BRUXELLES
Bruxelles est à la fois une des trois Régions de la Belgique fédérale, la capitale de l’État, celle de la Communauté française de Belgique et celle de la Communauté flamande. Cette dernière ayant fusionné ses compétences avec celles de la Région flamande, la Flandre considère dès lors aussi Bruxelles comme sa capitale, alors qu'elle n'en fait paradoxalement pas partie. À l'étranger, la ville est reconnue comme la capitale de fait de l'Europe en tant que principal siège de ses institutions.
La Région de Bruxelles-Capitale, limitée à 19 communes, parmi lesquelles la ville de Bruxelles, est une métropole internationale prospère, mais en même temps la Région belge où le revenu des habitants est le plus faible et le taux de chômage le plus élevé. La limitation étroite du territoire régional bruxellois et le fait que les parties externes les plus aisées de sa périphérie échappent ainsi à la Région-capitale expliquent ce paradoxe apparent et un certain nombre de ses problèmes sociaux et politiques ; celle-ci connaît en effet depuis la décennie 1960 un intense mouvement de périurbanisation au profit de ses périphéries flamande et wallonne, lui faisant perdre beaucoup de résidents appartenant aux classes moyennes et aisées.
Très majoritairement francophone, du moins si l’on considère la langue choisie par les habitants pour effectuer leurs formalités administratives, mais officiellement bilingue, enclavée en territoire flamand et sans continuité territoriale avec la Wallonie, Bruxelles représente un enjeu majeur et une des principales pierres d’achoppement dans les conflits institutionnels qui traversent l'État fédéral belge. La voix de Bruxelles a souvent du mal à se faire entendre entre les volontés d’autonomie accrue de la Flandre, qui souhaite laisser Bruxelles enfermée dans un strict carcan, et la Région wallonne, où certains entretiennent une méfiance envers une ville qui fut le siège d'un capitalisme industriel belge dont le désengagement a précipité la Wallonie dans une crise structurelle, après plus d’un siècle de prospérité.
Bruxelles fut la première ville industrielle du pays jusqu’aux années 1960. Depuis, elle a subi une désindustrialisation intense et est devenue une ville de services. Beaucoup de nouvelles implantations du tertiaire s'installent aussi en périphérie flamande ou wallonne, posant ici aussi la question des limites de la Région.
Une grande ville au long passé
Les origines et le site
Bruxelles s'est développée à partir de la fin du xe siècle : la ville naissante relevait du duché de Basse-Lotharingie, reçu en fief en 977 par Charles de France, frère de Lothaire, roi de France, des mains de l’empereur germanique Otton II. La désagrégation de ce duché entraîna la formation des comtés de Louvain et de Bruxelles, réunis au xie siècle et formant le noyau du Brabant, érigé en duché à la fin du xiie siècle. Bruxelles y acquit une place privilégiée, affirmée au xive siècle, et devint la capitale de fait de la riche principauté, même si elle partageait formellement ce titre avec Louvain, Anvers et Bois-le-Duc. À partir du xvie siècle, les volontés centralisatrices des Habsbourg d'Espagne puis d'Autriche ont concentré à Bruxelles, ville de la cour, les administrations communes de leurs principautés des Pays-Bas.
La ville historique occupe la plaine alluviale de la Senne, large d'environ 1 200 mètres, et son versant assez raide de rive droite, jusqu’au plateau dominant le bas de la ville d'une soixantaine de mètres. À l'inverse, le versant de rive gauche, plus éloigné de la rivière, est resté hors de l’enceinte ; sa pente est plus faible. Cette dissymétrie topographique jouera dès le Moyen Âge un rôle majeur dans la différenciation sociale entre la vallée et le versant de rive droite, entre l’ouest et l’est de la ville et, aujourd’hui, jusque dans ses extensions périurbaines : l’est est la direction privilégiée.
