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ÉLASTOMÈRES ou CAOUTCHOUCS

Les élastomères, comme les matières plastiques, font partie de la famille des polymères. Le terme « élastomère » est utilisé aujourd'hui pour désigner d'une façon générale tous les caoutchoucs, c'est-à-dire les substances macromoléculaires, naturelles ou synthétiques, possédant l'élasticité caoutchoutique.

Le terme « caoutchouc » vient du mot indien cahutchu (« bois qui pleure ») et rappelle ainsi l'origine du caoutchouc naturel, précurseur des élastomères d'aujourd'hui.

Le caoutchouc est, soit d'origine naturelle, provenant essentiellement de l'Heveabrasiliensis, soit synthétique, issu de la pétrochimie.

Les élastomères sont présents dans de nombreuses applications de la vie quotidienne et occupent une place de choix dans l'industrie.

Si les pneumatiques consomment plus de la moitié de la production des élastomères, on utilise aussi ces derniers dans un grand nombre d'autres secteurs industriels : dans l'automobile elle-même sous la forme de joints, de liaisons élastiques, de tubes et de tuyaux, de membranes ou de dispositifs antivibratoires, ainsi que dans l'industrie mécanique, dans l'industrie aéronautique, dans les transports, dans l'industrie électrique, dans le bâtiment, en médecine et en pharmacie, et même dans l'industrie nucléaire. Dans ces différentes applications, les élastomères peuvent être associés à d'autres matériaux tels que les métaux, les textiles et certaines matières plastiques.

La production mondiale des élastomères a été de 20,7 millions de tonnes brutes en 2005, mais ce chiffre peut être doublé si l'on parle de consommation en pièces finies puisque les élastomères sont utilisés « formulés », c'est-à-dire renforcés, plastifiés, protégés et vulcanisés.

De l'objet de curiosité à la matière première de l'industrie

Le caoutchouc naturel est fourni surtout par des plantes d'origine américaine. Cortés lui-même avait été séduit par les balles rebondissantes avec lesquelles jouaient les Aztèques. Ceux-ci utilisaient en fait le latex d'un arbuste, Castilloaelastica, que les Espagnols utilisèrent pour imperméabiliser vêtements et chaussures. La première observation scientifique du caoutchouc est due à Charles de La Condamine qui, au cours de sa mission organisée par l'Académie des sciences de Paris pour mesurer la longueur d'un arc de méridien au voisinage de l'équateur (1736-1744), réunit un ensemble de notes sur le caoutchouc et ses usages, depuis Quito jusqu'au cœur de l'Amazonie. « Il croît dans la province d'Esmeraldas [sur le versant pacifique de la cordillère des Andes] un arbre nommé par les naturels hévé. Il en découle par la seule incision une liqueur blanche comme du lait, qui se durcit et noircit peu à peu à l'air [...]. Dans la province de Quito, on enduit les toiles de cette résine et on s'en sert aux mêmes ouvrages pour lesquels nous employons la toile cirée. Le même arbre croît [...] le long des bords de la rivière des Amazones. Les Indiens Maipas nomment la résine qu'ils en tirent cahutchu [« bois qui pleure »], ce qui se prononce caoutchouc. Ils en font des bottes d'une seule pièce, qui ne prennent point l'eau et qui, lorsqu'elles sont passées par la fumée, ont tout l'air de véritable cuir. Ils en enduisent des moules de terre en forme de bouteille et, quand la résine est durcie, ils cassent le moule, en faisant sortir les morceaux par le goulot ; il en reste une bouteille non fragile, légère et capable de retenir tous les liquides... » (rapport publié en 1755). Si on a là une première référence à l'Heveabrasiliensis, il revenait à un autre Français, François Fresneau, ingénieur du roi à Cayenne, le soin de repérer et de décrire l'hévéa, de le saigner et d'étudier le latex sur[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Christian HUETZ DE LEMPS et Françoise KATZANEVAS. ÉLASTOMÈRES ou CAOUTCHOUCS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

John Boyd Dunlop - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

John Boyd Dunlop

Variation du module du caoutchouc naturel et du polystyrène - crédits : Encyclopædia Universalis France

Variation du module du caoutchouc naturel et du polystyrène

Influence de la température sur les propriétés de rupture - crédits : Encyclopædia Universalis France

Influence de la température sur les propriétés de rupture

Autres références

  • ANILINE

    • Écrit par Alain TRINQUIER
    • 1 375 mots
    • 2 médias
    L'industrie des matières plastiques utilise les résines obtenues par condensation de l'aniline et du formol.L'industrie du caoutchouc emploie des dérivés de l'aniline, soit comme antioxygènes, destinés à préserver la gomme du vieillissement par oxydation : phényl-β-naphtylamine (d) obtenue...
  • ANTIOXYGÈNES

    • Écrit par Robert PANICO
    • 2 339 mots
    • 2 médias
    – le« vieillissement » du caoutchouc. On utilise surtout des amines : la N-phényl-β-naphtylamine, la 4,4′-diméthoxydiphénylamine, la N,N′-diphényl-para-phénylènediamine et aussi des phénols, notamment le 2,2′-méthylène-bis-(4-méthyl-6-tert-butylphénol), ce dernier étant stable...
  • AUTOMOBILE - Technologie

    • Écrit par Georges BRESSON, Jean-Pierre CAPET, François de CHARENTENAY, Universalis, Thierry HALCONRUY, Frédéric RIVAS, Jean-Pierre VÉROLLET
    • 15 879 mots
    • 27 médias
    Lesmélanges sont élaborés à partir de caoutchoucs naturels ou synthétiques, de charges de renforcement (noir de carbone, silice), d'agents de vulcanisation et de protection. Plusieurs mélanges, dont les caractéristiques varient selon la position qu'ils occupent dans le pneumatique, sont nécessaires...
  • COLLAGE, physique

    • Écrit par Jacques COGNARD
    • 6 455 mots
    • 2 médias
    L' adhésion du caoutchouc aux fils d'acier laitonnés des pneus à carcasse radiale illustre le concept d'ancrage par réaction avec le substrat. Le caoutchouc, qui joue le rôle de colle de réaction, est réticulé par du soufre (vulcanisation). Il n'adhère pas à la surface de l'acier. L'adhésion se produit...
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Voir aussi