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ÉCOLOGIE

Ernst Haeckel - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Ernst Haeckel

Le terme écologie (du grec oikos, demeure, et logos, science) a été proposé par Ernst Haeckel en 1866 pour désigner la science qui étudie les rapports entre les organismes et le milieu où ils vivent. Cette définition reste encore valable, mais elle demande à être approfondie et précisée, car elle est trop générale. Pour la situer par rapport aux autres sciences biologiques, il est commode de considérer les divers niveaux d'organisation de la matière vivante.

Le système le plus simple ayant toutes les caractéristiques fondamentales des êtres vivants est la cellule. Des cellules, associées en tissus et en organes, sont intégrées en organismes pluricellulaires, animaux ou végétaux.

À un niveau d'intégration supérieur, les individus de certaines espèces peuvent constituer des colonies, comme chez les cœlentérés, ou des sociétés, comme chez les termites, les fourmis et les abeilles. À un niveau encore plus élevé se place, pour tous les êtres vivants, la population, ensemble des individus d'une même espèce liés entre eux par des liens parentaux, c'est-à-dire génétiques ; selon que la reproduction est sexuée ou non, ces liens sont évidemment différents.

Les populations des diverses espèces (bactériennes, végétales, animales...) groupées en un lieu déterminé forment un niveau d'organisation plus complexe encore, la communauté biologique ou biocénose ; le milieu physique et chimique où celle-ci est installée est souvent appelé biotope et leur ensemble est un écosystème. Le niveau ultime d'organisation du monde vivant est constitué par l'ensemble des écosystèmes de la planète, c'est-à-dire la biosphère.

La structure et le fonctionnement des cellules constituent l'objet de la cytologie et de la physiologie cellulaire ; la structure et le fonctionnement des êtres pluricellulaires concernent l'histologie, l'anatomie et la physiologie des organismes. L'écologie a donc pour objet essentiel l'étude des niveaux supérieurs d'organisation de la matière vivante, de la population monospécifique à l'écosystème et à la biosphère : comme pour les niveaux inférieurs, mais cette fois à l'échelle de systèmes particulièrement complexes, il s'agit de décrire des structures, de comprendre des fonctionnements et de reconstituer des évolutions. On ne peut toutefois saisir les phénomènes jouant à un certain niveau d'intégration sans connaître ceux qui interviennent aux niveaux inférieurs : de même que l'organisation des écosystèmes ne peut être comprise qu'en tenant compte du fonctionnement des populations, celui-ci ne peut l'être sans référence aux relations que chaque individu entretient avec le milieu.

Ces relations entre les individus d'une même espèce et le milieu où ils vivent constituent le domaine de l'écologie des populations (autrefois appelée autoécologie). Elles concernent à la fois les individus, pour eux-mêmes, et les populations qu'ils forment. Dans cette perspective, le milieu est conçu comme un ensemble de facteurs dont on distingue deux types : les facteurs abiotiques, liés au milieu physique et chimique, et les facteurs biotiques, liés aux êtres vivants présents dans l'écosystème étudié.

L'écologie des communautés (autrefois appelée synécologie ou biocénotique) envisage essentiellement la structure et le fonctionnement des écosystèmes, mais son champ s'étend également aux complexes d'écosystèmes, associés par exemple dans un même bassin versant, et finalement à la biosphère.

Discipline biologique, l'écologie ne se contente pas de décrire des structures et d'analyser des fonctionnements : elle tente de les interpréter dans une optique évolutionniste et doit considérer les systèmes qu'elle étudie – populations, écosystèmes – à différentes échelles de temps.[...]

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, directeur de la Grande Galerie de l'évolution
  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie (faculté des sciences), ancien directeur du laboratoire de zoologie de l'École normale supérieure
  • : professeur d'écologie à l'université de Paris-VI, directeur de l'Institut d'écologie et d'éthologie de Pavie

Classification

Pour citer cet article

Patrick BLANDIN, Denis COUVET, Maxime LAMOTTE et Cesare F. SACCHI. ÉCOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Ernst Haeckel - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Ernst Haeckel

Flux d'énergie chez les animaux et les végétaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Flux d'énergie chez les animaux et les végétaux

Métabolisme d'animaux homéothermes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Métabolisme d'animaux homéothermes

Autres références

  • ÉCOLOGIE ET SOCIÉTÉ

    • Écrit par Robert BARBAULT
    • 7 804 mots
    • 5 médias

    L'écologie, comme science et vision du monde, a un destin singulier. Fondée dans la seconde moitié du xixe siècle, dans les remous d'une révolution industrielle qui va peu à peu mais inexorablement façonner notre monde, elle constitue une réponse de la communauté scientifique, alors largement...

  • AGENCE FRANÇAISE POUR LA BIODIVERSITÉ

    • Écrit par Denis COUVET
    • 1 558 mots
    • 1 média
    Une autre mission de l’Agence française pour la biodiversité est d’assurer un appui technique, notamment dans le cadre de la compensation écologique, stade ultime de la séquence « éviter, réduire, compenser » (E.R.C.) imposée lors de la construction d’infrastructures : on évite de détruire la biodiversité...
  • AMMONIFICATION ou AMMONISATION

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 1 920 mots
    • 1 média
    On considère qu'en culture, les conditions favorables aux ammonificateurs des sols sont une température de 30 0C, et une hydratation à 60 p. 100 de la capacité de rétention de la terre, ce qui garantit une bonne aération. Ces conditions idéales sont loin d'être réunies dans les milieux naturels...
  • ANTHROPOLOGIE

    • Écrit par Élisabeth COPET-ROUGIER, Christian GHASARIAN
    • 16 158 mots
    • 1 média
    ...des bases matérielles des sociétés humaines en relation avec leur adaptation au milieu. La société passe ainsi au rang d'un sous-système au sein d'un ensemble plus vaste qui inclut la nature animale et végétale, l'écosystème. Avant de comprendre, il est nécessaire d'identifier, de compter, de mesurer...
  • ANTHROPOLOGIE DES ZOONOSES

    • Écrit par Frédéric KECK, Christos LYNTERIS
    • 3 954 mots
    • 4 médias
    Alors que le concept de zoonose s’était d’abord développé dans une écologie où l’homme ne joue qu’un rôle accidentel, l’anthropologie est davantage interpellée lorsque la zoonose est caractérisée comme une émergence catastrophique. La fin des années 1970 voit émerger de nouveaux pathogènes impliquant...
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Voir aussi