornemental, elles ont été introduites dans les contrées chaudes et sèches d'Europe et d'Amérique : c'est le cas par exemple des Carpobrotus (Mésembryanthèmes) qui développent...

  • ARALES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT, Jacques MIÈGE
    • 2 314 mots
    • 8 médias

    Ordre de plantes monocotylédones caractérisées par leurs inflorescences constituées par un axe apical, le spadice, produisant un manchon floral, qu'enveloppe une pièce foliacée appelée spathe. Les systématiciens placent les Arales non loin des Palmales, des Cyclanthales et des Pandanales...

  • ARISTOLOCHIALES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT, Jacques MIÈGE
    • 1 479 mots
    • 2 médias

    On a longtemps rassemblé dans l'ordre des Aristolochiales, d'une part, les Aristolochiacées (aristoloches, asarets...), d'autre part, des plantes parasites curieuses à appareil végétatif rudimentaire, les Hydnoracées et les Rafflésiacées.

    La plupart des auteurs détachent maintenant...

  • BOIS

    • Écrit par Marie Elisabeth BORREDON, Édouard BOUREAU, Xavier DÉGLISE, Carlos VACA-GARCIA
    • 9 105 mots
    • 8 médias
    ...cellules verticales à ponctuations aréolées, appelées trachéides. On retrouve de tels éléments cellulaires effilés et ponctués dans de nombreuses espèces d'angiospermes dicotylédones (ex. : chêne), alors que dans des espèces plus évoluées comme les légumineuses les ponctuations aréolées sont...
  • Afficher les 79 références

Voir aussi