GILLESPIE JOHN BIRKS dit DIZZY (1917-1993)
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Boris Vian en était resté ébahi, sidéré par « la sûreté diabolique de ses attaques, son sens infaillible de l'harmonie, la pureté d'une sonorité un peu sèche mais claire et timbrée, la complexité ahurissante et vertigineuse de ses phrases ». Père fondateur du bop certes, Dizzy Gillespie en a surtout été le tonitruant ambassadeur. Comment résister à cet extraterrestre, embusqué derrière lunettes et béret pour mieux faire jaillir d'une improbable trompette coudée vers les étoiles les plus stupéfiantes fusées sonores ? Comment résister à l'explosive bête de scène, digne fils de Louis Armstrong et de Cab Calloway, dont les joues pouvaient tripler de volume ? C'est ainsi que l'on gagne son surnom : Dizzy, le Dingue.
Le trompettiste, chanteur, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre de jazz américain Dizzy Gillespie (1917-1993).
Crédits : MPI/ Getty Images
Le temps du be-bop
John Birks Gillespie naît le 21 octobre 1917 à Cheraw, en Californie du Sud, dans une famille nombreuse de musiciens amateurs. Après avoir essayé le trombone, il commence l'étude de la trompette à l'âge de quinze ans. En 1937, le foyer se fixe à Philadelphie. C'est dans cette ville qu'il fait ses débuts professionnels, dans l'orchestre de Frank Fairfax, au côté de Charlie Shavers. Quelques mois plus tard, il remplace son idole, Roy Eldridge, dans l'ensemble de Teddy Hill au Savoy Ballroom de Harlem et participe avec lui à une tournée européenne. En 1939, il entre chez Cab Calloway et devient, en compagnie de Chu Berry et de Cozy Cole, l'un des principaux solistes de la formation. À la suite d'une rixe, il la quitte en 1941. Dizzy Gillespie écrit alors des arrangements pour Jimmy Dorsey et travaille dans les orchestres de Benny Carter, Charlie Barnet, Les Hite et Lucky Millinder. Il a fréquemment pour partenaires Ella Fitzgerald, Kenny Clarke et [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 3 pages
Écrit par :
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Autres références
« GILLESPIE JOHN BIRKS dit DIZZY (1917-1993) » est également traité dans :
BE-BOP
Au début des années 1940, quelques jazzmen, parmi lesquels Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Thelonious Monk, se retrouvent lors de jam-sessions à New York. Ils y expérimentent une nouvelle forme de musique improvisée qui modifie profondément la couleur sonore du jazz : le be-bop. Au début des années 1940, à la faveur des jam-sessions* et autres after hours* organisées régulièrement au cabaret Mi […] Lire la suite
DAVIS MILES - (repères chronologiques)
25 mai 1926 Miles Dewey Davis, III naît à Alton (Illinois), dans une famille noire, mélomane et bourgeoise. Septembre 1944 Miles Davis s'installe à New York, officiellement pour préparer son entrée à la Juilliard School of Music, en réalité pour rencontrer Charlie Parker. 1945-1948 Miles Davis fait la connaissance de Dizzy Gillespie et de Max Roach et commence à enregistrer avec Charlie Parker : […] Lire la suite
ELDRIDGE ROY (1911-1989)
On passe toujours trop vite sur ces musiciens qui ne sont dits de transition que pour excuser l'attention distraite que l'on porte à leur talent. Que Roy Eldridge ait été l'indispensable maillon qui relie Louis Armstrong à Fats Navarro, Clifford Brown, Dizzy Gillespie et Miles Davis nous force-t-il à ignorer l'évidence de ses dons et l'aveuglante personnalité de son style ? Premier Noir à figurer […] Lire la suite
JACKSON MILT (1923-1999)
Peu d'instrumentistes avaient adopté le vibraphone avant que Red Norvo et, surtout, Lionel Hampton ne lui confèrent, essentiellement dans le registre percussif et rythmique, ses lettres de noblesse. Entre le déclin de Lionel Hampton et l'essor de Gary Burton, Milt Jackson, le premier à maîtriser ses possibilités mélodiques et harmoniques, a régné sans partage sur le répertoire du vibraphone. Milto […] Lire la suite
JAZZ
Dans le chapitre « Le be-bop (1944-1949) » : […] Jazz direct, qui dispensa la joie dans les foyers puis, durant les hostilités, maintint le moral des troupes, le middle jazz restait lié au show business, en dépit de la subtilité et de la profondeur de bien des œuvres qu'il fit éclore. Le be-bop (ou, plus simplement, bop) naît d'une réaction de fierté : puisque le jazz est l'art du peuple afro-américain, il faut le traiter comme tel et traiter l […] Lire la suite
JAZZ À MASSEY HALL
Afin de s'évader d'un art classique porté à sa perfection par les grands orchestres swing et accaparé par les Blancs, afin de protéger l'esprit du jazz de l'invasion rampante des romances commerciales, quelques jeunes musiciens noirs inspirés par les audaces du guitariste Charlie Christian inventent à New York, au milieu des années 1940, le be-bop, qui représente la première véritable révolution d […] Lire la suite
LATIN JAZZ
Le latin jazz naît à New York dans les années 1940 de la rencontre entre les musiques afro-cubaines et le jazz. Puisant ses sources dans les musiques créoles de La Nouvelle-Orléans et les diverses musiques cubaines, il revêt une grande variété de formes musicales, souvent dansantes. Dans le sud des États-Unis comme aux Antilles, les échanges musicaux sont facilités par le brassage des populations. […] Lire la suite
MOODY JAMES (1925-2010)
Saxophoniste (ténor et alto) et flûtiste américain, James Moody naît à Savannah, en Georgie, le 26 mars 1925. Son père est trompettiste chez Tiny Bradshaw. Influencé très jeune par Don Byas et Buddy Tate, il opte pour le saxophone ténor après s'être initié à l'alto. Au cours de son service militaire (1943-1946), il apprend à lire la musique. Après sa démobilisation, en 1946, il intègre la formati […] Lire la suite
PARKER CHARLIE - (repères chronologiques)
29 août 1920 Charles Christopher Parker, Jr. naît à Kansas City, dans le Kansas. 1940-1942 Charlie Parker enregistre ses premiers solos avec le big band de Jay McShann, parmi lesquels Body And Soul et Oh ! , Lady Be Good (1940), Swingmatism (1941), The Jumpin' Blues et Sepian Bounce (1942). Décembre 1942 Recommandé par Dizzy Gillespie, Charlie Parker rejoint l'orchestre de Earl Hines, vérita […] Lire la suite
WOODS PHIL (1931-2015)
Avec Julian Cannonball Adderley, Jackie McLean et Sonny Stitt, Phil Woods occupe une place de choix dans la lignée des saxophones alto issue de Charlie Parker. Mais, bien loin de se définir comme un simple épigone, il saura imposer une manière très personnelle dans les grands orchestres qui le réclament et les petites formations qu’il anime. Philip Wells Woods naît à Springfield (Massachusetts, Ét […] Lire la suite
Pour citer l’article
Pierre BRETON, « GILLESPIE JOHN BIRKS dit DIZZY - (1917-1993) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/gillespie-john-birks-dit-dizzy/