Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉCOLOGIE

Fonctionnement des populations

Cinétique démographique

Chaque individu d'une espèce naît, vit un certain temps et meurt. Une population est donc un système dynamique dont la permanence résulte de phénomènes compensatoires : des individus quittent le système (mortalité, émigration), tandis que d'autres y pénètrent (natalité, immigration).

L'analyse démographique instantanée d'une population permet de mettre en évidence sa structure, c'est-à-dire sa composition en individus de différentes catégories, en général des classes d'âge.

La détermination de l'âge des individus formant une population naturelle fait appel à des méthodes plus ou moins précises selon les organismes considérés. Si la croissance varie périodiquement en relation avec l'alternance des saisons, il peut apparaître des structures comme les anneaux de croissance : de nombreuses plantes ligneuses en présentent et l'on en observe aussi sur les écailles de certains poissons ou encore sur des coupes transversales d'os chez de nombreux vertébrés. Souvent, il est seulement possible de distinguer le stade de développement des individus, sans pouvoir leur attribuer un âge précis. C'est le cas pour de nombreux arthropodes, dont les stades successifs peuvent être reconnus par exemple grâce aux variations numériques de certains organes sensoriels (ocelles, trichobothries) ou de diverses ornementations. Faute de critères d'âge, il reste la possibilité de décomposer la population étudiée en classes de taille, à condition qu'il existe entre la taille et l'âge une relation statistique suffisamment étroite. Dans certains cas, enfin, il est possible de procéder au marquage d'individus d'âge connu et d'en suivre l'effectif au cours d'échantillonnages successifs.

Courbes de survie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Courbes de survie

Si l'analyse de la population est poursuivie au cours du temps, elle permet la description des variations temporelles de la structure démographique, c'est-à-dire celles des effectifs des différentes classes reconnues. Ces variations diachroniques constituent ce que l'on appelle la cinétique de la population. Il existe divers modes de représentation des variations temporelles de ces effectifs (tables de survie, matrices de Leslie). La procédure en théorie la plus simple consiste à suivre des ensembles d'individus nés au cours d'un même intervalle de temps, ou cohortes. La courbe représentant l'évolution temporelle de l'effectif d'une cohorte est appelée courbe de survie : sa forme fait ressortir les variations de la mortalité avec l'âge des individus (fig. 4).

L'étude du rythme de succession des cohortes et l'établissement des courbes de survie correspondantes permettent de décrire le mode de renouvellement d'une population et d'analyser les variations de son effectif total. Il convient alors de connaître le jeu des facteurs, tant biotiques qu'abiotiques, qui détermine la cinétique observée : cette approche causale constitue la dynamique des populations.

Dynamique et génétique des populations

Des observations périodiques permettent souvent de constater une relative stabilité des effectifs de nombreuses populations, à condition d'adopter une périodicité d'observation adaptée à la cinétique de chacune d'elles. Il y aurait alors un certain équilibre entre mortalité et natalité, entre émigration et immigration. D'autres fois, en revanche, des pullulations sont observées, ou au contraire des diminutions considérables d'effectifs.

Pour aborder l'étude de ces phénomènes, il est commode de considérer le cas simple d'une population sans émigration ni immigration dont les taux de natalité n et de mortalité m sont constants. On peut alors écrire en appelant N l'effectif de la population et t le temps :

Le paramètre r est appelé taux[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, directeur de la Grande Galerie de l'évolution
  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie (faculté des sciences), ancien directeur du laboratoire de zoologie de l'École normale supérieure
  • : professeur d'écologie à l'université de Paris-VI, directeur de l'Institut d'écologie et d'éthologie de Pavie

Classification

Pour citer cet article

Patrick BLANDIN, Denis COUVET, Maxime LAMOTTE et Cesare F. SACCHI. ÉCOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Ernst Haeckel - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Ernst Haeckel

Flux d'énergie chez les animaux et les végétaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Flux d'énergie chez les animaux et les végétaux

Métabolisme d'animaux homéothermes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme d'animaux homéothermes

Autres références

  • ÉCOLOGIE ET SOCIÉTÉ

    • Écrit par Robert BARBAULT
    • 7 804 mots
    • 5 médias

    L'écologie, comme science et vision du monde, a un destin singulier. Fondée dans la seconde moitié du xixe siècle, dans les remous d'une révolution industrielle qui va peu à peu mais inexorablement façonner notre monde, elle constitue une réponse de la communauté scientifique, alors largement...

  • AGENCE FRANÇAISE POUR LA BIODIVERSITÉ

    • Écrit par Denis COUVET
    • 1 558 mots
    • 1 média
    Une autre mission de l’Agence française pour la biodiversité est d’assurer un appui technique, notamment dans le cadre de la compensation écologique, stade ultime de la séquence « éviter, réduire, compenser » (E.R.C.) imposée lors de la construction d’infrastructures : on évite de détruire la biodiversité...
  • AMMONIFICATION ou AMMONISATION

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 1 920 mots
    • 1 média
    On considère qu'en culture, les conditions favorables aux ammonificateurs des sols sont une température de 30 0C, et une hydratation à 60 p. 100 de la capacité de rétention de la terre, ce qui garantit une bonne aération. Ces conditions idéales sont loin d'être réunies dans les milieux naturels...
  • ANTHROPOLOGIE

    • Écrit par Élisabeth COPET-ROUGIER, Christian GHASARIAN
    • 16 158 mots
    • 1 média
    ...des bases matérielles des sociétés humaines en relation avec leur adaptation au milieu. La société passe ainsi au rang d'un sous-système au sein d'un ensemble plus vaste qui inclut la nature animale et végétale, l'écosystème. Avant de comprendre, il est nécessaire d'identifier, de compter, de mesurer...
  • ANTHROPOLOGIE DES ZOONOSES

    • Écrit par Frédéric KECK, Christos LYNTERIS
    • 3 954 mots
    • 4 médias
    Alors que le concept de zoonose s’était d’abord développé dans une écologie où l’homme ne joue qu’un rôle accidentel, l’anthropologie est davantage interpellée lorsque la zoonose est caractérisée comme une émergence catastrophique. La fin des années 1970 voit émerger de nouveaux pathogènes impliquant...
  • Afficher les 72 références

Voir aussi