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PAYS-BAS

Nom officiel

Royaume des Pays-Bas (NL)

    Chef de l'État

    Le roi Willem-Alexander (depuis le 30 avril 2013)

      Chef du gouvernement

      Mark Rutte (depuis le 14 octobre 2010)

        Capitale

        Amsterdam

          Siège du gouvernement

          La Haye

            Langue officielle

            Néerlandais 1

              Unité monétaire

              Euro (EUR)

                Population (estim.) 18 031 000 (2024)
                  Superficie 41 543 km²

                    D'une guerre à l'autre (1919-1940)

                    Les rares analyses dont on dispose sur les Pays-Bas de l'entre-deux-guerres sont remarquablement concordantes : elles les décrivent comme un pays conservateur, où stabilité politique rime avec immobilité, un pays vieillot et statique, prudemment attaché à conserver les acquis. Alors que la plupart des pays voisins se laissaient entraîner par l'avalanche des « années folles » et la fermentation des esprits à Weimar vers les années 1930, les Pays-Bas faisaient comme si de rien n'était. En politique, les confessionnels étaient et restaient au pouvoir ; sur le plan social et convivial, la société demeurait compartimentée en blocs statiques, appelés aussi piliers (zuilen, d'où le terme verzuilling, utilisé pour désigner ce « cloisonnement » idéologique) ; sur le plan économique, on ne faisait guère plus que de continuer sur la lancée des acquisitions de la fin du xixe siècle et du début du xxe ; le changement de cap des années 1930 n'eut lieu que sous l'effet des pressions internationales. La neutralité des Pays-Bas au cours de la Première Guerre mondiale explique pour une part cette stabilité. Il existe une explication plus structurelle à cette immuabilité de la société néerlandaise entre les deux guerres mondiales : le caractère spécifique du cloisonnement et la politique pacificatrice qui le doublait, rendue possible par la relative permanence des rapports de force entre les différents blocs. La répartition des cent sièges à la Chambre en fournit une bonne illustration : pendant l'entre-deux-guerres, l'écart entre le nombre le plus élevé et le plus bas des sièges emportés par les grands partis, libéraux exceptés, n'excéda jamais quatre. Des formations extrémistes comme le CPN (Parti communiste) et le NSB (Alliance national-socialiste) n'enlevèrent jamais plus de quelques sièges, encore ne fut-ce que pour une courte durée. En outre, les blocs ne connaissaient pas de tensions internes ; leurs leaders étaient à même de maintenir leur autorité sur leurs troupes.

                    La grande crise économique et les mouvements révolutionnaires qui agitèrent l'Europe au cours des années 1930 ne manquèrent pas de rejaillir également sur la société néerlandaise. Pourtant, les organisations bourgeoises ne furent pas les seules à supporter la crise et ses séquelles avec une bonne dose de passivité, comparativement aux citoyens des autres pays ; ce fut également le cas des ouvriers. Il y eut deux exceptions notables à cette résignation. En 1933, une mutinerie éclata devant Sumatra sur le croiseur ZevenProvinciën (Sept Provinces) ; l'équipage néerlandais et javanais se rebella parce que la solde avait été diminuée. La mutinerie fut écrasée dans le sang, ce qui déclencha les protestations de la gauche néerlandaise. L'année suivante survint l'émeute du Jordaan, un quartier d'Amsterdam. Ici aussi il s'agissait de contrecoup de la politique déflationniste menée par le gouvernement : les allocations de chômage avaient été réduites et le quartier pauvre d'Amsterdam se souleva. Il fallut faire intervenir la troupe. On déplora cinq morts et de nombreux blessés ; la révolte dura plusieurs jours. Mais, même dans les dernières années qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale, le peuple néerlandais continua à croire à l'inviolabilité de sa neutralité.

                    Analyse socio-économique

                    Les Pays-Bas n'ont jamais plus connu un siècle d'Or comparable au xviie. Mais on ne saurait affirmer que la prospérité et le bien-être de la population y aient été moindres que dans le reste de l'Europe. Tout au contraire ! À la fin des années 1930, les Pays-Bas n'étaient toujours pas un pays industrialisé au sens traditionnel du terme. Au cours du xixe siècle, ils n'avaient pas vu naître un prolétariat[...]

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                    Écrit par

                    • : docteur en histoire, professeur agrégé à l'Institut d'études politiques de Paris
                    • : professeur d'histoire à l'université de Nanterre et à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine
                    • : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques
                    • : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
                    • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                    Classification

                    Pour citer cet article

                    Christophe DE VOOGD, Universalis, Frédéric MAURO, Guido PEETERS et Christian VANDERMOTTEN. PAYS-BAS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                    Médias

                    Pays-Bas : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                    Pays-Bas : carte physique

                    Pays-Bas : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                    Pays-Bas : drapeau

                    Pays-Bas : conquête des terres - crédits : Encyclopædia Universalis France

                    Pays-Bas : conquête des terres

                    Voir aussi