Trois sites originels peuvent être identifiés, en tout cas, au xie siècle :
– Un portus, au nord de l'île Saint-Géry, sur laquelle s’élevait une église, dans la plaine de la Senne, comme l'indique l'étymologie du nom de la ville (bruoc, « marais » ; sella, « lieu habité » ; broek et sele en flamand). Ce portus était situé au terminus de la navigation sur la Senne (du fait d'une intervention seigneuriale qui y avait entraîné l’implantation de moulins), fixant la rupture de charge entre la route et la rivière sur une voie sud-nord reliant l’abbaye de Nivelles à Anvers. Le portus étant situé en zone inondable, les marchands établirent un marché (la future Grand-Place) sur une très basse terrasse de la rive droite. Entre le marché et le portus se dresse l'église Saint-Nicolas, patron des marchands. Cet ensemble semble avoir été sommairement fortifié au xie siècle. Le développement de Bruxelles fixera le passage de la route commerciale médiévale ouest-est reliant Bruges à Cologne, qui connut son plein essor aux xiiie et xive siècles.
– Un site religieux situé plus haut sur le versant, où une église a peut-être été édifiée dès la fin du viie siècle, lors de la christianisation du pagus Bracbatensis. Elle s’impose comme église principale dans le courant du xie siècle : c’est l’actuelle cathédrale, longtemps collégiale, des Saints-Michel-et-Gudule.
– Un troisième site, celui du pouvoir comtal puis ducal, qui migra rapidement vers le haut du versant, voire s’y établit d’emblée, à l'emplacement de l'actuelle place Royale, dominant la ville des marchands. Les plus riches parmi ces derniers vont bientôt construire leurs steen (c'est-à-dire des bâtiments en pierre ou en brique) sur le versant, se rapprochant du pouvoir princier.
Aux environs de 1100, Bruxelles s'entoure d'un rempart de 4 kilomètres, qui englobe le portus et le centre marchand et, escaladant le versant de rive droite, s’appuie sur le pourtour de l'église Saint-Michel et sur le palais comtal. Une nouvelle enceinte de 8 kilomètres de longueur sera édifiée à la fin du xive siècle. Elle sera renforcée et bastionnée à partir de la seconde moitié du xvie siècle, plus encore à partir de 1666, et protégée à ce moment par un fort extérieur, le fort Monterey, situé sur les hauteurs de l'actuelle commune de Saint-Gilles. Cette enceinte sera démantelée dès la fin du xviiie siècle et remplacée par des boulevards durant la première moitié du xixe siècle. Elle délimite le « pentagone », l’espace de la ville historique.
Au Moyen Âge, le gouvernement urbain était dominé par le patriciat organisé en sept lignages. Il monopolisait les principales fonctions administratives de la cité et accapara des charges nouvelles au xive siècle, dans une période d'essor de l’activité drapière. La plèbe, de plus en plus marquée par une organisation corporative, notamment après l’élaboration des règlements de métiers en 1363-1367, tenta dès le xiiie siècle de se rebeller contre cette mainmise du patriciat, avec quelques succès temporaires (1303-1306, 1356-1357) ; mais le patriciat reprit à chaque fois le dessus, quitte à associer au pouvoir les plus riches des plébéiens.
Résidence princière
Au début du xve siècle, Bruxelles, qui comptait alors entre 30 000 et 35 000 habitants, entra dans le sillage de la maison de Bourgogne. En 1431, les gens des métiers obtinrent, par une révolution démocratique, qu’un bourgmestre et six conseillers, élus par eux, soient chargés de surveiller les finances publiques, gérées par un magistrat assisté d’un bourgmestre issu des lignages. Cette réforme politique eut pour cadre la première aile du prestigieux hôtel de ville, commencé en 1402 et achevé vers 1480-1490. Philippe le Bon (1430-1467) fit de Bruxelles son séjour de prédilection, y concentrant, plutôt qu’à Dijon, les fonctions gouvernementales des principautés réunies par la dynastie bourguignonne. Dès lors, le pouvoir central va renforcer son contrôle sur la gestion urbaine, en dépit d’une nouvelle révolution démocratique en 1477. Si la draperie bruxelloise connut un déclin durant le xve siècle, le tissage des toiles de lin se développa. Le statut de ville de cour favorisa l’essor d’industries d’art (tapissiers, orfèvres, fabricants d’armes, sculpteurs de retables et de statuettes réputées, miniaturistes), la peinture (Roger Van der Weyden, Vrancke Van der Stockt, le Maître de la vue de Sainte-Gudule), ainsi que l’architecture.
