ANGOISSE
ANGOISSE EXISTENTIELLE
Lorsque l'homme s'interroge sur son surgissement dans le monde, il peut certes localiser et dater son apparition parmi les vivants et en préciser les cadres économico-sociaux ; mais, lorsqu'il cherche à justifier le lieu et le temps qui sont les siens, il se trouve acculé à une impasse. L'angoisse est précisément l'expérie […] […] Lire la suite
AUTISME
Dans le chapitre « Deux types de causalité ? » : […] Dans la majorité des cas, l'examen neurologique est négatif. Devant l'adhésion auto-calmante à des intérêts restreints et à des mouvements stéréotypés, devant la fascination par des formes évanescentes, on a alors supposé que la façade autistique protégeait des sujets, contre un arrière-plan d'angoisses intenses, en les mettant à distance. Face à des autistes sans langage, on ne pouvait faire que […] […] Lire la suite
AUTISME (PRISE EN CHARGE DE L')
Dans le chapitre « L'importance du lieu de vie » : […] La prise en charge des autistes suit l'évolution des connaissances sur le développement de l'enfant. Jusque dans les années 1960, on pouvait seulement prédire l'évolution de l'autisme, toujours dramatique, vers la démence. La question du traitement de l'autisme ne se posait pas : les autistes étaient hospitalisés avec les « arriérés » dans les services de psychiatrie attachés aux grands asiles. On […] […] Lire la suite
CLIVAGE DU SUJET (psychanalyse)
Dans le chapitre « Le clivage du moi de Freud et l'apport de Melanie Klein » : […] Le clivage est pour Freud une caractéristique tellement principielle de la vie psychique qu'il avait laissé la notion au second plan, son élaboration théorique portant sur la dynamique pulsionnelle des mécanismes du refoulement. À la fin de son œuvre, il élabore toutefois la notion de clivage du moi, pour tenter de saisir certains phénomènes particuliers de la vie psychique. L'introduction de la […] […] Lire la suite
CULPABILITÉ
Dans le chapitre « Les deux moments de la culpabilité » : […] Même s'il considère que le sentiment de culpabilité « affecta, à la manière d'un vague malaise, d'un triste pressentiment, tous les peuples méditerranéens » et qu'il est finalement constitutif de toute civilisation, Freud lui-même n'a pas laissé de distinguer deux attitudes culturelles différentes par rapport à la faute, l'une d'auto-accusation angoissée, l'autre de disculpation projective. Il a, […] […] Lire la suite
DÉSIR (notions de base)
Dans le chapitre « Un traumatisme originaire ? » : […] Quant au discours d’Aristophane, il s’articule autour du mythe de l’androgyne. Selon Aristophane, l’amour serait un désir inconscient remontant à l’origine des temps et nous poussant à reconstituer l’unité primordiale qui fut brisée par les dieux. Des êtres de forme sphérique, les androgynes, peuplaient alors la terre. Voulant défier les dieux, ils érigèrent une tour (version hellénique de la tou […] […] Lire la suite
DEVOIR (notions de base)
Dans le chapitre « Un déterminisme social ? » : […] Deux siècles après Rousseau, ce sont les sciences humaines, en particulier la psychanalyse et la sociologie, qui ont mis en évidence les illusions de la conscience morale. Dans ses Essais de psychanalyse (1915-1923), Sigmund Freud (1856-1939) ironise sur cette voix de la conscience qui ne serait rien d’autre, en réalité, que l’écho des voix de l’enfance : « Notre conscience morale, loin d’être l […] […] Lire la suite
ENFANCE (Les connaissances) La socialisation
Dans le chapitre « L'adolescence » : […] Âge des ruptures, des découvertes, l'adolescence est aussi rupture avec les socialités à fondement affectif : dans la vie familiale, avec les camarades. Pour les uns, d'emblée, joue la sexualité, l'attirance vers l'autre sexe, renforcée par le sentiment que la relation amoureuse autonomise, libère des dépendances à l'égard des parents. Pour d'autres, c'est le groupe monosexué qui joue cette fonct […] […] Lire la suite
