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RADIUM

Propriétés chimiques

Conformément à sa position dans le groupe IIa de la classification périodique, la structure électronique du radium est : [Rn] + 7s2. C'est l'élément le plus électropositif des métaux alcalino-terreux. Le potentiel normal calculé du couple Ra2+/Ra est EH = — 2,92 V ; le potentiel de demi-vague correspondant à la décharge des ions Ra2+ sur une cathode de mercure est — 1,59 V. Le radium est uniquement bivalent. Ses propriétés chimiques sont très proches de celles de son homologue, le baryum, car, du fait de la contraction lanthanidique, le rayon de l'ion Ra2+ (0,139 nm) diffère très peu de celui de l'ion Ba2+ (0,133 nm). Les sels de radium sont isomorphes des sels correspondant au baryum. Ils sont presque tous blancs, mais, sous l'action de leur propre rayonnement, ils prennent en vieillissant une teinte jaune ou violacée ; tous sont luminescents. Ils se différencient des sels de baryum par la coloration rouge carmin qu'ils communiquent à une flamme. Le chlorure, le bromure, le nitrate, le sulfure et l'hydrate de radium sont des composés solubles dans l'eau. Le sulfate, le carbonate, le chromate et l'iodate sont au contraire très peu solubles ; en particulier, le sulfate de radium est le moins soluble de tous les sulfates : à 20 0C, 100 g d'eau en dissolvent 2,1 × 10—4 g. Sous cette forme, le radium peut manifester des propriétés colloïdales.

La précipitation du radium à l'état de sulfate, éventuellement en présence de baryum servant d' entraîneur, permet de le séparer de presque tous les éléments. Le plomb, dont le sulfate et le nitrate sont isomorphes de ceux de radium, peut aussi servir d'entraîneur. Il présente l'avantage de pouvoir être ensuite aisément séparé à l'état d'halogénure ou de sulfure car, sous cette forme, il ne syncristallise pas avec le radium. La très faible solubilité du chlorure et du nitrate de radium dans les solutions concentrées de l'acide correspondant est aussi mise à profit pour effectuer certaines séparations. Ainsi, on peut purifier le radium des émetteurs α qui l'accompagnent dans la nature en le précipitant dans un mélange d'acide chlorhydrique concentré et d'éther, après addition, si nécessaire, de quelques milligrammes de BaCl2 servant d'entraîneur.

La tendance du radium à former des complexes est encore plus faible que celle du baryum. Les pK des complexes citrique et tartrique sont respectivement, à 25 0C, 2,36 et 1,24. Toutefois, le complexe avec l'acide éthylène-diamine-tétracétique est assez fort pour inhiber la précipitation du sulfate de radium.

Pour doser le radium 226, on peut procéder par gravimétrie s'il est en quantité pondérable, mais, d'ordinaire, on emploie une méthode radioactive. Les petites quantités de 226Ra déposées en couche mince sont habituellement déterminées par comptage des particules α de 4,78 MeV qu'émet ce nucléide en se désintégrant. On peut aussi mesurer la radioactivité de son descendant gazeux, le radon, qu'on laisse s'accumuler pendant un temps déterminé (quelques heures) avant de le recueillir dans une chambre d'ionisation ou un dispositif à scintillations approprié. Cette méthode, dite de l'émanation, permet de doser jusqu'à 10—16 g de Ra dans des échantillons de matière de plusieurs grammes, à condition de pouvoir les porter en solution ou les fondre pour libérer le radon. Enfin, le radium contenu dans des ampoules scellées est dosé, par comparaison avec une quantité étalon, par la mesure du rayonnement γ très pénétrant du bismuth 214 (214Bi, autrefois appelé radium C) en équilibre avec le radium et son émanation, ce qui nécessite une accumulation d'environ un mois. C'est pour donner une base commune à ces comparaisons que la Commission des étalons[...]

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Classification

Pour citer cet article

Georges BOUISSIÈRES. RADIUM [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Marie et Pierre Curie - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Marie et Pierre Curie

Autres références

  • CURIE LES

    • Écrit par Marcel FRILLEY
    • 4 841 mots
    • 5 médias
    ...très rapidement dans cette voie. Il lui suffit en effet d'une année pour passer du phénomène brut – observation de rayons émis par l'uranium et par le thorium – à la séparation du premier élément radioactif, le polonium, en juillet 1898, suivie de celle duradium à la fin de la même année.
  • CURIE MARIE (1867-1934)

    • Écrit par Natalie PIGEARD-MICAULT
    • 2 360 mots
    • 3 médias
    ...Curie avait breveté une amélioration. Cet ensemble, appelé aujourd’hui « méthode Curie », leur permet d’annoncer la découverte du polonium (nommé en hommage à la Pologne) le 18 juillet 1898 puis celle duradium, qu’ils ont faite avec Gustave Bémont (1857-1932), le 26 décembre de la même année.
  • DÉCOUVERTE DE LA RADIOACTIVITÉ NATURELLE

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 155 mots
    • 1 média

    En février 1896, Henri Becquerel (1852-1908) prépare des cristaux de sulfate double d'uranyle et de potassium et, afin d'étudier leur phosphorescence, les place sur une plaque photographique entourée d'un papier. Le soleil étant absent, il enferme ses plaques dans un tiroir. Quelques jours plus...

  • MÉTAUX - Métaux alcalino-terreux

    • Écrit par Jean PERROTEY
    • 2 578 mots
    • 2 médias

    Les métaux alcalino-terreux constituent la deuxième colonne du tableau de classification périodique des éléments. On peut distinguer les alcalino-terreux vrais  – calcium, strontium, baryum, radium – et deux éléments plus légers – béryllium et magnésium –, qui présentent des...

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Voir aussi