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PHILIPPINES

Nom officiel

République des Philippines (PH)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Ferdinand Marcos Jr., dit Bongbong Marcos (depuis le 30 juin 2022)

      Capitale

      Manille 1

        Langues officielles

        Anglais, tagalog (filipino)

          Unité monétaire

          Peso philippin (PHP)

            Population (estim.) 116 628 000 (2024)
              Superficie 295 633 km²

                Histoire de la colonie espagnole (1565-1898)

                Certains historiens ont abusivement rattaché les Philippines aux royaumes hindouisés de Çrīvijaya et de Modjopahit. Aucune découverte archéologique ou épigraphique ne permet d'affirmer que ces liens ont existé. Pourtant l'archipel n'est pas resté tout à fait isolé, et, dès les xie et xiie siècles, des bateaux de marchands musulmans et japonais abordèrent les côtes de Luçon. Celle-ci est citée et sommairement décrite pour la première fois au xiiie siècle par le géographe chinois Zhao Rugua.

                À la recherche d'une nouvelle route vers les Moluques et les Indes orientales, Magellan découvrit le passage au sud de l'Amérique. Après quatre mois de navigation dans le Pacifique, il atteignit l'île de Samar en mars 1521. Il s'établit dans l'île de Cebu où il convertit au catholicisme le chef local et plusieurs centaines d'indigènes, mais il périt quelque temps plus tard au cours d'une expédition. Magellan avait « découvert » les Philippines et en avait pris possession pour le compte de l'Espagne.

                Après plusieurs années de répit, de nouvelles expéditions furent envoyées par l'Espagne vers les Philippines. Villalobos, venant du Mexique en 1542, atteignit la côte orientale de Mindanao et baptisa l'archipel du nom du futur Philippe II. En 1564, Legazpí, ayant à son bord plusieurs moines augustins du Mexique, débarqua à Cebu, puis à Iloilo sur la côte de l'île de Panay. Luçon fut totalement occupée en 1571, année où fut fondée Manille. La conquête militaire, aisée – les chefs locaux peu unis n'offrirent qu'une faible résistance aux soldats espagnols –, fut immédiatement suivie d'une conquête spirituelle. Aux augustins, débarqués avec Legazpí, se joignirent des franciscains, des jésuites et des dominicains. Ceux-ci fondèrent la première université à Manille en 1619.

                On connaît l'organisation sociale du pays et les coutumes de ses habitants à l'époque de l'arrivée des Espagnols grâce aux nombreuses relations laissées par les premiers missionnaires. Les habitants de l'archipel étaient surtout des agriculteurs vivant en petits groupes de plusieurs familles sous l'autorité d'un chef. À Luçon, le groupe portait le nom de Barangay. La société se divisait en général en trois catégories : les chefs, les hommes libres et les dépendants. Les peuples de Luçon et des Visayas possédaient une écriture, introduite probablement par les Bugi de Célèbes.

                Au sommet de leur panthéon siégeait Bathala, le dieu créateur de l'homme et de la terre, et un grand nombre de divinités inférieures (Anitos). Dès le milieu du xve siècle, des missionnaires musulmans, d'origine malaise, s'installèrent dans l'archipel de Sulu. L' islam se propagea rapidement à Mindanao ; il était implanté en quelques points de Luçon lorsque les Espagnols y débarquèrent et imposèrent le catholicisme.

                L'administration

                Le roi d'Espagne nomma à la tête de la hiérarchie un gouverneur général, assisté d'un conseil, la Real Audiencia. Deux types de provinces furent organisées : les alcaldíasmayores, dirigées par un fonctionnaire civil (alcalde mayor), et, dans les régions moins bien pacifiées, les corregimientos sous la juridiction d'un corregidor militaire. À l'échelon le plus bas, des fonctionnaires locaux, nommés par l'administration, servaient d'intermédiaires entre les deux communautés (gobernadorcillos, cabezas de Barangay).

                Les terres appartenaient de droit au roi qui les redistribuait (encomiendas) à des particuliers ou aux ordres religieux. L'Église acquit de la sorte des propriétés immenses. Un système d'impôts, que les fonctionnaires locaux devaient collecter, fut instauré ainsi que des corvées. Le gouverneur général dépendait du [...]

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                Écrit par

                • : docteur ès lettres (histoire), historien, professeur (relations internationales)
                • : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
                • : professeur associé, American University, Dubaï, Émirats arabes unis
                • : assistant professor, université des Philippines, Cubao
                • : diplômé de l'École nationale des langues orientales vivantes
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Philippe DEVILLERS, Universalis, Manuelle FRANCK, William GUÉRAICHE, Lucila V. HOSILLOS et Jean-Louis VESLOT. PHILIPPINES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Philippines : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Philippines : carte physique

                Philippines : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Philippines : drapeau

                Bidonville à Manille, Philippines - crédits : Auscape/ Universal Images Group / Getty Images

                Bidonville à Manille, Philippines

                Autres références

                • PHILIPPINES, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AQUINO BENIGNO (1932-1983)

                  • Écrit par Paul BURG
                  • 965 mots

                  Benigno Aquino, principale figure d'opposition au régime autoritaire du président philippin Ferdinand Marcos, représentait un véritable défi pour l'équipe au pouvoir, par sa jeunesse, ses talents d'orateur et sa réputation de justicier intègre — défi d'autant plus intolérable qu'il aurait été un successeur...

                • AQUINO CORAZON (1933-2009)

                  • Écrit par Universalis
                  • 502 mots

                  Présidente des Philippines de 1986 à 1992, Corazon Aquino restera dans l’histoire de son pays comme celle qui a mis à bas, sans violence, le régime dictatorial et corrompu de Ferdinand Marcos.

                  Maria Corazon Cojuangco naît le 25 janvier 1933 à Manille dans une famille fortunée et politiquement...

                • ASEAN (Association of South East Asian Nations) ou ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique)

                  • Écrit par Anne-Marie LE GLOANNEC
                  • 226 mots

                  Organisation internationale fondée en août 1967 par l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande pour remplacer l'Association de l'Asie du Sud-Est (A.S.A.), l'Association des nations du Sud-Est asiatique vise à coordonner l'action de gouvernements hostiles...

                • ASIE (Structure et milieu) - Géologie

                  • Écrit par Louis DUBERTRET, Universalis, Guy MENNESSIER
                  • 7 933 mots
                  L'arc volcanisé des Célèbes se prolonge dans les Philippines bordées à l'est par l'arc externe de Samar. Dans la partie occidentale des Philippines s'étend un double système d'arcs (Luçon) formant le raccord avec Bornéo, l'arc volcanisé se trouvant à l'est, l'arc externe à l'ouest. L'arc...
                • Afficher les 38 références

                Voir aussi