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VIRUS

Structure des virus

Les virions sont de petites particules, de taille très inférieure à la taille des cellules. Le virus de la vaccine, par exemple, mesure environ 300 nanomètres, soit la limite de résolution de la microscopie optique ; le virus de la fièvre aphteuse mesure de 15 à 20 nanomètres et n'est visible qu'en microscopie électronique (les tailles des cellules procaryotes et eucaryotes sont respectivement de l'ordre de 2 μm et 20 μm).

Certains virus affectent une forme simple, pseudosphérique, d'autres présentent des architectures plus rigoureuses, qui comportent des symétries hélicoïdales ou cubiques. Dans ce dernier cas, les virions affectent une morphologie icosaédrique (polyèdre régulier à vingt faces) et sont constitués par la répétition de sous-unités identiques, comparable à la répétition de la maille élémentaire dans un cristal, et dotée d'une résistance mécanique élevée.

Chez certains phages, la structure principale icosaédrique porte un appendice formant une queue de symétrie hélicoïdale, qui permet l'injection du génome viral dans la bactérie réceptrice.

Virion VIH - crédits : Encyclopædia Universalis France

Virion VIH

Pour l'essentiel , un virus est un court acide nucléique portant une information génétique qui est exprimée et répliquée exclusivement à l'intérieur d'une cellule, et qui se déplace d'une cellule infectée à une autre à l'intérieur d'une coque protectrice.

La coque virale, ou capside, est une structure protéique résistante que l'on retrouve dans tous les virus. L'ensemble formé par la capside et l'acide nucléique (parfois désigné par le terme anglais core) peut être, chez certains virus, entouré d'une enveloppe constituée de phospholipides arrachés à la membrane cellulaire lors du précédent cycle viral. Que la structure la plus périphérique soit la capside ou une enveloppe, des protéines sont exposées à l'extérieur et déterminent la spécificité antigénique virale ainsi que la capacité du virus à identifier ses cellules hôtes.

Virus herpétique - crédits : 
G W Willis, Md/ Getty Images

Virus herpétique

L' information génétique virale est portée par l'acide nucléique enfermé dans la capside. Il s'agit d' ADN (virus de l'hépatite B ou VHB, herpès virus, etc.) ou d' ARN (virus de l'hépatite A ou VHA, rétrovirus, etc.) ; on ne rencontre jamais simultanément les deux types d'acides nucléiques. La molécule peut être un simple brin directement codant (simple brin positif), un simple brin complémentaire du brin codant (simple brin négatif) ou un double brin. Dans les rétrovirus, on trouve deux molécules d'ARN simple brin identiques, c'est-à-dire deux exemplaires du génome (ce génome diploïde n'est peut-être pas étranger aux capacités évolutives des rétrovirus, un exemplaire du génome pouvant muter quand l'autre exemplaire reste stable pour maintenir en toute hypothèse la pérennité du virus).

La masse des génomes viraux à ARN est comprise entre 1,2 et 10,4 millions de daltons, alors qu'elle va de 1,5 à 490 millions pour les virus à ADN. Le génome du VHB, le plus petit virus à ADN qui soit connu chez l'animal, comporte ainsi 5 kilobases, contre 100 kilobases pour les virus du groupe herpès.

Aux extrémités des génomes viraux figurent des séquences particulières. Pour les rétrovirus, il s'agit de séquences dites LTR (long terminal repeat), qui ne font pas partie du génome viral présent dans le virion, mais qui sont ajoutées précocement lors du cycle infectieux, pour permettre l'intégration de ce génome à l'intérieur de l'ADN de la cellule infectée. Pour les autres virus, il s'agit de séquences cohésives qui permettent la circularisation du génome viral à l'intérieur de la cellule infectée, sous une forme stable dite épisome.

Entre ces séquences distales se trouvent les gènes viraux accolés à des séquences promotrices[...]

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Classification

Pour citer cet article

Vincent BARGOIN. VIRUS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Virus - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Virus

Luc Montagnier - crédits : E. Feferberg/ AFP

Luc Montagnier

Virion VIH - crédits : Encyclopædia Universalis France

Virion VIH

Autres références

  • VIRUS ET VIROLOGIE - (repères chronologiques)

    • Écrit par Universalis, Didier LAVERGNE
    • 547 mots

    Jusque vers 1890 Le terme virus (du latin virus, poison) désigne tout agent responsable d’une maladie infectieuse.

    1892 Travaillant sur la maladie mosaïque du tabac, Dimitri Ivanovski démontre que son agent responsable peut passer au travers des filtres de porcelaine poreuse, alors que les bactéries...

  • ADÉNOVIRUS

    • Écrit par François DENIS
    • 2 398 mots
    • 1 média

    Ces virus, découverts en 1953 par W. P. Rowe, avaient été initialement isolés à partir de tissus adénoïdiens (amygdales), d'où le nom d'adénovirus. Même si les adénovirus constituent des modèles d'étude de transformation cellulaire et de cancérisation chez les rongeurs, ils ne peuvent à ce jour être...

  • ALIMENTATION (Aliments) - Risques alimentaires

    • Écrit par Jean-Pierre RUASSE
    • 4 757 mots
    • 1 média
    ...: ascaris, ténias, douves, trichines dont la présence dans certains aliments nécessite un dépistage préventif systématique. Quant aux éléments microbiens et viraux, ils peuvent rendre l'aliment dangereux par trois mécanismes essentiels : la prolifération, la toxinogenèse et l'induction toxique.
  • ANTHROPOLOGIE DES ZOONOSES

    • Écrit par Frédéric KECK, Christos LYNTERIS
    • 3 954 mots
    • 4 médias
    ...humains de nouveaux pathogènes contre lesquels les antibiotiques et les vaccins disponibles sont inefficaces. On explique ainsi la létalité de certains virus zoonotiques, comme les virus de grippe aviaire ou les coronavirus de pneumonie atypique issus des chauves-souris (comme celui qui cause la Covid-19)...
  • ANTIBIOTIQUES

    • Écrit par Aurélie CHABAUD, Sylvain MEYER, Marie-Cécile PLOY
    • 6 760 mots
    • 6 médias
    Les antiseptiques sont des préparations ayant la propriété́ d'éliminer, de tuer les micro-organismes ou d'inactiver les virus sur des tissus vivants (peau saine, muqueuses, plaies). Ils présentent une activité antibactérienne, antifongique, antivirale locale (AFNOR, 1981 ; Pharmacopée française,...
  • Afficher les 141 références

Voir aussi