En 1531, le statut de Bruxelles fut confirmé par le transfert, depuis Malines, et le renforcement des conseils adjoints au gouverneur général des Pays-Bas (alors Marie de Hongrie, sœur de Charles-Quint). Ils s’y maintinrent jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Le renforcement de la centralisation politique est illustré par la création du Cercle de Bourgogne (1548) et par la Pragmatique Sanction (1549), qui fit des possessions habsbourgeoises des Pays-Bas et de Bourgogne un ensemble successoral indivisible. Dans ce contexte, de grands personnages – les Egmont, Bréderode, Mansfeld, Lannoy, Culembourg, Lalaing, Tour et Taxis – se firent construire de somptueux hôtels. En 1561, la liaison médiocre vers Anvers par la Senne, qui subissait en outre les contraintes d'un passage de la rivière à travers le territoire de la ville-seigneurie de Malines, fut remplacée par un canal.
La présence de la cour du gouverneur général des Pays-Bas, très catholique et conformiste dès Philippe II, écarta de Bruxelles les chances d’un profond renouvellement des idées, d'autant qu'une partie des élites urbaines émigra vers les Pays-Bas septentrionaux après la fin d’un épisode de contrôle de la ville par les protestants (1577-1585). Dans ce contexte, les éditeurs ne publièrent que des ordonnances ou des ouvrages à caractère thérapeutique ; les artistes, dont Bruegel l’Ancien, installé à Bruxelles de 1563 à sa mort en 1569, diffusèrent assez peu la Renaissance. Il faut accorder une place particulière à André Vésale (1514-1564), fondateur de l’anatomie, et à Marnix de Sainte-Aldegonde, ardent protestant et bras droit de Guillaume le Taciturne. Des églises baroques témoignent de la marque de la Contre-Réforme (Béguinage, Riches-Claires, Bon-Secours, Brigittines) durant le xviie siècle. Si la ville se replia sur elle-même à partir de la seconde moitié du xvie siècle, la présence de la cour lui assura toutefois quelques avantages, malgré le déclin général des Pays-Bas méridionaux à la fin du xvie et au xviie siècle. Mais les nouveaux métiers d’art – dentelle, verrerie, carrosserie – ne réussirent pas véritablement à revigorer l’économie, gênée aussi par le protectionnisme grandissant des corporations. Les tentatives faites en 1693 pour redresser la situation économique et améliorer le fonctionnement d’une Bourse échouèrent. La ville et les métiers donnèrent cependant encore des preuves d’une certaine richesse en reconstruisant très vite, en style baroque italo-flamand, les maisons de la Grand-Place, après leur destruction en 1695 par le bombardement dévastateur du maréchal de Villeroy, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg.
Le gouvernement général de Charles de Lorraine (1744-1780), beau-frère de l’impératrice Marie-Thérèse, fut l’occasion d’un renouveau intellectuel et eut un impact marqué sur le paysage urbain, créant un vaste ensemble de style Louis XVI et néoclassique dans le haut de la ville : palais de Charles de Lorraine (1756) ; place Royale (à partir de 1774), à l’emplacement des ruines de l'ancien palais ducal, détruit par un incendie en 1731 ; parc de Bruxelles (à partir de 1776) ; palais des États de Brabant, l'actuel Parlement (1779-1783). Ce déploiement monumental confirma la localisation des fonctions gouvernementales dans cette partie haute de la ville. Ces aménagements furent complétés sous le régime hollandais (palais du Prince d’Orange, l’actuel palais des Académies ; palais royal, reconstruit ensuite à la fin du règne du roi Léopold II).
La réforme administrative de 1795 étendit l'organisation française aux territoires annexés à la République. Elle fit perdre à Bruxelles sa « cuve », la périphérie rurale que la ville contrôlait depuis le Moyen Âge. Les communes résultant de son démantèlement furent dessinées sur la base des anciennes paroisses rurales et jouxtent le territoire de la ville de Bruxelles au niveau de l'enceinte. Bruxelles n'eut plus qu'un statut de préfecture.
