Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SLOVÉNIE

Nom officiel

République de Slovénie (SI)

    Chef de l'État

    Nataša Pirc Musar (depuis le 23 décembre 2022)

      Chef du gouvernement

      Robert Golob (depuis le 25 mai 2022)

        Capitale

        Ljubljana

          Langue officielle

          Slovène

            Unité monétaire

            Euro (EUR)

              Population (estim.) 2 133 000 (2024)
                Superficie 20 271 km²

                  Histoire

                  Avant d'apparaître en tant que république de Slovénie sur la scène internationale après l'éclatement de la Yougoslavie en 1991 et avant d'intégrer l'Union européenne le 1er mai 2004, la nation slovène s'est constituée au cours d'une longue histoire, peu visible de l'extérieur.

                  Le passé lointain

                  Selon les historiens, les Slaves affluèrent sur le territoire au cours du vie siècle et s'installèrent jusque dans les vallées alpines, entre le bord septentrional du bassin de Wörthersee, la vallée de la Drave jusqu'à la Pustertal, les hautes vallées de la Save et de la Soča et le nord de l'Adriatique. Auparavant, le territoire avait déjà connu les civilisations celte puis romaine avec des centres comme Emona, Celeia et Poetovio, à l'emplacement des actuelles villes de Ljubljana, Celje et Ptuj. Le duché de Carantanie, constitué au viiie siècle, passa rapidement dans l'Empire carolingien. La christianisation fut entreprise dès cette époque à partir de Salzbourg et d'Aquilée, deux centres qui laissèrent leur marque de culture germanique et latine. Dans les marches orientales, ces Slaves, appelés aussi Slovènes, formaient la majorité de la population en Carniole, cependant que la Carinthie et la Styrie comprenaient des populations germaniques et slaves. Au xiiie siècle, le territoire passe aux mains des Habsbourg et l'histoire des Slovènes se déroule ensuite à l'intérieur de leur empire puisqu'ils occupent, avec le duché de Gorizia acquis au xive siècle, cette partie des territoires héréditaires de la dynastie jusqu'à la chute de celle-ci en 1918. Sans réelle possibilité d'action politique avant la fin du xixe siècle, ils développèrent cependant leur propre culture.

                  Sans jamais être intégré dans l'Empire ottoman, le pays fut souvent dévasté au Moyen Âge par les armées du sultan. La mise en place progressive d'un glacis de protection qui va former la frontière militaire (Krajina) coupe les Slovènes de leurs voisins slaves et relie leur histoire à l'axe nord-sud (Europe centrale-Méditerranée).

                  Si, dès le x-xie siècle, les Feuillets de Freising (Brižinskispomeniki) attestent la présence de l'écrit slovène, c'est le protestantisme qui a jeté les véritables fondements de la culture écrite. Une trentaine de livres slovènes à contenu religieux furent publiés en Allemagne et diffusés sur le territoire durant la seconde partie du xvie siècle, dont le Catéchisme publié en 1550 par Primož Trubar (1508-1586) et la traduction de la Bible publiée à Wittenberg en 1584 et due à Jurij Dalmatin (1547-1589). La Réforme catholique dut s'appuyer sur la Bible protestante qui fut utilisée pendant les deux siècles suivants.

                  La situation linguistique à l'aube des Lumières était fort complexe. Le latin était la langue savante, l'allemand et l'italien celles du commerce. La noblesse était germanophone et la centralisation progressive de l'ensemble habsbourgeois renforça l'emprise de l'allemand. Écrit et entretenu surtout par le clergé, en contact direct avec les populations, le slovène est resté jusqu'au xviiie siècle essentiellement la langue de la majorité rurale.

                  Les changements de mentalités dus aux Lumières davantage qu'au romantisme ont eu des conséquences concrètes, par exemple la formation d'un cercle savant à Ljubljana, autour du baron Zois (1747-1819). Cette ville s'affirme peu à peu comme le centre des Slovènes, étant donné que les autres capitales des provinces (Klagenfurt et Graz) se trouvent en territoire germanophone. Avec la centralisation et l'instauration de l'école obligatoire sous le règne de l'impératrice Marie-Thérèse, la question de la langue d'enseignement surgit, qui ne cessera plus de se poser. L'allemand, lingua franca[...]

                  La suite de cet article est accessible aux abonnés

                  • Des contenus variés, complets et fiables
                  • Accessible sur tous les écrans
                  • Pas de publicité

                  Découvrez nos offres

                  Déjà abonné ? Se connecter

                  Écrit par

                  • : docteur ès lettres, écrivain.
                  • : agrégée de russe, docteur en slavistique, maître de conférences H.D.R. à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : docteur en géographie
                  • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
                  • : chargée de cours à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII, analyste-rédactrice aux éditions de la Documentation française
                  • : Filozofska Fakultet Askerceva, Ljubljana

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Evgen BAVCAR, Antonia BERNARD, Emmanuelle CHAVENEAU, Encyclopædia Universalis, Edith LHOMEL et Franc ZADRAVEC. SLOVÉNIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Article mis en ligne le et modifié le 11/04/2023

                  Médias

                  Slovénie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Slovénie : carte physique

                  Slovénie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Slovénie : drapeau

                  Kranjska Gora, Slovénie - crédits : A. Baker/ Leao de Wys Inc.

                  Kranjska Gora, Slovénie

                  Autres références

                  • SLOVÉNIE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE

                    • Écrit par et
                    • 7 514 mots
                    • 1 média
                    ...Rhodope. Il faut encore mentionner l'influence italienne, sensible dans l'architecture des villes de la Dalmatie, longtemps dominée par Venise, et l'influence germanique, considérable dans les régions ayant longtemps appartenu à l'Autriche-Hongrie : laSlovénie, la Croatie, la Voïvodine.
                  • CARNIOLE

                    • Écrit par
                    • 368 mots

                    Principale partie de la république de Slovénie, la Carniole (Krain en allemand ; Krajnska, « pays frontière » en slovène) présente trois grands ensembles géographiques. Au nord, la haute Carniole (Gorensjko), montagne alpine, forestière et pastorale, et la vallée de la Save, chapelet de bassins dont...

                  • CROATIE

                    • Écrit par , , , et
                    • 9 158 mots
                    • 6 médias
                    ...1991, le pays a normalisé ses relations politiques avec les États limitrophes bien qu'elles restent malaisées avec les Républiques ex-yougoslaves. Avec la Slovénie, les points de friction ont été progressivement réglés. Reste le contentieux maritime : la Slovénie demande à la Croatie de lui accorder une...
                  • DÉMOCRATIES POPULAIRES

                    • Écrit par et
                    • 8 472 mots
                    • 10 médias
                    ...poids des anciennes solidarités historiques et économiques avec les pays voisins, tout concourt à faire éclater la Yougoslavie en 1991. La Croatie et la Slovénie proclament unilatéralement leur indépendance, mais la Serbie veut sauvegarder les intérêts des minorités serbes dans ces deux républiques....
                  • Afficher les 15 références