EXISTENCE PHILOSOPHIES DE L'
Dans le chapitre « L'instant de l'angoisse » : […] Il y a un lien profond pour Kierkegaard entre l'angoisse et l'instant. Et, par l'instant de l'angoisse, l'homme peut comprendre sa situation. Bien que toute pensée religieuse soit absente chez Sartre, l'angoisse demeure, mais elle n'est plus éthico-religieuse, c'est l'angoisse devant les choses telles qu'on les voit dans La Nausée (1938), devant les autres, devant nous-mêmes, devant notre choix. […] […] Lire la suite
HEIDEGGER MARTIN
Dans le chapitre « Les modalités du souci » : […] La première modalité réelle du souci est l'existence comme préoccupation ( Besorgen ). Celle-ci comporte sa propre temporalité, ses propres manières d'être offerte, d'exister, d'être-auprès-de et de comprendre. Elle découpe à l'intérieur du monde un monde ambiant ( Umwelt ) plus particulièrement voué à cette préoccupation. Elle découvre l'étant intra-mondain qui est soit un autre Dasein, soit un […] […] Lire la suite
HYSTÉRIE (histoire du concept)
Dans le chapitre « Hystérie de conversion et hystérie d'angoisse » : […] Sous le terme hystérie d'angoisse , Freud isola une variété particulière de névrose dont le symptôme central est la phobie ; il en souligna la similitude structurale avec l' hystérie de conversion . En effet, dans l'un et l'autre cas l'action du refoulement tend essentiellement à séparer l'affect de la représentation. Cependant, Freud souligna une différence fondamentale : dans l'hystérie d'angoi […] […] Lire la suite
IDENTIFICATION
Dans le chapitre « Angoisse et identification » : […] Mais voici que s'ouvre, inopinément, un nouveau champ de recherches. Car « le problème, ajoute Freud, n'est pas réglé pour autant ; il y a encore place pour une spéculation théorique qui renverse le résultat acquis ou le place sous un nouveau jour ». On évoquera ici la métapsychologie d' Inhibition, Symptôme, Angoisse (1926), et de façon générale, la nouvelle conception de l'angoisse introduite […] […] Lire la suite
INTÉRIORITÉ
Dans le chapitre « Une alternative radicale » : […] Il n'est pas d'homme qui ne possède, invincible, le sentiment que son corps et ces prolongements de son corps que sont ses paroles et ses actes constituent l'envers extérieur d'une réalité qui est la sienne propre dont lui est offert, dans la veille et même dans le rêve, une intuition immédiate radicalement incommunicable en tant que telle à autrui et qu'on dira intérieure ou subjective. Cette ant […] […] Lire la suite
JUNG CARL GUSTAV (1875-1961)
Dans le chapitre « L'appel des profondeurs » : […] L'apparition de l'inconscient collectif et de ses messages au premier plan des préoccupations contemporaines constitue pour Jung la voie par laquelle la nature s'efforce de résoudre le grand problème de l'heure. Le développement prodigieux de la conscience claire a eu pour contrepartie la mise en jachère du domaine de l'âme, de l'irrationnel, relégué au rang de résidu de l'âge mythologique. L'inte […] […] Lire la suite
KAFKA FRANZ (1883-1924)
Dans le chapitre « Le messie avorté » : […] De fait, c'est bien une religion qui est en cause ici, mais, pour le malheur personnel de l'artiste, une religion sans dogmes ni église, d'autant plus tyrannique que ses commandements, n'émanant de personne, ne peuvent jamais être ni prouvés, ni réfutés, ni même parfaitement obéis. « C'est un mandat », écrit Kafka en soulignant le mot, et il ajoute : « Conformément à ma nature, je ne puis accepte […] […] Lire la suite
KIERKEGAARD SØREN (1813-1855)
