ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) Géographie
Capitale | Washington |
Langue officielle | Aucune |
Unité monétaire | Dollar des États-Unis (USD) |
Population (estim.) |
331 449 281 (2024) |
Superficie |
9 866 289 km²
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Société et espace
Les États-Unis, première puissance mondiale, fondent leur rayonnement sur un territoire immense de 9 526 468 kilomètres carrés, et une population estimée en 2017 à 324 millions d'habitants (308 millions au dernier recensement de 2010). Cette fédération de cinquante États, liés notamment par la culture, par la langue, par un attachement à la nation, étonne et fascine par la diversité de ses espaces géographiques.
Le cadre de vie des Américains
La construction d'une puissance littorale
Les Américains vivent sur le littoral. À quoi en effet se réduirait la première puissance mondiale sans les quelques dizaines de kilomètres de terre longeant les franges côtières ? C'est sur les façades littorales que bat le cœur de l'Amérique. C'est là, au bord de l'Atlantique et du Pacifique, que sont localisées deux mégalopoles, sept des dix plus grandes villes du pays, plus des trois quarts de la population. C'est sur les littoraux que l'économie prospère, tant dans le Nord-Est, qui garde sa suprématie à l'échelle nationale et internationale, que dans le Sud-Ouest où la Californie s'affirme comme un centre décisionnel de rang mondial. L'intense activité de Seattle et de Portland dans le Nord-Ouest, les ports texans, La Nouvelle-Orléans et la Floride, sur le golfe du Mexique, intensifient et concluent cette polarisation des États-Unis sur leurs littoraux, qu'ils soient maritimes ou lacustres.
Plusieurs facteurs en sont à l'origine. L'histoire du peuplement, et notamment la phase européenne, a influencé la géographie humaine actuelle. Tout d'abord, parce que l'économie coloniale était construite sur l'échange avec la métropole, et donc sur les ports. La présence de baies en eaux profondes sur la côte est a ainsi cristallisé les premières villes. Les colons se sont également installés là où les conditions naturelles étaient assez proches de celles de leur pays d'origine. Il n'est donc pas surprenant que la côte est soit longtemps restée le lieu privilégié pour l'installation des colons, en opposition aux steppes intérieures, alors perçues comme un milieu inconnu et hostile ; la barrière des Appalaches et ses rivières tumultueuses ont également bloqué la navigation et donc la colonisation du Midwest jusqu'au début du xixe siècle.
L'industrialisation souligne cette polarisation des hommes dans un grand Nord-Est élargi aux Grands Lacs. La première phase d'industrialisation concerne la côte est ; la construction de canaux, la présence de matières premières (houille, minerai de fer), l'immigration apportant une main-d'œuvre importante font ensuite émerger un deuxième foyer autour des Grands Lacs et des villes de Pittsburgh, Cleveland, Detroit, Chicago. Cette spécialisation industrielle de la Manufacturing Belt est d'autant plus marquée que le Sud, aux mains d'une bourgeoisie terrienne, vivant du riz, du tabac puis du coton, ne connaît qu'une industrialisation marginale.
Toutefois, le xixe siècle voit également se dessiner l'ébauche de la géographie actuelle des États-Unis, avec la formidable conquête des territoires de l'Ouest, du Mississippi au Pacifique. C'est la grande époque de l'arc Chicago-Saint Louis-La Nouvelle-Orléans, têtes de pont entre le foyer d'immigration de la côte est, les plaines centrales du bassin du Mississippi, dont les sols semblent être une richesse agricole illimitée, et l'Ouest, encore plein de promesses.
Là aussi, les richesses du sous-sol jouent un rôle primordial dans la dispersion des hommes sur cet immense territoire. Des ruées vers l'or successives sont à l'origine du peuplement de nouvelles terres : la Californie à partir de 1848 puis, au tournant du siècle, le Colorado, le Nevada et le Dakota. Pourtant, mis à part sur la côte pacifique,[...]
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Écrit par
- Jacqueline BEAUJEU-GARNIER : professeure à la faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Catherine LEFORT : docteure en géographie
- Laurent VERMEERSCH : docteur en géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias