MÉDITERRANÉENNE AIRE
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Le climat méditerranéen
Le climat régnant sur le pourtour de la Méditerranée, déterminé essentiellement par la latitude et la présence d'un volant thermique, est fortement influencé par le relief montagneux : là où celui-ci disparaît comme en Libye et dans le Sinaï, le climat subdésertique se fait sentir jusqu'à la mer.
Le climat méditerranéen établit une transition entre les climats tempérés, à hiver assez froid et été assez humide, et les climats désertiques ou tropicaux, à été humide et hiver sec : en Syrie, on passe du climat désertique au climat méditerranéen ; entre Narbonne et Toulouse ou entre Saragosse et Pampelune, on passe progressivement du méditerranéen au tempéré. La proximité des deux climats extrêmes entraîne une graduation du climat méditerranéen, subdivisé en subméditerranéen, mésoméditerranéen, thermoméditerranéen et xéroméditerranéen.
Caractères bioclimatiques
En biogéographie, les données climatiques retenues seront celles qui influent sur les organismes animaux ou végétaux et sur leurs activités, c'est-à-dire essentiellement la température et les précipitations. Ainsi, si le mistral intéresse les êtres vivants par ses conséquences, sa cause est du ressort de la climatologie et non de la bioclimatologie (cf. milieu tempéré).
Les différents bioclimats méditerranéens peuvent alors être définis par les caractères relatifs à la chaleur et à l'humidité : hiver assez clément (la moyenne mensuelle n'est jamais inférieure à 0 0C), été chaud et sec, précipitations au printemps et à l'automne, ce dont rend compte l'examen des diagrammes ombrothermiques. Les moyennes des précipitations (P en millimètres) et des températures (t en degrés Celsius) de chaque mois sont représentées avec, pour les températures, une échelle double de celle des précipitations ; à l'intersection des deux courbes, P = 2t ; quand P < 2t, il y a sécheresse. Cette définition est évidemment arbitraire, mais les cartes obtenues en distinguant le nombre de mois secs en chaque point correspondent assez bien avec celles de la végétation qui, aux petites échelles (c'est-à-dire à celles où la représentation d'une longueur est petite), est essentiellement déterminée par le climat.
Cette méthode, présentée par H. Gaussen en 1924, fut améliorée par l'emploi de l'indice xérothermique (x) qui fait intervenir l'humidité atmosphérique, facteur important, surtout le long des côtes. Cet indice correspond au nombre de jours secs pendant la période sèche. Son utilisation lors de l'établissement de la carte de l'U.N.E.S.C.O.-F.A.O. montre une concordance très nette avec la carte de la végétation. La végétation est du type désertique si x > 300, subdésertique pour x entre 200 et 300, du type euméditerranéen pour x entre 200 et 40 ou 50, du type subméditerranéen avec x entre 40 et 0, du type tempéré pour les valeurs nulles. Les valeurs de 40 à 50 sont intéressantes, car elles coïncident de façon très satisfaisante avec la limite de la culture de l'olivier. Depuis longtemps, plusieurs auteurs, en particulier C. Flahault, ont estimé que la limite de cette culture correspond à celle des conditions climatiques méditerranéennes. Cette conception, repoussée par certains, estimant qu'une plante cultivée est un mauvais critère, se trouve confirmée par d'autres, qui voient dans la limite de l'olivier, plante indifférente à la nature du sol et développée partout où le climat est favorable, un réactif bioclimatique excellent. (C'était le cas, il y a une centaine d'années, car la valeur économique de l'olivier a baissé et de nombreuses plantations furent arrachées au profit d'autres oléagineux.)
Il faut signaler que certains auteurs, surtout d'Europe centrale, qualifient de subtropical le climat méditerranéen. C'est une conception erronée, puisqu'un climat tropical se caractérise par un régime pluviométrique inverse du régime méditerranéen ; le seul point commun est un hiver non rigoureux.
Ces caractéristiques bioclimatiques, que l'on nomme « méditerranéennes » faute de mieux, se retrouvent en diverses parties du globe (sud-ouest et même sud-est de l'Australie ; sud de l'Afrique ; côte chilienne de Valparaíso à Valdivia ; sud de l'Argentine ; Californie méridionale) et en particulier en Afghanistan, sur les versants orientaux des montagnes qui dominent le haut bassi [...]
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Écrit par :
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- Henri GAUSSEN : professeur honoraire à la faculté des sciences de Toulouse, correspondant de l'Institut, membre de l'Académie d'agriculture
- Hervé HARANT : professeur à la faculté de médecine de Montpellier, directeur du Jardin des Plantes
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Pour citer l’article
Jean AUBOUIN, Henri GAUSSEN, Hervé HARANT, « MÉDITERRANÉENNE AIRE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 12 août 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/aire-mediterraneenne/