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MÉDITERRANÉENNE AIRE

L'aire méditerranéenne a trait à la mer Méditerranée et aux portions de continents qui la bordent.

Le climat de ces régions, avec ses caractères – ciel bleu, sécheresse estivale – et leurs conséquences – végétation, activités humaines, histoire –, est à la base de la conception de pays méditerranéens.

L'aire occupée par ces pays possède aussi des caractères géologiques originaux, puisque la Méditerranée est une mer intramontagneuse, située en plein milieu de la ceinture orogénique alpine qui s'est développée entre l'Europe et l'Afrique en direction est-ouest, coïncidant avec l'emplacement d'une partie d'une mer beaucoup plus vaste appelée Téthys, développée pendant le Mésozoïque et le Cénozoïque, des Antilles aux îles de la Sonde.

Les éléments paléogéographiques et paléoclimatiques (transgressions et régressions marines, alternance des périodes chaudes et des glaciations ; cf. mer méditerranée), l'occupation humaine très précoce de cette région (cf. histoire de la méditerranée) ont conditionné la composition et la répartition du peuplement animal et végétal.

Dès lors, certaines espèces apparaissent avec des aires de répartition si nettement limitées qu'elles deviennent caractéristiques de la région, reliques du passé ayant survécu avec ou sans modifications, ou bien conquêtes plus récentes d'un espace rendu libre par suite d'un changement de climat.

Structure et évolution morphotectonique

La forme actuelle de la Méditerranée est conditionnée par le jeu néotectonique de grandes fractures récentes, indépendantes et souvent obliques par rapport à l'allongement des orogènes alpins. Le parcours de ces chaînes étant extrêmement sinueux, il n'y a rien d'étonnant à ce que la moitié du système alpin d'Europe (l'essentiel des Alpes, les Carpates, le Balkan, les Pontides) ne touche pas la Méditerranée, ni que, à l'inverse, celle-ci baigne des zones plissées développées dans l'avant-pays alpin, voire des zones stables, peu ou pas plissées, de cet avant-pays.

La Méditerranée au contact du socle africain

Sur un tiers des côtes méditerranéennes, entre Sousse et Port-Saïd, la couverture du bâti stable africain s'enfonce au nord sous les eaux. Le socle précambrien forme la masse de celui-ci, sous le Paléozoïque ou sous la couverture crétacée et cénozoïque, l'ensemble de ces formations sédimentaires étant de milieu continental ou marin, mais ici de plate-forme. Ce bâti africain remonte vers le nord-ouest, dans le môle de Kerkennah (Tunisie orientale) et le plateau de Raguse, où il sert d'avant-pays aux charriages alpins de Sicile ; il se prolonge vers la Cyrénaïque par un large plateau continental. En revanche, de Benghazi à Port-Saïd, sauf localement – au niveau de l'apport sédimentaire du delta du Nil –, la côte avoisine les grands fonds par suite du jeu de fractures à dominante est-ouest.

La Méditerranée au contact de zones plissées de l'avant-pays alpin

La côte orientale de Tunisie, au nord du môle de Kerkennah (ou du Sahel), montre la torsion progressive vers le nord-ouest des plis de l'Atlas tunisien oriental (ce qui détermine l'allongement du cap Bon), prolongement de l'Atlas saharien, édifice plissé intracratonique aux jeux multiples s'échelonnant de l'Éocène jusqu'à l'aurore du Quaternaire.

La côte du Levant, de Port-Saïd à Iskenderun, est manifestement due à un réseau de fractures nord-nord-est - sud-sud-ouest, parallèles au demi-fossé du Jourdain. On sait que celui-ci atteint, au sud, le golfe d'Akaba, où il conflue avec l'accident nord-ouest - sud-est de Suez. Le horst du Sinaï, qui les sépare au nord-ouest, finit là en pointe, le large fossé de la mer Rouge relayant les fossés plus septentrionaux par un début d'ouverture océanique. De Gaza à Tripoli,[...]

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Écrit par

  • : membre de l'Institut
  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Toulouse, correspondant de l'Institut, membre de l'Académie d'agriculture
  • : professeur à la faculté de médecine de Montpellier, directeur du Jardin des Plantes
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Jean AUBOUIN, Universalis, Henri GAUSSEN et Hervé HARANT. MÉDITERRANÉENNE AIRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Olivier (rameaux et fruits) - crédits : Bri Weldon/ Flickr ; CC-BY 2.0

Olivier (rameaux et fruits)

Oliviers en Provence - crédits : Joe Cornish/ Getty Images

Oliviers en Provence

Vignes et lavande - crédits : Hoberman Collection/ UIG/ Getty Images

Vignes et lavande

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 21 496 mots
    • 29 médias
    Dans lesfranges méditerranéennes qui ourlent les extrémités nord et sud du continent, la forêt constitue le climax des parties les plus arrosées. Au Maghreb, des variantes humides (forêts de chênes-lièges et de chênes kermès) se localisent dans les massifs montagneux de Kabylie, de Kroumirie...
  • ALBANIE

    • Écrit par Anne-Marie AUTISSIER, Odile DANIEL, Universalis, Christian GUT
    • 22 072 mots
    • 9 médias
    Bien que le pays soit peu étendu, le climat est sujet à de nombreuses variations locales dues au relief et à la mer. Par sa situation, l'Albanie jouit d'un climat de type méditerranéen, aux étés chauds et aux hivers doux. Le total annuel des précipitations (1 350 mm en moyenne, avec des maximums...
  • ALGÉRIE

    • Écrit par Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, Pierre VERMEREN
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    Pays maghrébin, mais aussi méditerranéen et arabe, l'Algérie a renoué avec la culture arabo-musulmane dès son indépendance en 1962, tout en composant avec sa diversité berbère et ses relations avec l'Europe. Ainsi, l'Algérie conserve des liens très étroits, à la fois économiques et humains, avec ses...
  • APENNIN

    • Écrit par Jean AUBOUIN, Jean DEMANGEOT
    • 2 778 mots
    • 3 médias
    L'unité climatique de l'Apennin est remarquable.Le climat est méditerranéen à étés lumineux, mais les masses montagneuses, par l'accroissement de l'amplitude thermique annuelle et des totaux de précipitations, le marquent d'une surprenante rudesse. Potenza, à la latitude de Naples...
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Voir aussi