MAGIE
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Étymologiquement, la magie désigne l'art des mages, caste sacerdotale des Mèdes, qui cultivaient l'astrologie et autres sciences ésotériques. Mais le mot a pris un sens plus vaste pour désigner les croyances et les pratiques qui ne rentrent pas dans les rites des cultes organisés et qui supposent la croyance en une force surnaturelle immanente à la nature. Cette définition, assez ambiguë, explique pourquoi certains auteurs, comme James George Frazer, font de la magie une pré-science (il existe un déterminisme magique, sur lequel s'appuie la manipulation du magicien), et pourquoi d'autres, comme Marcel Mauss, la considèrent comme un phénomène religieux (est magique pour lui tout rite qui ne fait pas partie d'un culte organisé, rite privé, secret, mystérieux et tendant à la limite vers le rite prohibé), la différence essentielle étant que la magie agit à l'aide de forces immanentes à la nature, tandis que la religion suppose la transcendance du sacré.
On distingue une magie cérémonielle, ou indirecte, qui agit sur les esprits (autres que l'homme) par le moyen d'un rituel, et une magie naturelle, ou directe, qui agit sur la nature à travers une technique sui generis, reposant le plus souvent sur les lois de ressemblance (magie imitative) et de contiguïté (magie contagieuse) ; de même, l'on distingue une magie préventive (surtout à travers les charmes et les talismans) et une magie active (à travers un cérémonial stéréotypé) ; enfin, suivant ses finalités, pour le bien ou pour le mal, on a soit la magie blanche (ou de la main droite), soit la magie noire (ou de la main gauche). Cependant on a tendance en France à réserve [...]
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l’article se compose de 17 pages
Écrit par :
- René ALLEAU : historien des sciences et des techniques, ingénieur conseil
- Roger BASTIDE : professeur honoraire à l'université de Paris-I
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« MAGIE » est également traité dans :
ALCHIMIE
Dans le chapitre « Ses structures » : […] L'alchimie occidentale peut être divisée en trois branches principales. La première, aristotélicienne, a développé les applications de la théorie antique des quatre éléments à la transmutation des métaux. Préchimique et relativement rationnelle, elle se rattache plutôt à la tendance expérimentale de Rhazès. La seconde, concevant le monde comme un vaste organisme animé, reprenant les théories des […] Lire la suite
AMÉRINDIENS - Amérique centrale
Dans le chapitre « Maladie et sorcellerie » : […] La médecine moderne n'a pas pénétré dans les villages indigènes et l'on y fait encore appel aux guérisseurs et aux sorciers. L'attitude des Indiens est partout la même : alors qu'ils reconnaissent des origines naturelles aux maladies bénignes qu'ils soignent essentiellement au moyen d'herbes médicinales, ils attribuent des causes magiques à toutes les maladies graves. Ces causes sont multiples : […] Lire la suite
AMÉRIQUE LATINE - Les religions afro-américaines
Dans le chapitre « Variété des cultes » : […] Les religions d'origine africaine se sont conservées le plus pures chez les nègres marrons, ou Bosh, qui ont fui le régime de l'esclavage pour constituer des républiques indépendantes à l'intérieur des forêts des Guyanes hollandaise et française. On retrouve chez eux, juxtaposées plus qu'intégrées, les religions des Fanti- Ashanti (Ghāna) et des Fon (Bénin), le Grand Dieu qu'ils adorent s'appelan […] Lire la suite
ANIMISME
Dans le chapitre « Le « néo-tylorianisme » » : […] Pourtant, les vues de Tylor ne peuvent aujourd'hui être tenues pour des absurdités ni même pour de simples curiosités dans l'histoire des idées. Elles gardent un intérêt réel, qui tient moins aux raisons invoquées par Mircea Eliade qu'au fait que Tylor a été le promoteur d'une théorie de la rationalité des cultures « autres », et des croyances « différentes », mesurée à l'aune de la raison scienti […] Lire la suite
APULÉE (125-env. 180)
Dans le chapitre « L'« Apologia » » : […] L' Apologia n'est pas seulement une source biographique. Elle nous donne une idée du talent d'Apulée. Pour répondre à ses adversaires, celui-ci emploie un curieux système de défense semi-indirecte. Insistant d'abord sur des griefs accessoires, il joue de l'ironie : « Être beau et savoir parler ! graves accusations que je voudrais bien mériter ! » Mais surtout, il se justifie en profondeur au lieu […] Lire la suite
ASSYRO-BABYLONIENNE RELIGION
Dans le chapitre « La magie » : […] Il ne suffit pas de prévoir, il faut empêcher la réalisation des présages mauvais et lutter contre le mal s'il survient. Seuls les dieux peuvent revenir sur la décision qu'ils ont prise ; aussi le mage n'intervient-il que comme représentant des dieux. Pour obtenir ce résultat, il utilise l' exorcisme. Celui-ci est constitué de deux éléments, inséparables mais distincts : le rite et l'incantation. […] Lire la suite
ATHARVA-VEDA
La dernière des quatre grandes divisions du Veda. Elle occupe une place à part : alors que les trois autres ne sont désignées que par référence à leur contenu (le Sāma-Veda, par exemple, est « cette partie du Veda qui concerne le chant liturgique — saman »), l'Atharva-Veda ( Atharvaveda ) doit son nom à une famille (d'ailleurs mythique) de prêtres spécialisés dans le culte du feu, les descendants […] Lire la suite
BANTOU
Dans le chapitre « Magie et sorcellerie » : […] Une racine bantoue commune (- dog ) désigne le sorcier malfaisant ou son action nocive, socialement condamnée, qu'elle s'exerce inconsciemment ou consciemment, par envie ou par haine. Partout dans le monde bantou, un homme se dresse pour enrayer ces maléfices : le terme qui le désigne remonte à une autre racine bantoue commune : n-ganga . L'activité du nkanga (Mongo) ou du nganga (Kongo, Luba) […] Lire la suite
CIVILISATION
Dans le chapitre « Facteurs intellectuels et moraux » : […] Le progrès technique est d'ailleurs en général une conséquence du développement intellectuel, et celui-ci, on l'a dit, est, inversement, favorisé par le temps que les techniques nouvelles laissent libre pour une activité spéculative, soit dans une catégorie spéciale de citoyens, formant une élite intellectuelle, soit dans l'ensemble même de la population qui, disposant de loisirs, peut s'intéress […] Lire la suite
CROYANCES (sociologie)
Dans le chapitre « Croyance et ethnocentrisme » : […] Seconde difficulté : les croyances semblent renvoyer à des univers de pensée non rationnels. C’est pourquoi ethnologues et sociologues ont longtemps privilégié les « tribus primitives » ou les mondes populaires pour recueillir et analyser leurs croyances. Qu’ils s’intéressent aux croyances tribales ou à la « mentalité primitive » (Lucien Lévy-Bruhl), ils validaient ainsi implicitement l’idée que […] Lire la suite
Voir aussi
- ANTHROPOLOGIE RELIGIEUSE
- DÉSIR psychanalyse
- ETHNOGRAPHIE
- HISTOIRE DE L' ETHNOLOGIE
- RITES & DIVINITÉS DE LA FERTILITÉ & FÉCONDITÉ
- FONCTIONNALISME anthropologie
- THÉORIE FREUDIENNE
- GROUPES ethnologie
- INDO-EUROPÉENS peuple
- MÉLANÉSIENS
- NOMS & ATTRIBUTS DIVINS islam
- STADE ORAL
- PAROLE
- POUVOIR POLITIQUE
- PRÉLOGIQUE
- SIMULATION
- SORCIERS & SORCIÈRES
- TALISMAN
- SYMBOLISME DU TAUREAU
Pour citer l’article
René ALLEAU, Roger BASTIDE, « MAGIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/magie/