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ÉCOLOGIE

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Organisation fonctionnelle des biocénoses

Organisation trophique

Un des problèmes majeurs de l'écologie est la description et la compréhension de la structure trophique des principaux écosystèmes.

Cette structure trophique est constituée par les relations qui lient les organismes consommés à ceux qui les consomment, relations dont l'ensemble forme le réseau trophique du système. Ce terme traduit bien mieux que celui de chaînes alimentaires les relations innombrables qui existent entre les différentes espèces de la biocénose.

Selon la source d'où ils tirent leur énergie, les êtres vivants se répartissent entre deux grandes catégories. Les autotrophes édifient leur matière organique à partir de constituants minéraux où dominent l'eau, le dioxyde de carbone, des nitrates et des phosphates ; le mécanisme de loin le plus répandu de cette élaboration est la photosynthèse, réalisée grâce à l'apport énergétique du rayonnement lumineux capté à l'aide de la chlorophylle présente chez les végétaux supérieurs. Diverses bactéries également autotrophes utilisent d'autres sources d'énergie, diverses substances minérales notamment. Les hétérotrophes utilisent la matière organique ainsi formée et se bornent à la transformer. Ils sont représentés par l'ensemble des animaux, mais aussi par beaucoup de bactéries et de champignons.

L'établissement du réseau trophique d'un écosystème est une tâche difficile par suite du grand nombre d'espèces en présence et de la complexité du régime alimentaire de chacune. Non seulement, en effet, un individu se nourrit généralement, à un moment donné de son existence, aux dépens de nombreuses autres espèces, mais son spectre de nourritures varie avec son stade de développement, son âge, sa taille, et aussi avec la période de l'année et les disponibilités qu'elle offre.

Relations trophiques au niveau du sol - crédits : Encyclopædia Universalis France

Relations trophiques au niveau du sol

Si simple que soit une biocénose, le réseau trophique complet est ainsi d'une complexité telle qu'il importe, pour en comprendre l'essentiel, de le présenter sous une forme plus simple et de le schématiser. Pour cela, on conserve seulement les espèces les plus abondantes et, surtout, on regroupe les espèces d'un même groupe taxinomique dont les exigences trophiques sont voisines : par exemple les vers de terre géophages, ou l'ensemble des araignées (fig. 7). Même ainsi, cependant, les relations sont encore complexes et l'on pourra ne considérer qu'une fraction de la biocénose, par exemple les organismes du sol, ou encore ceux de la strate herbacée. On considère parfois aussi dans le réseau trophique la partie qui est en relation avec une espèce particulière à laquelle on s'intéresse plus spécialement.

On schématise le réseau trophique notamment en définissant la connectivité, qui est le nombre de relations d'exploitation, de compétition, de symbiose rapporté au nombre de relations possibles étant donné le nombre d'espèces présentes dans la biocénose. Les observations suggèrent une diminution de la connectivité avec le nombre d'espèces.

Donner d'un réseau trophique une idée quantitative, en précisant l'abondance et les biomasses des divers ensembles indiqués, constitue un idéal difficile à atteindre. De fait, peu de biocénoses ont permis d'arriver à un tel résultat. Aussi a-t-on tenté de simplifier davantage en n'y considérant que quelques ensembles synthétiques auxquels on a donné le nom de niveaux trophiques.

Le premier niveau est celui des producteurs primaires, essentiellement les végétaux chlorophylliens. À l'origine de toutes les chaînes trophiques, ils sont consommés par des herbivores (ou phytophages) qui constituent le second niveau, celui des consommateurs primaires. Ceux-ci servent à leur tour d'aliments à des carnivores (ou parasites) formant le niveau des consommateurs[...]

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, directeur de la Grande Galerie de l'évolution
  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie (faculté des sciences), ancien directeur du laboratoire de zoologie de l'École normale supérieure
  • : professeur d'écologie à l'université de Paris-VI, directeur de l'Institut d'écologie et d'éthologie de Pavie

Classification

Pour citer cet article

Patrick BLANDIN, Denis COUVET, Maxime LAMOTTE et Cesare F. SACCHI. ÉCOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Ernst Haeckel - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Ernst Haeckel

Flux d'énergie chez les animaux et les végétaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Flux d'énergie chez les animaux et les végétaux

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Métabolisme d'animaux homéothermes

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  • ANTHROPOLOGIE DES ZOONOSES

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