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ÉLASTOMÈRES ou CAOUTCHOUCS

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Les différentes familles d'élastomères

On compte une vingtaine de familles d'élastomères et dans certaines de ces familles dix à vingt grades différents. C'est dire que les méthodes actuelles de polymérisation permettent, de plus en plus, la fabrication de produits sur mesure répondant à la fois aux problèmes de mise en œuvre et aux propriétés recherchées.

La classification courante consiste à séparer les caoutchoucs en trois catégories (les sigles utilisés sont ceux qui sont recommandés par la norme ISO 1629 de 1995) :

– les caoutchoucs à usages généraux, qui sont représentés par le caoutchouc naturel (NR) et le polyisoprène de synthèse (IR), les copolymères de butadiène styrène (SBR) et les polybutadiènes (BR) ;

– les caoutchoucs spéciaux, qui sont les co- ou terpolymères d'éthylène propylène et diène (EPM et EPDM), les copolymères d'isobutylène isoprène, chlorés ou bromés (IIR, BIIR, CIIR), les copolymères de butadiène acrylonitrile (NBR), et les polychloroprènes (CR) ;

– les caoutchoucs très spéciaux, qui rassemblent les caoutchoucs de silicone (VMQ, FVMQ), les élastomères fluorés (FKM), les polyéthylènes chlorés et chlorosulfonés (CM, CSM), les polyacrylates (ACM), les copolymères éthylène acétate de vinyle (EVM) et l'éthylène acrylate de méthyle (AEM), les caoutchoucs nitrile hydrogénés (HNBR) et les caoutchoucs d'épichlorhydrines (CO, ECO, GECO), les polyuréthanes malaxables (AU, EU).

On peut ajouter à cette classification les élastomères thermoplastiques qui forment une catégorie à part. En effet, par rapport aux caoutchoucs précédemment cités, ces élastomères n'ont pas besoin d'être vulcanisés et se mettent en œuvre comme les thermoplastiques. Ils seront traités dans le chapitre 5.

Les deux premières familles de caoutchouc représentent 94 p. 100 de la consommation française. La troisième famille regroupe les élastomères à hautes performances thermiques et/ou chimiques indispensables et sont en plein développement sur le marché.

La grande majorité des élastomères est synthétisée à partir de monomères issus des dérivés pétroliers et par polymérisation, soit radicalaire en émulsion, soit ionique (anionique, cationique, Ziegler-Natta ou complexes de métaux de transition) en solution.

Parmi les procédés plus récents, on peut citer la polymérisation des caoutchoucs d'éthylène et de propylène par les métallocènes.

Les caoutchoucs à usages généraux

Élastomères à usages généraux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Élastomères à usages généraux

Cette catégorie comprend les caoutchoucs de grande consommation, utilisés principalement dans l'industrie du pneumatique.

Le caoutchouc naturel ou polyisoprène représente 44,6 p. 100 de la consommation française. Il est tiré actuellement exclusivement d'un arbre, l'Heveabrasiliensis. À l'état solide, il provient de la coagulation et du séchage d'un produit tiré de son écorce : le latex.

Le latex (mot latin signifiant liqueur) est recueilli, par saignée de l'écorce de l'arbre, de une à trois fois par semaine, toute l'année, et pendant environ trente ans. Il contient un grand nombre de petites particules en suspension dans un milieu liquide. Cette phase dispersée contient 94 p. 100 au moins de polyisoprène.

La biosynthèse de cet élastomère est maintenant bien connue ; la matière première du caoutchouc est le saccharose produit par l'activité photosynthétique des feuilles de l'hévéa. La production moyenne de caoutchouc par arbre et par an est de 5 kilogrammes (soit 2 tonnes à l'hectare planté).

Le latex est utilisé soit sous forme liquide, pour des applications telles que les gants ou les préservatifs, soit coagulé par addition d'acide dilué et séparé de son milieu liquide. Il est ensuite laminé et/ou broyé en grains. Les feuilles ou les grains ainsi obtenus sont lavés et séchés dans des fours puis compactés en balles.[...]

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Classification

Pour citer cet article

Christian HUETZ DE LEMPS et Françoise KATZANEVAS. ÉLASTOMÈRES ou CAOUTCHOUCS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 13/10/2016

Médias

John Boyd Dunlop - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

John Boyd Dunlop

Variation du module du caoutchouc naturel et du polystyrène - crédits : Encyclopædia Universalis France

Variation du module du caoutchouc naturel et du polystyrène

Influence de la température sur les propriétés de rupture - crédits : Encyclopædia Universalis France

Influence de la température sur les propriétés de rupture

Autres références

  • ANILINE

    • Écrit par
    • 1 375 mots
    • 2 médias
    L'industrie des matières plastiques utilise les résines obtenues par condensation de l'aniline et du formol.L'industrie du caoutchouc emploie des dérivés de l'aniline, soit comme antioxygènes, destinés à préserver la gomme du vieillissement par oxydation : phényl-β-naphtylamine (d) obtenue...
  • ANTIOXYGÈNES

    • Écrit par
    • 2 339 mots
    • 2 médias
    – le« vieillissement » du caoutchouc. On utilise surtout des amines : la N-phényl-β-naphtylamine, la 4,4′-diméthoxydiphénylamine, la N,N′-diphényl-para-phénylènediamine et aussi des phénols, notamment le 2,2′-méthylène-bis-(4-méthyl-6-tert-butylphénol), ce dernier étant stable...
  • AUTOMOBILE - Technologie

    • Écrit par , , , , , et
    • 15 879 mots
    • 27 médias
    Lesmélanges sont élaborés à partir de caoutchoucs naturels ou synthétiques, de charges de renforcement (noir de carbone, silice), d'agents de vulcanisation et de protection. Plusieurs mélanges, dont les caractéristiques varient selon la position qu'ils occupent dans le pneumatique, sont nécessaires...
  • COLLAGE, physique

    • Écrit par
    • 6 455 mots
    • 2 médias
    L' adhésion du caoutchouc aux fils d'acier laitonnés des pneus à carcasse radiale illustre le concept d'ancrage par réaction avec le substrat. Le caoutchouc, qui joue le rôle de colle de réaction, est réticulé par du soufre (vulcanisation). Il n'adhère pas à la surface de l'acier. L'adhésion se produit...
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