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RADIUM

Marie et Pierre Curie - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Marie et Pierre Curie

En 1898, quelques mois après avoir découvert le polonium, Pierre et Marie Curie et leur collaborateur Gustave Bémont, poursuivant l'étude du fractionnement de la pechblende de Joachimsthal (aujourd'hui Jáchymov, en République tchèque), purent révéler l'existence d'un élément d'un comportement chimique voisin de celui du baryum et pour lequel ils proposèrent le nom de radium, en raison de sa propriété d'émettre des radiations. Avant l'isolement de cet élément, son existence, établie grâce à sa radioactivité, a été confirmée par Eugène Demarçay qui a observé dans le spectre du baryum radifère une raie de longueur d'onde 381,5 nm qui n'était due à aucun autre élément connu et dont l'intensité augmentait avec la radioactivité au cours des séparations par cristallisations fractionnées. Marie Curie réussit plus tard à obtenir du chlorure de radium pur et fit une détermination du poids atomique qui fixa définitivement la place du radium dans la classification périodique (Z = 88) comme homologue du baryum (cf. les curie).

L' isotope du radium découvert par Pierre et Marie Curie est un radionucléide de masse 226 qui appartient à la famille radioactive naturelle de l' uranium. Sa demi-vie est 1 600 ans ; il émet des rayons α de 4,78 MeV, en donnant naissance à un gaz radioactif, le radon 222.

Un gramme de radium 226 émet 3,62 × 1010 particules α par seconde. Cette donnée est à l'origine de la définition de l'unité de radioactivité, le curie (symbole Ci), adoptée en 1950, et qui est la quantité d'un radioélément quelconque dont le nombre de désintégrations par seconde est 3,700 × 1010. Pendant très longtemps, le radium a été le seul radio-élément disponible pour la curiethérapie. Il a connu diverses utilisations aujourd'hui interdites. L'extraction de l'uranium pour la fabrication des combustibles nucléaires laisse des résidus miniers contenant du radium 226 en quantités appréciables.

Isotopes

Actuellement, 34 isotopes du radium ont été identifiés. Ces nucléides, tous radioactifs, ont des nombres de masse compris entre 201 et 234. Outre 226Ra, trois autres isotopes existent dans la nature comme produits de filiation de l'uranium ou du thorium : ce sont le 223Ra, émetteur α (demi-vie 11,43 jours) ; le 224Ra, émetteur α (demi-vie 3,6419 jours) ; le 227Ra, émetteur β (demi-vie 42,2 min) ; le 228Ra (autrefois appelé mésothorium 1), émetteur β (demi-vie 5,75 ans). Les autres isotopes, dont les demi-vies sont très courtes, ne peuvent être obtenus qu'artificiellement en laboratoire par irradiation neutronique des isotopes naturels 226Ra et 228Ra, et par bombardement du thorium ou de l'uranium avec des particules chargées accélérées, ou encore par bombardement d'éléments plus légers, comme le plomb, avec des ions lourds. Parmi les isotopes synthétiques, 225Ra, émetteur β de demi-vie 14,9 jours, appartient à la famille radioactive du neptunium qui n'existe dans la nature que sous forme de traces infimes.

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Pour citer cet article

Georges BOUISSIÈRES. RADIUM [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Marie et Pierre Curie - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Marie et Pierre Curie

Autres références

  • CURIE LES

    • Écrit par Marcel FRILLEY
    • 4 841 mots
    • 5 médias
    ...très rapidement dans cette voie. Il lui suffit en effet d'une année pour passer du phénomène brut – observation de rayons émis par l'uranium et par le thorium – à la séparation du premier élément radioactif, le polonium, en juillet 1898, suivie de celle duradium à la fin de la même année.
  • CURIE MARIE (1867-1934)

    • Écrit par Natalie PIGEARD-MICAULT
    • 2 360 mots
    • 3 médias
    ...Curie avait breveté une amélioration. Cet ensemble, appelé aujourd’hui « méthode Curie », leur permet d’annoncer la découverte du polonium (nommé en hommage à la Pologne) le 18 juillet 1898 puis celle duradium, qu’ils ont faite avec Gustave Bémont (1857-1932), le 26 décembre de la même année.
  • DÉCOUVERTE DE LA RADIOACTIVITÉ NATURELLE

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 155 mots
    • 1 média

    En février 1896, Henri Becquerel (1852-1908) prépare des cristaux de sulfate double d'uranyle et de potassium et, afin d'étudier leur phosphorescence, les place sur une plaque photographique entourée d'un papier. Le soleil étant absent, il enferme ses plaques dans un tiroir. Quelques jours plus...

  • MÉTAUX - Métaux alcalino-terreux

    • Écrit par Jean PERROTEY
    • 2 578 mots
    • 2 médias

    Les métaux alcalino-terreux constituent la deuxième colonne du tableau de classification périodique des éléments. On peut distinguer les alcalino-terreux vrais  – calcium, strontium, baryum, radium – et deux éléments plus légers – béryllium et magnésium –, qui présentent des...

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Voir aussi