Dans le chapitre « L'angoisse et le vertige de la liberté » : […] L'angoisse est le grand privilège de l'homme ; l'animal ne la connaît pas parce qu'il n'est pas libre. À un premier degré, l'angoisse naît de la liberté. Lorsque Adam s'entend interdire par Dieu de manger de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal sous peine de mourir, il ne peut comprendre, car il ne sait ni ce que sont le Bien et le Mal, ni ce que c'est que la mort. L'innocence d'Adam se tr […] […] Lire la suite
LIBIDO
Dans le chapitre « L'analogie de l'intoxication » : […] Notre accoutumance au langage psychanalytique est telle que l'on tend à oublier la rigueur méthodologique – d'un style très classique – avec laquelle s'est engagée la construction du concept de la libido. Intervenant sur le terrain clinique de la névrose d' angoisse, elle est préparée selon le témoignage de Freud (lettre 44 du 2 avril 1896) par l'analogie des affections avec une certaine forme d' […] […] Lire la suite
MAL
Dans le chapitre « Les mythes » : […] On doit à Freud l'idée selon laquelle ce que le rêve est au dormeur singulier les mythes pourraient l'être à l'humanité globalement considérée, c'est-à-dire l'expression travestie d'une inquiétude qu'il est impossible de démasquer si l'on néglige, au profit exclusif de leurs structures, le contenu concret du mythe comme du rêve. Découvrir la finalité de cette inquiétude, ce serait comprendre le s […] […] Lire la suite
MÉLANCOLIE
Dans le chapitre « Psychanalyse et philosophie » : […] Freud classe la mélancolie, en 1896, parmi les psychonévroses de défense et plus précisément les névroses narcissiques. Liée à la série des névroses d'angoisse, particulièrement à la dépression périodique, elle se rattache au troisième mode de transformation de l'énergie non liquidée, celui de la transformation de l'affect ; mais, alors que la névrose d'angoisse provient d'une accumulation de ten […] […] Lire la suite
MONSTRES, esthétique
Dans le chapitre « Angoisse, désirs et monstres » : […] Mais les liens qui unissent le monstre de l'art aux affects sont plus importants que ceux qui le relient aux savoirs. Plus qu'à notre volonté de savoir, c'est à nos désirs, à notre angoisse que le monstre a affaire. Bien des monstres naissent de l'angoisse et la suscitent. Henri Michaux ( Plume ) écrit : « Avec simplicité, les animaux fantastiques sortent des angoisses et des obsessions [...]. La […] […] Lire la suite
MORT Les interrogations philosophiques
Dans le chapitre « L'angoisse » : […] Les positions ouvertes sur un au-delà de la mort comme celles de Jaspers et de Marcel ne nient pas la présence fondamentale de l'angoisse dans l'expérience de la mort, mais il est prévisible que les positions de finitude y insistent davantage. Ailleurs, l'angoisse est assumée et transposée sur le registre d'une certaine espérance ; ici, elle porte son vrai nom. On peut se demander si le mythe de l […] […] Lire la suite
NÉVROSE INFANTILE
Les particularités spécifiques des névroses infantiles ont été isolées relativement tard dans l'évolution de la psychiatrie. Au début de la psychanalyse, la névrose infantile est considérée comme ayant la même symptomatologie que celle de l'adulte, mais aussi comme étant son prototype et son modèle ; elle est alors rétrospectivement analysée à travers la névrose de l'adulte. En fait, quand on se p […] […] Lire la suite
NOSTALGIE
Dans le chapitre « Un processus psychologique » : […] C'est en effet le même terme de nostalgie ( Sehnsucht ) que reprend Freud pour désigner également une aspiration intense issue le plus souvent de satisfactions passées auxquelles le sujet n'a pu totalement renoncer, telles par exemple les satisfactions sexuelles qui sont attachées aux zones érogènes infantiles et que le sujet a dû abandonner au profit de la seule satisfaction génitale. Dans c […] […] Lire la suite
