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JORDANIE

Nom officiel

Royaume hachémite de Jordanie (JO)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Le roi Abdallah II (depuis le 7 février 1999). Premier ministre : Bisher al-Khasawneh (depuis le 12 octobre 2020)

      Capitale

      Amman

        Langue officielle

        Arabe

          Unité monétaire

          Dinar jordanien (JOD)

            Population (estim.) 11 680 000 (2024)
              Superficie 89 318 km²

                Le royaume à la recherche de sa survie (1967-1982)

                Le poids des Palestiniens

                Les conséquences de la guerre de juin 1967 sont catastrophiques pour la Jordanie. Elle perd sa province la plus riche économiquement, réduisant le royaume à une Transjordanie aux trois quarts désertique. Deux cent mille nouveaux réfugiés viennent rejoindre ceux de 1949, faisant de la population de la rive orientale une population à majorité palestinienne (56 %). L'intégration, malgré l'effort des autorités, ne peut s'effectuer que lentement. L'amertume de la défaite est renforcée chez les Palestiniens par le sentiment qu'ils ont d'être tenus écartés de la vie de la nation, bien qu'une partie notable d'entre eux (en fait ceux du premier exode) participe aux activités économiques et aussi politiques du pays.

                Une dualité dans le pouvoir ne tarde pas à s'instaurer. D'un côté, les organisations de fedayin, dominées par le courant maximaliste de Georges Habache, entendent garder leur liberté d'action en poursuivant notamment leurs incursions dans les territoires occupés. De l'autre, un gouvernement trop souvent indécis et une armée lassée des débordements de la résistance palestinienne, dont les commandos prolifèrent à Amman et dans le Nord, supportent de plus en plus difficilement cette carence du pouvoir. En février 1970, le roi interdit les activités des partis politiques, suscitant une réaction immédiate de l'opposition, aussitôt mise à profit par les Palestiniens qui appellent à l'établissement d'un « régime démocratique et national ». Une première série d'affrontements a lieu avec l'armée. Ils reprennent en juin. Amman, contrôlée par le Front populaire de libération de la Palestine (F.P.L.P.), est encerclée par la troupe. Les tentatives de conciliation ayant l'une après l'autre échoué, la guerre devient inévitable.

                Le détournement par le F.P.L.P. d'avions de ligne civils sur Mafrak et un attentat manqué contre Hussein donnent le signal de combats, entrecoupés de trêves éphémères, qui, de septembre (« Septembre noir ») 1970 à juillet 1971, vont briser définitivement la résistance palestinienne. Fort de l'appui américain et mettant à profit l'indifférence de Nasser (dont les derniers jours sont proches), le souverain poursuit méthodiquement la neutralisation des bases de fedayin établies dans le royaume. Son Premier ministre, Wasfi Tall, paye de sa vie, le 28 novembre 1971, au Caire, la réussite d'une opération que réprouve l'ensemble du monde arabe et qui, jusqu'au sommet arabo-africain du Caire (mars 1977), consacre la rupture des Palestiniens et de la dynastie hachémite. Cette réprobation arabe se manifeste par la fermeture des frontières (Irak et Syrie) et la rupture des relations diplomatiques (Algérie, Libye, Syrie). L'Arabie Saoudite et les pays du Golfe gardent cependant une attitude plus modérée.

                Accord jordano-palestinien - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

                Accord jordano-palestinien

                Les accords du Caire (sept. 1970) et ceux d'Amman (oct. 1970) signés entre Hussein et Yasser Arafat n'avaient pas permis de s'entendre sur les conditions d'une présence armée palestinienne dans le pays. Celle-ci éliminée, Hussein n'exclut pourtant plus la possibilité de rassembler, sous sa couronne, Jordaniens et Palestiniens. Le 15 mars 1972, il fait connaître son plan de Royaume arabe uni, au sein duquel la Cisjordanie libérée serait érigée en « province palestinienne autonome ». Pour réaliser ce projet, le roi escompte l'appui de notables de la rive orientale avec lesquels il garde d'étroits contacts. Ce plan est rejeté par l' O.L.P. et la majorité des pays arabes qui, lors du sommet d'Alger (nov. 1973), consacrent l'O.L.P. comme unique représentant du peuple palestinien. Après la guerre d'octobre 1973, dans laquelle la Jordanie évite de s'engager en refusant d'ouvrir un troisième front, le sommet de Rabat (oct. 1974) confirme[...]

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                Écrit par

                • : professeur des Universités en science politique
                • : docteur en sociologie politique des relations internationales
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Philippe DROZ-VINCENT, Universalis et Philippe RONDOT. JORDANIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Jordanie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Jordanie : carte physique

                Jordanie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Jordanie : drapeau

                Camp de réfugiés palestiniens - crédits : Charles Hewitt/ Picture Post/ Getty Images

                Camp de réfugiés palestiniens

                Autres références

                • JORDANIE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951)

                  • Écrit par Universalis
                  • 467 mots

                  Émir autonome de Transjordanie (à partir de 1921) puis roi de Jordanie (1946-1951), né en 1882 à La Mecque, mort le 20 juillet 1951 à Jérusalem.

                  Deuxième fils de ̣Husayn ibn ‘Alī, chérif de La Mecque et roi du Hedjaz, Abdallah fait ses études à Istanbul, alors capitale de l'Empire...

                • AKABA ou AQABA GOLFE D'

                  • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                  • 416 mots
                  • 1 média

                  Bras de mer étroit (de 20 à 30 km) allongé sur 180 kilomètres, séparant l'Arabie de la presqu'île du Sinaï. Par sa structure, le golfe d'Akaba (ou ‘Aqaba) est un fossé d'effondrement profond (1 828 m maximum), prolongeant celui de la mer Rouge en changeant de direction...

                • AMMAN

                  • Écrit par Éric VERDEIL
                  • 785 mots

                  Capitale du royaume hachémite de Jordanie, Amman est située sur une zone de plateaux du nord-ouest du pays à une altitude moyenne de 900 mètres. Cet ancien centre des Ammonites, qui la nommaient Rabbath Ammon, connut une période de prospérité à la période gréco-romaine, sous le nom de Philadelphia....

                • CHAMIYÉ

                  • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                  • 403 mots

                  Venant de l'expression arabe « Badiya al-Ch'am », le désert de Syrie, la Chamiyé recouvre une entité géographique assez imprécise du Moyen-Orient. Domaine des populations nomades, elle s'oppose au Croissant Fertile, domaine de l'occupation agricole sédentaire. Aussi ses...

                • Afficher les 18 références

                Voir aussi