Elle redevint capitale en 1815, dans le cadre du royaume des Pays-Bas réunis, partageant ce titre avec La Haye. En 1830, lors des journées de Septembre, les combats dans le parc et dans les rues de Bruxelles débouchèrent sur la proclamation de l'indépendance de la Belgique.
Capitale nationale
Capitale du jeune État, Bruxelles abrita les organismes financiers contrôlant la vie économique belge. À partir de ce moment, son expansion fut rapide. Des faubourgs se développèrent au-delà des boulevards, en dehors du territoire communal, aristocratiques et bourgeois vers l'est, ouvriers vers l'ouest et dans l'axe de la vallée de la Senne. Le long de celle-ci, un canal vers Charleroi vint se raccorder, en 1832, au canal vers Anvers, et la vallée fut utilisée par le principal axe ferroviaire à partir de l'ouverture, en 1835, du premier chemin de fer sur le continent, entre Bruxelles et Malines. La population passa de 100 000 habitants en 1831, à peine plus qu'à la fin du xviiie siècle (70 000 environ), à 184 000 en 1900, mais l'ensemble de l'agglomération comptait à cette date plus de 600 000 habitants. La ville de Bruxelles n'a dès lors eu de cesse d'obtenir l'abolition de la barrière de l'octroi qui l'enserrait (1860) et l'annexion des nouveaux faubourgs. Elle n'y parviendra que très partiellement (faubourgs bourgeois à l'Est, quartiers Léopold et Nord-Est en 1853 ; axe avenue Louise-bois de la Cambre, portion de la forêt de Soignes aménagée en parc à l'anglaise vers le sud-est, en 1864, avec des annexions supplémentaires en 1907 en vue de la préparation de l'Exposition universelle de 1910 ; rectifications avec Molenbeek à l'ouest en 1897, puis annexion en 1921 des communes de Laeken, Neder-over-Hembeek et Haren au nord, dans le cadre du développement du port le long du canal aménagé en canal maritime). En résulte la forme curieuse du territoire communal. Mais la création d'un Grand-Bruxelles, en 1942, ne survécut pas à l'occupation allemande et la division de la Région de Bruxelles-Capitale en 19 communes subsiste jusqu'à nos jours.
L'essor faisant suite à l'attribution du statut de capitale n'empêcha néanmoins pas la ville de rester d’esprit assez provincial. Ni les contacts établis avec les groupements révolutionnaires français, ni la diffusion de journaux traitant des problèmes extérieurs, ni les nombreux séjours d’émigrés – parmi lesquels Karl Marx et Victor Hugo –, ni la contrefaçon des livres français ne modifièrent profondément les attitudes de ses milieux bourgeois, très majoritairement libéraux. Le mouvement libéral et la franc-maçonnerie fondèrent, avec l'appui de la ville, l'Université libre de Bruxelles en 1834. La ville, et par la suite certains faubourgs, créèrent aussi un enseignement communal de premier plan, dans un contexte de vive opposition à l'école catholique.
La ville organisa la distribution de l’eau (1860), du gaz (1874), de l'électricité (1892). Le bourgmestre Jules Anspach, inspiré par les conceptions d'Haussmann à Paris, bouleversa la trame du centre de la ville par le voûtement de la Senne (1865-1872) et la percée d'un boulevard rectiligne entre les gares du Nord et du Midi, au prix de destructions considérables de quartiers anciens. L'énorme masse du palais de justice (1866-1883), dû à l'architecte Joseph Poelaert, domine la ville. Une nouvelle Bourse fut inaugurée en 1873. Des grands magasins (le Bon Marché, 1855 ; l'Innovation, 1897), des coopératives (Maison du peuple, 1882, Union économique, 1886), plus tard des magasins à prix unique (Sarma, 1928) modifièrent les modes de distribution.
