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DÉRIVÉES PARTIELLES (ÉQUATIONS AUX) Théorie linéaire

La transformation de Fourier et ses généralisations

Nous emploierons les notations suivantes pour la transformation de Fourier :

n est la dimension de l'espace (cf. distributions, chap. 4, et analyse harmonique, chap. 3).

Il en résulte que :

en d'autres termes, la transformation de Fourier transforme la dérivation partielle en produit par la variable correspondante, au facteur i près. Si P est un opérateur différentiel à coefficients constants et u et f des distributions tempérées, l'équation aux dérivées partielles (2) équivaut à :

Nous utiliserons le fait que la transformation de Fourier est inversible et a pour inverse F définie par :

et le théorème de Parseval, étroitement lié au résultat précédent : F est une isométrie de L2(Rn).

Une conséquence simple de ces résultats est que la transformation de Fourier et son inverse ont exactement les mêmes propriétés.

La dualité régularité locale-décroissance à l'infini

La transformée de Fourier d'une fonction intégrable est bornée. Si une fonction a des dérivées intégrables, sa transformée de Fourier décroît donc comme 1/∥ξ∥, et si elle a des dérivées d'ordre k intégrables sa transformée de Fourier décroît à l'infini en ∥ξ∥-k. Inversement, si la transformée de Fourier û de u décroît à l'infini comme ∥ξ∥-k, u a des dérivées jusqu'à l'ordre k − n − 1 qui sont continues et bornées.

Le décalage disparaît, grâce au théorème de Parseval, si on considère les fonctions de carré intégrable. Ainsi u appartient à l'espace de Sobolev H1(Rn) (cf. chap. 2 Le type elliptique in équations aux dérivées partielles - Sources et applications) si et seulement si sa transformée de Fourier est de carré intégrable pour la mesure (1 + ∥ξ∥2) dξ. Ce résultat fournit la définition la plus simple de l'espace de Sobolev d'indice réel quelconque : une fonction appartient à l'espace Hs(Rn) si sa transformée de Fourier est de carré intégrable pour la mesure (1 + ∥ξ∥2)s dξ. L'introduction d'indices non entiers est nécessaire surtout du fait que, pour s > 1/2, on sait définir la restriction à un hyperplan d'une fonction appartenant à Hs, et cette restriction appartient à Hs−1/2 ; de plus, toute fonction appartenant à Hs−1/2 de l'hyperplan est restriction d'une fonction appartenant à Hs de l'espace ambiant.

Un cas extrême de décroissance à l'infini est donné par un support compact. Il lui correspond du côté Fourier une propriété d'analyticité : une distribution est à support compact si et seulement si sa transformée de Fourier se prolonge en une fonction analytique sur Cn tout entier à croissance exponentielle à l'infini (théorème de Paley Wiener généralisé). Il est bon de remarquer ici que la croissance exponentielle à l'infini de l'extension à Cn apparaît en même temps comme une propriété locale de la fonction puisqu'on peut la caractériser sur la suite des dérivées en un point via le développement de Taylor.

Propriétés des solutions élémentaires

Tout polynôme non nul possède un inverse multiplicatif qui est une distribution tempérée. Par transformation de Fourier, cela revient à dire que tout opérateur différentiel à coefficients constants possède une solution élémentaire tempérée.

Voyons d'abord comment ce résultat permet de démontrer l'hypoellipticité des opérateurs elliptiques. Soit P un tel opérateur. L'ellipticité signifie que la partie principale Pm(ξ) n'a pas de zéro réel non nul et, par homogénéité, il en est de même de Pm(iξ). Soit E une solution élémentaire tempérée. On a pour tout α :

où Qα est un polynôme de degré |α| (m − 1). Par conséquent, ∇αÊ décroît à l'infini comme 1/∥ξ∥m+|α|. En particulier, ΔkÊ décroît[...]

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Pour citer cet article

Martin ZERNER. DÉRIVÉES PARTIELLES (ÉQUATIONS AUX) - Théorie linéaire [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANALYSE MATHÉMATIQUE

    • Écrit par Jean DIEUDONNÉ
    • 8 527 mots
    ...problèmes de mécanique, d'astronomie ou de physique. Au cours du xviiie siècle, les développements des applications des mathématiques à la physique avaient introduit des équations auxdérivées partielles, qui apparaissent aussi par ailleurs dans les problèmes de la naissante théorie des surfaces.
  • CAFFARELLI LUIS (1948- )

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 1 254 mots
    • 1 média

    Le mathématicien argentino-américain Luis Caffarelli a reçu le prix Abel – l'équivalent du prix Nobel pour les mathématiques – en 2023, pour « ses contributions essentielles à la théorie des régularités des équations aux dérivées partielles non linéaires ».

  • CALCUL INFINITÉSIMAL - Histoire

    • Écrit par René TATON
    • 11 465 mots
    • 3 médias
    En 1747, à l'occasion d'une étude sur le problème des vents, d'Alembert introduisit et étudia des équations d'un type nouveau, les équations aux dérivées partielles, faisant intervenir simultanément les dérivées partielles d'une même fonction par rapport à différentes variables. Le fait que la plupart...
  • CAUCHY AUGUSTIN-LOUIS (1789-1857)

    • Écrit par Jean DIEUDONNÉ
    • 1 402 mots
    ...pures et appliquées. Si son œuvre en astronomie et en optique est secondaire, il est un des fondateurs de la théorie mathématique de l'élasticité. En analyse, il introduit la notion fondamentale de caractéristique dans la théorie des équations aux dérivées partielles du premier ordre, et il avait...
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Voir aussi