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CHLOROPLASTES

Dans les cellules chlorophylliennes des végétaux supérieurs, il existe deux modes de fixation du gaz carbonique (CO2 ou dioxyde de carbone)  : le type de fixation en C3 et le type en C4 ainsi désignés en fonction du nombre d'atomes de carbone de la molécule photosynthétisée (voir plus loin). À chaque type métabolique correspondent des organites chlorophylliens (chloroplastes) structuralement différents, bien que l'on puisse relever un certain nombre d'exceptions et des types intermédiaires.

Plantes en C3 : la très grande majorité des végétaux des pays tempérés, notamment tous les arbres. Chez ces plantes, l'enzyme de fixation du gaz carbonique est la ribulose-diphosphate-carboxylase, protéine complexe présente dans le stroma des chloroplastes : le premier produit de la carboxylation est l'acide 3-phosphoglycérique (corps en C3). Le cycle de régénération de l'accepteur de gaz carbonique (ribulose-diphosphate) est un cycle métabolique impliquant des transaldolisations et des transcétolisations (cycle de Calvin) se déroulant entièrement dans le chloroplaste. Le produit final de la fixation du gaz carbonique est souvent l'amidon, qui peut s'accumuler transitoirement dans les chloroplastes du parenchyme foliaire (mésophylle).

De forme lenticulaire (leur plus grande dimension est de l'ordre de 3 à 6 μm), ces organites montrent au microscope électronique :

– une double membrane qui forme l'enveloppe du chloroplaste ; elle contient les systèmes de translocation (du phosphate, des nucléotides réduits, de l'ATP, des anions, des trioses-phosphate, etc.) qui permettent le déversement dans le cytoplasme des produits formés à l'intérieur du chloroplaste ;

– des lamelles interstromatiques contenant les constituants du photosystème I : pigments (chlorophylles, carotènes, quinones) et protéines transporteurs d'électrons ;

– des empilements de saccules (les thylakoïdes granaires) disposés entre les lamelles interstromatiques ; ils contiennent dans leurs membranes pigments et protéines des photosystèmes I et II ;

– un stroma contenant des globules lipidiques (plastoglobules osmiophiles) et assez souvent des grains d'amidon, produits de la photosynthèse.

Plantes en C4 : graminées d'origine tropicale (maïs, canne à sucre, mil, sorgho, Panicum), plantes des déserts ou des sols salés. Chez ces plantes, l'enzyme de fixation du gaz carbonique est la phosphoénolpyruvate-carboxylase, protéine présente dans le cytoplasme des cellules du mésophylle. Les premiers produits de la fixation du gaz carbonique sont des acides organiques en C4 : acide oxaloacétique, acide malique ou acide aspartique.

Les feuilles des plantes tropicales en C4 présentent une organisation anatomique spéciale : la structure en couronne (type Kranz). Autour des nervures (faisceaux cribro-vasculaires) des feuilles, de grandes cellules serrées, sans méat, forment le parenchyme (ou la gaine) périvasculaire épais de une (cas fréquent) à trois couches de cellules. Entre ces gaines périvasculaires on trouve un mésophylle foliaire parenchyme chlorophyllien très riche en espaces libres, sans orientation dorsiventrale marquée.

Les chloroplastes présents dans les cellules du mésophylle ont la structure granaire décrite pour les plantes en C3. Ils ne contiennent cependant jamais d'amidon : ce sont d'abord des capteurs d'énergie lumineuse (grâce aux photosystèmes des thylakoïdes et des lamelles). À la lumière, le stroma de ces chloroplastes s'enrichit en ATP et NADPH, ce qui permet, entre autres, la formation, à l'intérieur des organites, du phosphoénolpyruvate ; ce corps migre ensuite dans le cytoplasme des cellules parenchymateuses où il servira d'accepteur de gaz carbonique.

Les chloroplastes présents dans les cellules des gaines périvasculaires sont grands, allongés,[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire de biologie cellulaire, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Paul MAZLIAK. CHLOROPLASTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANGIOSPERMES

    • Écrit par Sophie NADOT, Hervé SAUQUET
    • 6 132 mots
    • 8 médias
    ...espèces). Ces résultats ont été confirmés depuis la fin des années 2000 par des analyses fondées sur un très grand nombre de gènes issus de génomes entiers de chloroplastes. Cette étude de génomes entiers, ou phylogénomique, s’accélère grâce à l’essor des techniques de séquençage à haut débit. Enfin, il faut...
  • CELLULE - L'organisation

    • Écrit par Pierre FAVARD
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    • 15 médias
    Chaque chloroplaste est un disque lenticulaire de 5 ou 6 μm de diamètre et de 2 μm d'épaisseur dans sa partie centrale ; il est limité par une enveloppe formée de deux membranes concentriques. L'enveloppe isole un compartiment qui est le stroma du chloroplaste, stroma contenant des thylakoïdes dont...
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    ...est trop forte, c'est qu'elle est due à un organite photosensible spécialisé, le stigma, qui est en fait une spécialisation locale de la membrane du chloroplaste au voisinage de la membrane plasmique. Cet organite a d'étonnantes propriétés : il peut polariser la lumière et, comme l'œil des vertébrés,...
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    • Écrit par Didier LAVERGNE
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    ...spécialisation des organites : ainsi les mitochondries sont-elles spécialisées dans le catabolisme respiratoire producteur d'énergie, tandis que les chloroplastes sont voués à l'anabolisme permis par l'énergie lumineuse qu'ils captent. Ces organites spécialisés sont souvent considérés comme le fruit...
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Voir aussi