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ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951)

Émir autonome de Transjordanie (à partir de 1921) puis roi de Jordanie (1946-1951), né en 1882 à La Mecque, mort le 20 juillet 1951 à Jérusalem.

Deuxième fils de ̣Husayn ibn ‘Alī, chérif de La Mecque et roi du Hedjaz, Abdallah fait ses études à Istanbul, alors capitale de l'Empire ottoman. Après la révolution des Jeunes-Turcs de 1908, il représente La Mecque au sein du Parlement ottoman. Au début de 1914, il rejoint le mouvement nationaliste arabe qui revendique l'indépendance des territoires arabes de l'Empire ottoman. En 1915-1916, il joue un rôle majeur dans les négociations secrètes entre les Britanniques, en Égypte, et son père, qui aboutit au déclenchement (10 juin 1916) de la révolte arabe contre les Ottomans.

Le 8 mars 1920, le Congrès irakien, organisme à la légitimité controversée, proclame Abdallah roi constitutionnel d'Irak. Celui-ci décline l'offre au profit de son frère Fayçal Ier, chassé de Damas un an plus tôt (juillet 1920) par les troupes françaises. Fayçal sur le trône, Abdallah occupe la Transjordanie et menace d'attaquer la Syrie. Progressivement, il négocie l'autonomie de la Transjordanie vis-à-vis de la Palestine, sous la tutelle britannique.

Abdallah aspire à créer un royaume arabe uni englobant la Syrie, l'Irak et la Transjordanie. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se range au côté du Royaume-Uni et, avec son armée, la Légion arabe (régiment d'élite du monde arabe), prend une part active dans l'occupation britannique de la Syrie et de l'Irak, en 1941. En 1946, la Transjordanie devient indépendante. Abdallah est couronné roi à Amman le 25 mai de la même année. C'est le seul souverain arabe prêt à accepter le plan de partage de la Palestine entre État arabe et État israélien prévu par l'O.N.U. (1947). Au cours de la première guerre israélo-arabe, en mai 1948, ses troupes occupent la région de la Palestine située à l'ouest du Jourdain (Cisjordanie) et s'emparent de Jérusalem-Est, qui englobe une grande partie de la vieille ville. Deux ans plus tard, il annexe la Cisjordanie et rebaptise son royaume du nom de Jordanie. Cette annexion provoque la colère de ses anciens alliés arabes, Syrie, Arabie Saoudite et Égypte, qui souhaitaient tous la création d'un État arabo-palestinien sur la rive occidentale du Jourdain. La popularité d'Abdallah décline jusque dans son propre pays et il meurt assassiné par un nationaliste palestinien. Son fils ̣Talāl, diminué mentalement, lui succède brièvement avant que le trône ne revienne au fils de celui-ci, Hussein (1935-1999), plutôt qu'au frère d'Abdallah, Na‘if.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. ABDALLAH ou ABD ALLAH (1882-1951) roi de Jordanie (1946-1951) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GLUBB sir JOHN BAGOT, dit GLUBB PACHA (1897-1986)

    • Écrit par Françoise MEUSY
    • 954 mots
    • 4 médias

    Après des études à l'Académie militaire de Woolwich, John Bagot Glubb, plus tard appelé Glubb Pacha par les Arabes, sert comme officier britannique, dès 1915, en France et en Belgique. Plusieurs fois blessé (il a une partie de la mâchoire arrachée), il reçoit de nombreuses décorations. Il...

  • JORDANIE

    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Philippe RONDOT
    • 19 739 mots
    • 16 médias
    ...chérif Hussein en est le gouverneur depuis 1908 et il ne manifeste guère de soumission à Constantinople. En février 1914, l'un de ses trois fils, l'émir Abdallah, vient solliciter à Londres le secours de la Grande-Bretagne. Un accord est obtenu qui se traduit par un échange de correspondance secrète avec...

Voir aussi