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STRASBOURG

Grand Est : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grand Est : carte administrative

Strasbourg, préfecture du Bas-Rhin et de la région Alsace jusqu’en 2015, est le chef-lieu de la région Grand Est, créée en 2016. La ville compte parmi les capitales de l'Union européenne, avec la présence du Conseil de l'Europe et du Parlement européen. Elle cherche à conforter cette place en développant les fonctions métropolitaines, malgré la concurrence de Bruxelles, de Luxembourg et de Francfort-sur-le-Main. Son aire urbaine (la 9e de France, avec 768 870 hab. en 2012) rassemble près du tiers de la population alsacienne. Sa croissance est supérieure à celle de la région.

Histoire

La ville est un point de rencontre entre les mondes latin et germanique. Peu avant notre ère, Argentoratum, siège de la huitième légion, est un poste fortifié du limes romain. La ville est détruite par les Vandales, les Suèves, les Burgondes et les Huns avant que la résidence royale d'Austrasie ne se fixe à Kœnigshoffen ; une cité, Stratisburgum (la ville de la route), réapparaît au vie siècle et Charles le Chauve et Louis le Germanique y prononcent les serments de Strasbourg (842), premier texte officiel rédigé en tudesque et en roman. Passée à la Germanie lors du traité de Meersen (870), Strasbourg devient, après l'an 1000, la ville la plus peuplée et la plus riche du Rhin avec Cologne. Durant le haut Moyen Âge, la ville est soumise au pouvoir temporel et elle est érigée en ville libre impériale (1205). Après sa défaite à la bataille d'Oberhausbergen (1262), l'évêque se réfugie à Saverne et la domination épiscopale cesse définitivement. Les corporations, dont celle des bateliers, et les grandes familles de marchands (les Knobloch, Merswin, Müllenheim, Ingold) dirigent alors la ville. En 1284, Erwin de Steinbach embellit la façade de la cathédrale ; en 1388, un pont de bois permet de franchir le Rhin. C'est dans cette ville prospère que Gutenberg fait, en 1436, ses premiers essais d'imprimerie et que Jean Hültz, en 1439, termine la flèche de la cathédrale, à 142 mètres de hauteur (alors le plus haut édifice de la chrétienté). Le prédicateur Geiler de Kaysersberg y dénonce, à la fin du xive siècle, les abus de l'Église, préparant l'introduction de la Réforme, par Martin Bucer, dans les années 1520 ; en 1538, Calvin, chassé de Genève, y trouve refuge. Restée dans l'Empire après les traités de Westphalie (1648) qui donnent à la France une grande partie de l'Alsace, la ville doit se livrer à la France en 1681, par un acte de cession, mais Louis XIV y garantit la liberté religieuse. Durant la Révolution, les représentants en mission Saint-Just et Lebas y organisent la victoire contre les Autrichiens. Mais après le siège et le bombardement de la ville durant la guerre de 1870, le traité de Francfort (1871) donne l'Alsace et la Lorraine à l'Allemagne impériale. L'empereur germanise la ville, qui devient capitale du Reichsland d'Alsace-Lorraine, et l'étend avec la construction de la Neustadt. D'abord joyeux, le retour à la France, en 1918, se complique en 1924 avec la politique anticléricale du cabinet Herriot. Les différents partis politiques voient émerger des branches autonomistes qui se discréditeront par leur adhésion au nazisme. En 1939, Strasbourg est vidée de ses habitants par l'armée française, en tant que commune riveraine du Rhin. La ville est libérée par la IIe DB du général Leclerc en novembre 1944.

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Écrit par

  • : maître de conférences de géographie, enseignant-chercheur à l'I.U.F.M. d'Alsace, Strasbourg

Classification

Pour citer cet article

Raymond WOESSNER. STRASBOURG [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Grand Est : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grand Est : carte administrative

Cour européenne des droits de l'homme, Strasbourg, R. Rogers - crédits : Philipp von Ditfurth/ picture alliance/ Getty Images

Cour européenne des droits de l'homme, Strasbourg, R. Rogers

Autres références

  • ALSACE

    • Écrit par Universalis, Françoise LÉVY-COBLENTZ, Raymond WOESSNER
    • 6 482 mots
    • 2 médias
    L'armature urbaine alsacienne associe des villes nombreuses et de taille différente. Strasbourg domine un ensemble de villes du piémont viticole, avec Colmar et Sélestat comme chefs de file. Dans la plaine proprement dite, Haguenau a pu s'ériger en tant que centre de services de l'outre-Forêt. ...
  • ANNEXION DE STRASBOURG PAR LOUIS XIV

    • Écrit par Vincent GOURDON
    • 215 mots
    • 1 média

    L'annexion de Strasbourg, le 30 septembre 1681, suivie de l'entrée solennelle de Louis XIV et de Marie-Thérèse dans la ville soumise, le 23 octobre, marque l'apogée de la puissance du Roi-Soleil en Europe. Elle s'inscrit dans la politique des réunions (1679-1684), inaugurée à la suite de...

  • BUCER ou BUTZER MARTIN KUHHORN dit (1491-1551)

    • Écrit par Bernard VOGLER
    • 760 mots

    Le principal réformateur et chef de l'Église strasbourgeoise a eu des débuts modestes. Né à Sélestat, Bucer y fait ses humanités avant d'entrer dans l'ordre des Dominicains, où il poursuit pendant dix ans des études de théologie scolastique. À l'université de Heidelberg, il apprend à connaître...

  • COTTE ROBERT DE (1656-1735)

    • Écrit par Gérard ROUSSET-CHARNY
    • 1 096 mots
    • 1 média

    Architecte français, Robert de Cotte fut un artiste de réputation européenne dont le prestige doit être comparé à celui de Bernin. Né à Paris, beau-frère de Jules Hardouin-Mansart et reçu en 1687 à l'Académie d'architecture, il lui succéda en 1708 dans les charges de...

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Voir aussi