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ITALIE Histoire

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L'Italie archaïque

À partir du viiie siècle, la péninsule, jusqu'alors assez isolée, s'ouvre à des influences nouvelles, venues de la mer et d'Orient. Auparavant, certes, les régions méridionales, mais plutôt la Sicile et les îles Éoliennes, avaient connu les Achéens de Pylos, tandis que les Phéniciens laissaient la trace de leur passage sur les côtes de l'Étrurie et du Latium, peut-être à Rome même (liens entre l'Hercule romain du Forum boarium et le Melqart tyrien ?).

Les Étrusques

L'influence des Étrusques est autrement considérable, mais le problème de leurs origines reste discuté : aux solutions extrêmes, origine lydienne ou pélasgique de tout un peuple, ou à l'opposé autochtonisme absolu, on peut préférer des solutions moyennes, pouvant expliquer à la fois la présence évidente d'éléments orientaux dans cette civilisation, et la rapidité, presque la soudaineté, de son développement. Deux facteurs paraissent essentiels : l'arrivée par mer d'un contingent, certainement peu nombreux, d'Orientaux qui ont profondément modifié, en progressant vers l'intérieur, la civilisation villanovienne ; la mise en exploitation des riches gisements de fer de l'île d'Elbe. Du Pô à la Campagnie et à Rome même, les Étrusques ont apporté la vie urbaine, l'architecture civile et religieuse, l'alphabet, la terre cuite architectonique, et ont largement diffusé l'hellénisme qui les avait conquis. Grâce aux entreprises des condottieri de Tarquinia, Vulci, Chiusi, à l'activité de leurs marins et de leurs métallurgistes, ils dominèrent économiquement et politiquement (au vie s. av. J.-C. surtout) la majeure partie de l'Italie : Spina et Felsina (Bologne), Rome et Préneste, Capoue et Salerne furent, plus ou moins longtemps, des villes étrusques. Leur influence culturelle persista bien après la fin de leur grandeur politique, brisée par les défaites navales que leur infligèrent les Phocéens et les Syracusains (Alalia, vers 540 av. J.-C. ; Cumes en 474 av. J.-C.).

Les Grecs en Italie du Sud

Les Eubéens de Chalcis et Érétrie, suivis de bien d'autres Hellènes, ont, à partir du milieu du viiie siècle avant J.-C. (la chronologie est toujours discutée), fondé de nombreuses colonies, de Rhegion à Cumes sur la côte tyrrhénienne, de Crotone à Tarente sur la côte méridionale. Cette installation ne se fit pas sans difficultés avec les indigènes de l'intérieur, notamment les Iapyges et les Lucaniens. Cependant, par le commerce et le prestige de sa culture, l'hellénisme occidental propagea en Italie, outre ses produits et ses techniques, ses grandes divinités (Déméter, Héra, Héraklès), l'orphisme et surtout le pythagorisme, et certains genres littéraires (comédie, poésie épique).

La Rome royale

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

Depuis le xviiie siècle, on épluche l'histoire traditionnelle de la fondation de Rome et de ses rois. L'école « hypercritique » (E. Pais) rejeta les données de l'annalistique. Mais l'archéologie tend à réhabiliter certaines traditions sur l'ancienneté de la ville, le rôle des « rois » étrusques, l'existence de sources authentiques très anciennes (loi des XII Tables, fastes consulaires). Cependant, l'histoire « événementielle » de Rome ne commence pas avant la fin du vie siècle avant J.-C.

Les premiers établissements (fonds de cabanes, nécropoles de villages) remontent bien au milieu du viiie siècle avant J.-C., au Forum boarium, sur le Palatin et l'Esquilin. Plusieurs des villages situés sur les éminences (montes) s'unirent entre eux (Septimontium), puis à ceux des collines (colles) du Quirinal et du Viminal, et, malgré l'absence de traces archéologiques, on admet une pénétration sabine venue au contact des Latins. L'ère préurbaine prend fin avec l'œuvre des rois étrusques, les Tarquins[...]

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
  • : professeur honoraire à l'université de Genève
  • : maître assistant à l'université de Paris-I
  • : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Grenoble

Classification

Pour citer cet article

Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE et Paul PETIT. ITALIE - Histoire [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le patriote italien Giuseppe Mazzini, vers 1870

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

500 à 600. Reconquêtes - crédits : Encyclopædia Universalis France

500 à 600. Reconquêtes