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ENDOCRINIEN SYSTÈME

La coordination des activités au sein d'un organisme pluricellulaire nécessite l'existence de « dialogues » entre les différentes cellules qui le constituent. Cette communication peut se réaliser selon trois grandes modalités : communication directe, grâce à l'existence de jonctions communicantes par lesquelles les substances de petit poids moléculaire peuvent diffuser librement (de telles jonctions sont présentes dans les épithéliums ou le myocarde, par exemple) ; communication par contact entre des molécules présentes sur les membranes cellulaires (ces mécanismes de reconnaissance sont importants pour l'assemblage des cellules en tissus, ou dans la reconnaissance du soi et du non-soi et dans les réactions de défense de l'organisme) ; communication sans contact, via la sécrétion par certaines cellules (cellules émettrices) de molécules (médiateurs chimiques) qui agissent à distance sur d'autres cellules (cellules cibles).

Au sein de ce troisième type, qui met en jeu des médiateurs diffusibles, on distingue classiquement trois modalités différentes :

– si le médiateur est libéré à proximité immédiate de la cellule-cible, au niveau d'une jonction cellulaire polarisée (synapse), il s'agit d'un neurotransmetteur ou neuromédiateur ;

– si le médiateur agit à courte distance en diffusant vers sa cible, c'est une substance paracrine (ou autocrine si la cible est une cellule de même type que la cellule émettrice) ;

– si le médiateur est sécrété dans la circulation sanguine qui généralise sa diffusion, le mode de communication est dit endocrinien, et le médiateur est appelé hormone.

Système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système endocrinien

Le concept d'hormone fait suite à celui de sécrétion interne élaboré par Claude Bernard en 1855 grâce à ses expériences mettant en évidence la sécrétion de glucose dans le sang par le foie. L'énigme anatomique posée par diverses formations glandulaires dépourvues de canaux excréteurs a été résolue par la corrélation entre l'état de ces glandes (hypertrophie, dégénérescence...) et diverses pathologies ainsi que par des expériences d'ablation (par exemple castration) ou de restauration (greffes, injection d'extraits). Celles-ci constituèrent la base de tests biologiques d'activité qui permirent l'isolement des principes actifs. Le premier d'entre eux, la sécrétine, produite par la muqueuse duodénale et qui stimule la sécrétion d'acide chlorhydrique par les cellules bordantes de l'estomac, fut isolé en 1905 par Ernest Henry Starling qui lui donna le nom d'hormone. La définition donnée plus tard par Starling (substances produites dans des cellules d'une partie du corps et transportées par le sang dans des régions éloignées où elles agissent) était trop large, car elle englobait des substances comme le glucose évoqué ci-dessus. Dans la définition actuelle, on réserve le terme hormone pour des substances exerçant des effets spécifiques sur certaines cellules cibles (cf. endocrinologie). La découverte de sécrétions hormonales par des cellules nerveuses (travaux de Kopeć, puis de Scharrer en 1935) amena la création des termes « neurohormone » et « neurosécrétion » pour décrire les hormones produites par des cellules nerveuses et le rôle fondamental de celles-ci dans l'interconnexion entre le système nerveux et le système endocrinien. Soulignons que les cellules nerveuses sont apparues très tôt au cours de l'évolution, et que la fonction neurosécrétrice a précédé l'apparition des glandes endocrines – et donc celle des hormones sensu stricto.

L' endocrinologie classique a permis d'identifier un certain nombre de glandes endocrines bien individualisées (fig. 1). Mais, à côté de celles-ci, il existe des cellules endocrines dispersées, par exemple au sein du tractus gastro-intestinal. Certains[...]

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Pour citer cet article

René LAFONT. ENDOCRINIEN SYSTÈME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système endocrinien

Messagers chimiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Messagers chimiques

Peptides et système endocrinien - crédits : Encyclopædia Universalis France

Peptides et système endocrinien

Autres références

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    Stockage et sécrétion des catécholamines. La surrénalectomie bilatérale entraîne unedisparition presque totale de la production d'adrénaline, mais non celle de la noradrénaline. L'adrénaline circulante provient donc de la médullo-surrénale où elle se trouve à la concentration de 1 mg/g. Les catécholamines...
  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par Philippe ROPARTZ
    • 3 931 mots
    Sur le plan endocrinien, il est clair que toutes les formes d'agression n'obéissent pas au schéma simpliste élaboré vers les années quarante selon lequel toute élévation du taux des androgènes (hormones sexuelles mâles) correspond à une augmentation du niveau d'agression. Ce schéma...
  • ALDOSTÉRONE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 1 641 mots

    Dès 1934, Wintersteiner démontrait que l'animal, privé de surrénales, pouvait être maintenu en vie à l'aide d'une fraction amorphe extraite de la partie corticale de ces glandes.

    En 1953, Wettstein et Reichstein ont isolé, à partir de cette fraction, une substance hormonale comportant...

  • AMPHIBIENS ou BATRACIENS

    • Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT, Philippe JANVIER, Jean-Claude RAGE
    • 6 177 mots
    • 19 médias
    Seules sont indiquées ici les glandes non étudiées par ailleurs.
  • Afficher les 32 références

Voir aussi