PHOBIE (psychanalyse)
Dans le chapitre « L'angoisse » : […] Jusqu'à la fin de son œuvre, Freud ne s'est pas estimé satisfait de sa théorie de l'angoisse. Selon un premier schéma, celle-ci surgit lorsque, de par un processus de refoulement qui a détaché la libido de ses « objets d'investissement », une quantité d'énergie libidinale, désormais libre, et non plus fixée, ne trouve pas à se réinvestir. Dans l'hystérie de conversion, la libido réinvestit des fo […] […] Lire la suite
PSYCHOSE (psychanalyse)
Dans le chapitre « Approche structurale de la personnalité de l'enfant psychotique » : […] Pour Melanie Klein et son école, il n'existe pas de franche démarcation entre névrose et psychose, la distinction étant affaire de quantité plus que de qualité : la régression peut être plus ou moins profonde et toucher certains secteurs de la personnalité, tandis que d'autres sont conservés sur lesquels le traitement peut prendre appui. Quoi qu'il en soit, on peut retrouver certains traits spéci […] […] Lire la suite
RANK OTTO (1884-1939)
Dans le chapitre « Dissensions et rupture » : […] Mobilisé en Pologne de 1916 à 1919 et coupé de la vie viennoise, il ne sera plus, si l'on en croit Ernest Jones, tout à fait le même homme lorsqu'il retrouvera celle-ci. En 1920, il s'installe comme analyste, avec des difficultés qui tiennent au fait qu'il n'est pas médecin, et il assiste au congrès de La Haye où s'affirme le caractère international du mouvement analytique et où se réorganise le « […] […] Lire la suite
REFOULEMENT
Dans le chapitre « Le refoulement dans les diverses affections » : […] Dans l' hystérie de conversion, le refoulement est constamment à l'œuvre : « Le contenu représentatif du représentant pulsionnel est radicalement soustrait à la conscience ; comme formation de substitut et, en même temps, comme symptôme, une innervation très forte, somatique dans les cas typiques, de nature tantôt sensorielle, tantôt motrice, soit excitation, soit inhibition. » C'est une innervat […] […] Lire la suite
SOUFFRANCE
Dans le chapitre « Certitude de la souffrance physique » : […] Seule la souffrance physique – la « douleur » – semblerait devoir faire l'objet d'une certitude : mieux localisée, plus sporadique et dotée de seuils d'intensité éventuellement déterminables, elle échapperait à cette suspicion qui caractérise la souffrance, dont la causalité, étant d'ordre suprasensible aussi bien que sensible, fait intervenir des éléments réputés imaginaires. Bref, la douleur, n […] […] Lire la suite
TROUBLES ANXIEUX
Dans le chapitre « Rappel historique » : […] Les troubles anxieux sont diagnostiqués depuis la seconde moitié du xix e siècle (Servant, 2022). C’est à cette époque que l’on prend conscience que certains malades souffrent de troubles psychiques qui n’ont rien à voir avec la folie : ils raisonnent bien et sont conscients de leur problème, mais ne peuvent se détacher de leur anxiété. Le Français Bénédict Morel (1809-1873) – premier psychiatre […] […] Lire la suite
TROUBLES DÉPRESSIFS
Dans le chapitre « Syndrome dépressif » : […] Le syndrome dépressif, dont la phase prodomique comporte souvent des troubles du sommeil, de l’anxiété et de l’irritabilité, correspond au regroupement de plusieurs symptômes : douleur morale, perte de l’estime de soi, perte de l’élan vital, vision péjorative du monde et de l’avenir, ralentissement psychomoteur, et symptômes somatiques. L’humeur dépressive pathologique est avant tout un sentiment […] […] Lire la suite
Le philosophe danois Soren Kierkegaard (1813-1855). Son influence fut grande sur de nombreux philosophes contemporains et on le considère comme le père de l'existentialisme.
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