La vie culturelle s'intensifia à partir des années 1860. Le roi Léopold II souhaitait créer un quartier des Arts à l'emplacement de quartiers populaires situés sous la place Royale. Le projet suscita des oppositions, entre autres celles de Charles Buls, bourgmestre de 1881 à 1899. À la différence de son prédécesseur Anspach, qui était issu de la grande bourgeoisie, il portait les valeurs des classes moyennes urbaines, qui craignaient les expropriations. Revendiquant la valorisation des styles du passé, gothique et Renaissance, et le « pittoresque », Buls fut ainsi à l'initiative des travaux de restauration et d'embellissement de la Grand-Place. Le projet du Mont-des-Arts n'aboutira finalement qu'après la Seconde Guerre mondiale, avec l'inauguration de la Bibliothèque royale, dans la foulée des travaux de la jonction ferroviaire souterraine Nord-Midi (1903-1952). Ceux-ci ont éventré le mi-versant de rive droite, entraînant sa transformation en quartier administratif entre les deux guerres et plus encore après la Seconde Guerre mondiale.
Le dynamisme de la capitale et les volontés d'affirmation nationale se sont manifestés par l’organisation d’Expositions nationale (1880) ou universelles (1897, 1910, 1935 et 1958).
Bruxelles, ville européenne
L'Exposition de 1958 et les grands travaux qui l'ont préparée et se poursuivirent après l’événement (transformation des boulevards de petite ceinture en voie routière rapide, inauguration de la première ligne de pré-métro en 1969 et de métro en 1976, etc.) amorcent une transformation profonde de Bruxelles en une grande ville internationale, dont le destin sera commandé par l'implantation des institutions européennes à partir de 1958, ainsi que par celle du siège de l'OTAN (1967). Si Bruxelles abrite peu de sièges sociaux de grandes firmes d’ampleur mondiale, ce qui rend compte de l'affaiblissement du capitalisme belge historique au profit de son internationalisation, la ville se positionne en revanche au cinquième rang des métropoles européennes par l'importance de son insertion dans les réseaux de services internationaux. Bruxelles-Capitale fournit environ 20 % de la valeur ajoutée belge si l’on prend en compte les activités des institutions internationales « déterritorialisées » ; 15 % environ du produit intérieur régional est directement ou indirectement lié à la présence des institutions internationales. Mais cette agglomération prospère, dont l’économie est dominée par le secteur tertiaire de haut niveau, souffre de problèmes financiers. Ils sont liés à la délimitation étroite de la Région de Bruxelles-Capitale : ses dix-neuf communes (1 235 000 hab. en 2023) couvrent un espace de 161 kilomètres carrés, bien plus restreint que l'aire urbaine morphologique, marquée par les développements résidentiels postérieurs à la Seconde Guerre mondiale (près de 950 km2 et environ 1 960 000 hab.) et, a fortiori, que le bassin de main-d'œuvre, qui englobe non seulement une large partie de l’ancienne province du Brabant, à l'exception du Nord-Est, polarisé par Louvain (Leuven), mais aussi l'est de la Flandre orientale ainsi que des franges du Hainaut et des provinces de Namur et de Liège. Les ressources des habitants de la périphérie, en moyenne plus aisés, échappent à la fiscalité régionale, alors que beaucoup utilisent quotidiennement les infrastructures que la Région finance dans le cadre des compétences que le fédéralisme belge lui a transférées. Ces problèmes sont accentués par le fait que les quartiers péricentraux du xixe siècle, surtout ceux qui sont situés au nord, à l'ouest et au sud du « pentagone », fixent une abondante population pauvre d’origine immigrée. On dénombre à Bruxelles de l'ordre de 33 % d'étrangers, dont la moitié environ issus de pays pauvres, au regard du revenu par habitant (notamment Maroc et Turquie). Mais il faut y ajouter les acquisitions de nationalité, par naturalisation ou naissance sur le territoire belge, de sorte que la population étrangère ou belge mais dont au moins un parent est d'origine étrangère représente 75 % de la population bruxelloise, parmi lesquels les trois cinquièmes environ issus de pays pauvres. Les niveaux de qualification de ces derniers rencontrent souvent mal les exigences élevées du marché du travail. Dès lors, le taux de chômage régional est très fort, alors que la moitié des travailleurs employés dans la Région habitent en dehors de ses limites.
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Écrit par
- Xavier MABILLE : président-directeur général du Centre de recherche et d'information sociopolitiques, Bruxelles
- Christian VANDERMOTTEN : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
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