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AMAZONIE

L'Amazonie, considérée tantôt comme un « enfer vert », tantôt comme un Eldorado, subit d'importantes transformations dans l'occupation de son territoire. Longtemps région refuge des populations indigènes fuyant le contact avec l'homme blanc, elle se trouve désormais, par sa position stratégique au centre de l'Amérique du Sud, au cœur d'un processus régional d'intégration qui vise à mieux relier les façades atlantique et pacifique, le monde Caraïbe et le Cône Sud.

Le dernier grand massif forestier tropical et le plus grand bassin hydrographique du monde

Amazonie : réseau hydrographique et villes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amazonie : réseau hydrographique et villes

Le terme Amazonie, apparu au xixe siècle, fait référence à deux ensembles naturels : un bassin hydrographique et une immense forêt ombrophile. Le bassin hydrographique amazonien occupe 1/20e de la surface terrestre, les 2/5e de l'Amérique du Sud, la moitié du Brésil ; il représente 1/5e du total d'eau douce de la planète. Six pays se partagent ce bassin hydrographique (Brésil, Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela), auxquels s'ajoutent les pays du plateau guyanais dont les eaux vont directement vers l'Atlantique et non vers l'Amazone et dont le couvert forestier est celui de la grande forêt amazonienne. Celle-ci représente le tiers des réserves mondiales de forêts tropicales, si riches en biodiversité, mais dont la survie des écosystèmes se trouve grandement menacée. Dans sa plus grande extension, l'Amazonie atteint 6 800 000 kilomètres carrés.

Un potentiel immense encore mal connu

Les fleuves sont les grandes voies de pénétration, c'est par eux que l'Amazonie a été explorée, conquise et exploitée. Ils sont le symbole et la fierté de ses habitants. Les études hydrologiques se développent pour mieux calculer les apports des fleuves à l'océan et mettre au point des modèles de prévision des crues. Il s'agit de la plus grande masse d'eau douce de la planète et le débit moyen annuel s'établit à plus de 200 000 m3/s, avec des pointes à 360 000 m3/s lors de crues records. La différence entre les niveaux maximal et minimal des eaux se situe entre 8 et 15 mètres de fluctuations annuelles et l'influence de la marée se fait sentir jusqu'à Óbidos (Brésil), à près de 1 000 kilomètres de l'océan.

La forêt ombrophile, ainsi dénommée car elle a besoin de quantités importantes de pluies (umbra, « pluies » en latin), couvre 80 p. 100 du bassin amazonien, et se compose de trois strates : des arbres géants de 40 à 50 mètres de hauteur dont la canopée, frondaison supérieure, est dense, à l'exemple de l'arbre dont le fruit s'exporte sous le célèbre nom de noix du Brésil ; des arbres moyens de 30 à 40 mètres de hauteur et une strate arbustive de 10 à 20 mètres. Des lianes prolifèrent dans la partie supérieure des arbres, tandis qu'au sol il y a peu de graminées mais surtout des mousses et des champignons qui transfèrent directement aux racines les éléments nutritifs.

Les forêts inondées sur terres alluviales (varzeas ou igapos) couvrent 8 à 10 p. 100 de l'Amazonie et restent sous l'eau en période de fortes pluies. Elles se distinguent de la forêt ombrophile par une présence marquée de multiples palmiers, buriti, açaí, babaçu, et correspondent à l'occupation humaine la plus dense, car elles offrent des rives aux sols fertiles et des eaux poissonneuses. Cependant, malgré leur potentiel, ces terres, propices aux rizières, ne sont pas devenues des zones d'intense activité agricole, ni même des polders comme sur le littoral du Suriname. Les connaissances sur ces forêts inondées sont encore mal appréciées, les oscillations du niveau des eaux pas bien mesurées et les qualités du fourrage aquatique peu connues.

Bien que les ressources halieutiques du milieu amazonien soient immenses, seulement 10 p. 100 de ce potentiel[...]

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Pour citer cet article

Martine DROULERS. AMAZONIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Amazonie : réseau hydrographique et villes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amazonie : réseau hydrographique et villes

Amazonie : biodiversité et populations - crédits : Encyclopædia Universalis France

Amazonie : biodiversité et populations

Indiens d'Amazonie - crédits : Keystone Features/ Getty Images

Indiens d'Amazonie

Autres références

  • L'ART DE LA PLUME EN AMAZONIE (exposition)

    • Écrit par Stéphen ROSTAIN
    • 874 mots

    Malgré leur rareté en Europe, les expositions sur l'art amazonien séduisent toujours un large public. L'Art de la plume en Amazonie, présenté du 23 janvier au 30 mars 2002 à la Fondation Mona Bismarck de Paris, a offert aux visiteurs une plongée dans une mosaïque de couleurs vives....

  • ACCULTURATION

    • Écrit par Roger BASTIDE
    • 8 306 mots
    • 1 média
    ...dites « sauvages », en dehors des contacts culturels continus, et qui vont rencontrer des populations blanches envahissant leurs territoires, ainsi en Amazonie. Il est nécessaire de considérer un de ces cas, pour voir si l'inverse de ce que nous venons de dire ne se justifie pas, c'est-à-dire qu'après...
  • AMÉRINDIENS - Amazonie et Guyanes

    • Écrit par Simone DREYFUS-GAMELON, Universalis
    • 5 651 mots
    • 2 médias

    Les premiers établissements humains en Amérique du Sud remonteraient à environ 15 000 ans avant J.-C. Situés dans les régions côtières du Venezuela et de la Colombie, ils indiquent un peuplement d'origine septentrionale, introduit par l'isthme de Panamá, répandu peu à peu le long du littoral...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    ...totalement le bouclier guyanais, où la formation Roraima (1 700 Ma) repose horizontalement, en discordance, sur des roches métamorphiques plus anciennes.La vaste dépression transcontinentale de l'Amazone sépare donc deux régions dont l'histoire est différente pendant le Précambrien supérieur.
  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géographie

    • Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER, Danièle LAVALLÉE, Catherine LEFORT
    • 18 105 mots
    • 9 médias
    Au cœur de l'Amazonie brésilienne, entre Manaus et Belém, Ann C. Roosevelt et son équipe ont mis au jour dans la Caverna da Pedra Pintada les vestiges d'une occupation humaine datés entre 11 200 et 10 500 B.P. Ils consistent en foyers, en restes de faune (poissons, rongeurs, tortues, serpents...
  • Afficher les 31 références

Voir aussi