THORIUM

Jöns Jacob Berzelius

Jöns Jacob Berzelius

Jöns Jacob Berzelius

Le chimiste suédois Jöns Jacob Berzelius (1779-1848).

En 1828, Jöns Jacob Berzelius découvrit un nouveau métal qu'il baptisa thorium en l'honneur de Thor, dieu de la mythologie scandinave.

Bien qu'il soit radioactif et relativement rare, cet élément a été utilisé depuis longtemps dans l'industrie, principalement pour la fabrication des manchons de becs de gaz. Il entre maintenant dans la composition des filaments de tungstène des lampes à incandescence, sous la forme de son oxyde, la thorine. Associée à différents métaux, la thorine forme des « cermets » (alliage d'une céramique et d'un métal), qui sont employés en électronique comme sources d'électrons. Ajouté au magnésium, le thorium augmente la résistance mécanique de ce métal à haute température, et les alliages ainsi formés trouvent des débouchés importants en aéronautique. Mais c'est surtout depuis le début de l'exploitation de l'énergie nucléaire que le thorium, en tant que combustible nucléaire, a vu son domaine d'applications s'élargir.

Minerais

La proportion de thorium dans la croûte terrestre est de l'ordre de un cent-millième, c'est-à-dire qu'il est plus abondant que l'étain, l'arsenic et les métaux précieux. Il y en a deux fois moins que de plomb, quatre fois moins que de zinc, dix fois moins que de cuivre, mais il est de trois à quatre fois plus abondant que l'uranium. Les minéraux où le thorium est le principal constituant sont la chéralite, la huttonite, la pilbarite, la thorianite, la thorite et la thorogummite. Parmi eux, seuls le silicate (thorite et thorogummite) et l'oxyde (thorianite) ont un intérêt économique. De petits gisements alluvionnaires de thorianite sont exploités à Madagascar. La principale source de thorium est la monazite, qui est essentiellement un orthophosphate de lanthane et de cérium, auquel viennent s'ajouter de la silice et des oxydes d'uranium, de titane et de fer. Suivant le lieu d'origine, la teneur en thorium peut varier de 1 à 10 p. 100. Les principaux gisements de monazite sont les sables des plages de Travancore (Inde) et de l'État de Bahia (Brésil). On en trouve également sur la côte ouest du Sri Lanka, en Australie (Nouvelle-Galles du Sud, Queensland), en Indonésie, en Malaisie, en Égypte, aux États-Unis (Idaho, Floride), en Russie (Oural), en république d'Afrique du Sud et en Norvège.

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Écrit par

  • Alfred LECOCQ : ingénieur à l'École nationale supérieure de chimie de Lille, docteur ès sciences physiques, président de l'Euriwa
  • Jean-Pierre ZANGHI : docteur de troisième cycle en métallurgie

Classification

Pour citer cet article

Alfred LECOCQ, Jean-Pierre ZANGHI, « THORIUM », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Jöns Jacob Berzelius

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Jöns Jacob Berzelius

Le chimiste suédois Jöns Jacob Berzelius (1779-1848).

Thorium : constantes physiques

Thorium : constantes physiques

Thorium : constantes physiques

Constantes physiques du thorium.

Autres références

  • HAHN OTTO (1879-1968)

    • Écrit par Agnès LECOURTOIS
    • 401 mots
    • 4 médias

    Chimiste allemand, lauréat du prix Nobel (1944) pour ses travaux sur la fission de l'uranium.

    Né à Francfort, il fait ses études universitaires à Marburg, puis à Munich, où il obtient son doctorat en 1901. Il deviendra le plus grand radiochimiste de l'Allemagne. Tôt attiré par la chimie...

  • MAGNÉSIUM

    • Écrit par Maurice HARDOUIN, Michel SCHEIDECKER
    • 4 273 mots
    • 8 médias
    L'addition de thorium (radioactif), de lanthanides ou d'argent permet de maintenir les propriétés mécaniques mesurées à chaud. Ces éléments sont compatibles avec le zirconium, et les propriétés spécifiques des deux types d'addition sont cumulatives. Ces alliages sont susceptibles de durcissement...
  • NUCLÉAIRE (PHYSIQUE) - Noyau atomique

    • Écrit par Luc VALENTIN
    • 10 181 mots
    • 18 médias
    ...étroites, c'est-à-dire des variations brutales, en fonction de l'énergie des neutrons incidents, de leur probabilité d'interaction avec le noyau cible, ici le thorium 232. Chacune de ces résonances est le signe de l'existence d'un état métastable du « noyau composé » 233Th, formé lorsque...
  • NUCLÉAIRE - Applications civiles

    • Écrit par Pierre BACHER
    • 6 724 mots
    • 9 médias
    Les filières à base de thorium produisent très peu d'actinides mineurs transuraniens (éléments dont le nombre atomique est supérieur à celui de l'uranium – neptunium, plutonium, américium, etc.), mais en produisent d'autres (232U et 234U, 231Pa), non moins radiotoxiques à très...
  • Afficher les 11 références

Voir aussi