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THORIUM

Traitement du minerai

La séparation du thorium contenu dans la monazite est un problème complexe qui a reçu de nombreuses solutions. Après un enrichissement du minerai par des procédés mécaniques et magnétiques, il s'agit de séparer de la gangue le thorium, les terres rares et l'uranium. Cette opération est généralement réalisée en deux étapes. On effectue d'abord une concentration et les produits concentrés sont ensuite purifiés. Deux méthodes principales, exploitées industriellement, permettent de réaliser un enrichissement suffisant.

La première consiste à attaquer le minerai à chaud (200 0C) par de l'acide sulfurique concentré. Le mélange de sulfates est ensuite dilué au moyen d'eau froide, et, par addition d'ammoniaque, on déclenche la précipitation sélective du phosphate de thorium et d'une partie des phosphates de terres rares. Par attaque du précipité par la soude, on forme des hydroxydes et on isole ainsi le thorium et les terres rares des ions sulfates et phosphates. Plutôt que d'effectuer une précipitation sélective, on peut aussi faire précipiter le thorium et les terres rares sous la forme de leurs oxalates, et ainsi les séparer directement de l' uranium et des ions sulfates et phosphates. Par calcination des oxalates, on obtient les oxydes.

La seconde méthode débute avec une attaque par la soude à 140 0C, qui dissout la gangue et donne un précipité d'hydroxydes de thorium, de terres rares et d'uranium. Une dissolution par l'acide chlorhydrique, suivie d'une précipitation sélective par la soude, conduit à un mélange d'hydroxydes de thorium et d'uranium, les terres rares restant en solution. Au lieu de traiter les hydroxydes par l'acide chlorhydrique, on peut faire agir une solution de carbonate de sodium et séparer ainsi les carbonates de thorium et d'uranium solubles des carbonates de terres rares insolubles.

La purification de ces composés enrichis en thorium s'effectue par trois procédés principaux : la cristallisation fractionnée, la précipitation sélective et l'extraction par solvants. Cette dernière méthode est la plus développée. Le thorium et l'uranium sont extraits d'une solution aqueuse nitrique à l'aide d'un solvant organique, composé généralement d'un mélange de tributylphosphate et d'un diluant (benzène, kérosène raffiné). Le thorium est ensuite séparé du solvant organique et de l'uranium par une solution aqueuse légèrement acide. Cette dernière opération peut également s'effectuer à l'aide de colonnes de résines échangeuses d'ions.

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Écrit par

  • : ingénieur à l'École nationale supérieure de chimie de Lille, docteur ès sciences physiques, président de l'Euriwa
  • : docteur de troisième cycle en métallurgie

Classification

Pour citer cet article

Alfred LECOCQ et Jean-Pierre ZANGHI. THORIUM [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Jöns Jacob Berzelius - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Jöns Jacob Berzelius

Thorium : constantes physiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Thorium : constantes physiques

Autres références

  • HAHN OTTO (1879-1968)

    • Écrit par Agnès LECOURTOIS
    • 401 mots
    • 4 médias

    Chimiste allemand, lauréat du prix Nobel (1944) pour ses travaux sur la fission de l'uranium.

    Né à Francfort, il fait ses études universitaires à Marburg, puis à Munich, où il obtient son doctorat en 1901. Il deviendra le plus grand radiochimiste de l'Allemagne. Tôt attiré par la chimie...

  • MAGNÉSIUM

    • Écrit par Maurice HARDOUIN, Michel SCHEIDECKER
    • 4 273 mots
    • 8 médias
    L'addition de thorium (radioactif), de lanthanides ou d'argent permet de maintenir les propriétés mécaniques mesurées à chaud. Ces éléments sont compatibles avec le zirconium, et les propriétés spécifiques des deux types d'addition sont cumulatives. Ces alliages sont susceptibles de durcissement...
  • NUCLÉAIRE - Réacteurs nucléaires

    • Écrit par Jean BUSSAC, Frank CARRÉ, Robert DAUTRAY, Jules HOROWITZ, Jean TEILLAC
    • 12 438 mots
    • 9 médias
    ...En énergie nucléaire, on réserve l'appellation noyaux fissiles à ceux qui sont fissiles à toute énergie (235U, 233U, 239Pu, 241Pu). Les noyaux  232Th, 238U, 240Pu, qui ne sont fissiles qu'aux énergies supérieures à 1 MeV et qui, dans les réacteurs, contribuent nettement moins aux fissions que les...
  • NUCLÉAIRE - Applications civiles

    • Écrit par Pierre BACHER
    • 6 724 mots
    • 9 médias
    Les filières à base de thorium produisent très peu d'actinides mineurs transuraniens (éléments dont le nombre atomique est supérieur à celui de l'uranium – neptunium, plutonium, américium, etc.), mais en produisent d'autres (232U et 234U, 231Pa), non moins radiotoxiques à très...
  • Afficher les 11 références

Voir aussi