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GRECO (1541-1614)

Greco et Philippe II

Le premier but du peintre, en arrivant en Espagne, était en effet d'obtenir la faveur du roi, amateur passionné de Titien. Commande royale, peut-être – ou morceau de bravoure –, L'Allégorie de la Sainte Ligue, qui rend hommage à Philippe II et à son demi-frère don Juan d'Autriche, fut appréciée du souverain et dut assurer à Greco la commande du Martyre de saint Maurice (1580-1582, Escorial) destiné à la basilique de l'Escorial ; dûment payé, le tableau fut décroché en 1584 : la complexité de la composition, la subtilité du traitement iconographique et peut-être même la gamme acide des couleurs pouvaient certes intéresser Philippe II, mais, pour ce lieu sacré, le roi, défenseur convaincu de la Réforme catholique, exigeait des œuvres immédiatement compréhensibles, inspirant directement la dévotion. Ce rejet incita certainement Greco à se tourner vers la clientèle tolédane qui, dès 1577, lui avait confié d'importantes commandes. Mais il ne l'empêcha pas de maintenir des liens avec la cour madrilène, comme le prouvent plusieurs portraits et le retable du collège des augustins de Madrid fondé par María de Aragon, nourrice de Philippe II (1596, dispersé entre le Prado, Villanueva y Geltrú et le musée de Bucarest).

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Pour citer cet article

Véronique GERARD-POWELL. GRECO (1541-1614) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<em>Le Christ chassant les marchands du temple</em>, Greco - crédits : Bridgeman Images

Le Christ chassant les marchands du temple, Greco

<it>L'Adoration des bergers</it>, Greco - crédits :  Bridgeman Images

L'Adoration des bergers, Greco

<em>La Sainte Famille avec sainte Anne et saint Jean-Baptiste enfant</em>, Greco
 - crédits : Courtesy National Gallery of Art, Washington

La Sainte Famille avec sainte Anne et saint Jean-Baptiste enfant, Greco

Autres références

  • GRECO (exposition)

    • Écrit par Robert FOHR
    • 1 074 mots
    • 1 média

    Les galeries nationales du Grand Palais ont accueilli, du 16 octobre 2019 au 10 février 2020, la première rétrospective jamais consacrée en France à Domenikos Théotokopoulos, dit Greco, né en Crète en 1541, mort à Tolède en 1614. Le commissariat de cette belle exposition, présentée...

  • BAROQUE

    • Écrit par Claude-Gilbert DUBOIS, Pierre-Paul LACAS, Victor-Lucien TAPIÉ
    • 20 831 mots
    • 23 médias
    ...d'œuvres universellement admirées (Don Quichotte...), expliquent à la fois son rayonnement au-dehors et la singularité de ses grands artistes. Ni le Greco à Tolède (1614), ni à Séville Zurbarán (1598-1664) ne peuvent être soumis à une catégorie définie : ils sont issus d'expériences espagnoles,...
  • CASTILLE

    • Écrit par Marcel DURLIAT, Universalis, Philippe WOLFF
    • 10 285 mots
    • 12 médias
    ...robuste. Après sa mort, le roi et les moines de l'Escorial donnèrent sa chance à un peintre crétois depuis peu arrivé à Tolède, Domenikos Theotokopoulos, El Greco. Le tableau qu'il exécuta en 1580, un Martyre de saint Maurice, ne plut pas. Greco, dédaigné par l'Escorial, épousa Tolède. C'est dans l'ancienne...
  • CÉZANNE ET LES MAÎTRES. RÊVE D'ITALIE (exposition)

    • Écrit par Robert FOHR
    • 1 164 mots
    • 1 média
    ...composition dynamique La Cène du Vénitien (esquisse, 1566, Caen, musée des Beaux-Arts). En revanche, c’est la grâce longiligne du maniérisme de Greco, découvert alors par les amateurs français, que Cézanne interprètera dix ans plus tard dans La Femme à l’hermine, d’après Le Greco (1885-1886 ;...
  • ESPAGNE (Arts et culture) - L'art espagnol

    • Écrit par Marcel DURLIAT
    • 5 038 mots
    • 11 médias
    Greco a pu rêver de devenir le peintre de l'Escorial, mais son maniérisme, encore trop marqué, lorsqu'il arriva en Espagne, par l'opulence mondaine de Venise et de Rome, déplut à Philippe II. Il se retira alors à Tolède pour y approfondir une expérience intérieure qui lui permit de...

Voir aussi