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ITALIE Histoire

L'Italie sous le régime franc

Les Carolingiens

En fait, des mouvements de révolte ainsi que l'idéal universaliste du roi l'amènent progressivement à introduire dans l'administration, puis dans les lois du royaume d'Italie (reconnu comme unité politique autonome dès 781) des éléments francs : les comtes austrasiens prennent la place des ducs lombards ; les grands, Francs et Lombards, doivent entrer dans la vassalité royale, source, en Italie comme en Gaule, des institutions féodales ; les Églises jouissent de l'immunité. Dès 751, le pape, qui appuie bientôt ses prétentions sur la fausse donation de Constantin, revendique les territoires de Rome et de Ravenne ; le roi franc, avec le titre de patrice, devient le protecteur du nouvel État pontifical. C'est à ce titre que Charlemagne, appelé par Léon III en butte aux attaques de l'aristocratie romaine, va en 800 à Rome où le pape lui confère le titre impérial. Si Charles domine de fait le pontife, l'Église prend une place toujours plus importante dans les affaires de l'Empire sous ses faibles successeurs ; Louis II (850-875), dont le titre impérial ne recouvre que la souveraineté de l'Italie, agit surtout comme agent du pape contre les Arabes, qui ont pillé Saint-Pierre de Rome en 846. Mais après le dernier empereur carolingien (888), la souveraineté du royaume d'Italie passe aux familles des grands marquis.

Venise

Seules en Italie du Nord, les îles vénètes restent toujours hors de l'emprise impériale. Indépendantes sous la souveraineté théorique de Byzance, elles voient leur population, puis leurs chefs (dont le doge) se rassembler sur les îles du Rialto. Dès le ixe siècle, l'aristocratie des tribuns investit ses revenus, faute de mieux en ce pays d'eau et de sel, dans le commerce, important de Byzance les précieux produits orientaux que Pavie redistribue toujours à l'Occident.

Le royaume d'Italie

Cette période est, pour l'Italie, le premier âge féodal. La féodalité est née de la vassalité carolingienne ; à ses vassaux, comtes et marquis, et autres grands, le roi a distribué, en rétribution de leurs fonctions et de leur fidélité, des domaines (bénéfices), à titre personnel. Mais dès le ixe siècle, les agents royaux se recrutent par hérédité ; de même les autres vassaux ; ainsi le bénéfice, devenu fief, tend à devenir patrimonial, et la fidélité due au roi, contractuelle, liée à la concession du fief. La féodalité italienne, semblable dans son principe à celle des pays francs, a cependant des caractères particuliers : les grandes circonscriptions féodales (marche, comté) gardent les contours des divisions territoriales lombardes, et sont centrées sur des cités ; l'influence du droit romain rend plus apparent le caractère contractuel du lien féodal ; le droit lombard interdit la succession par primogéniture, d'où les fiefs tenus par tous les descendants d'une famille ; enfin, on distingue nettement les vassaux directs, et les vavasseurs, qui n'ont au xe siècle que peu de droits, la décomposition du pouvoir royal profitant surtout aux marquis (Toscane, Frioul, Spolète, Ivrée). Bien que la distinction entre pouvoir public et possession de la terre soit plus nette qu'en pays franc, la féodalité s'appuie sur le grand domaine foncier, qu'ont dû développer les Carolingiens ; mais il n'a pas le quasi-monopole économique et juridique, qui est le sien dans la Gaule du Nord : des artisans urbains, de libres possesseurs ruraux échappent à son emprise. Et le grand domaine ne répond pas au modèle classique de l'Ile-de-France : le lien y est faible entre réserve et tenures ; celles-ci sont confiées, parfois par contrat, à des paysans aux statuts juridiques extrêmement variés. Pendant que les familles marquisales s'arrachent la couronne de fer, à Rome l'aristocratie locale et spolétine (les Théophylacte,[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
  • : professeur honoraire à l'université de Genève
  • : maître assistant à l'université de Paris-I
  • : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Grenoble

Classification

Pour citer cet article

Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE et Paul PETIT. ITALIE - Histoire [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

500 à 600. Reconquêtes - crédits : Encyclopædia Universalis France

500 à 600. Reconquêtes

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