TAÏWAN [T'AI-WAN] (FORMOSE)

Nom officiel

Taïwan, République de Chine (TW) [n'est plus membre de l'O.N.U. depuis 1971]

Chef de l'État

Tsai Ing-wen (depuis le 20 mai 2016)

Chef du gouvernement

Su Tseng-chang (depuis le 14 janvier 2019)

Siège du gouvernement

Taipei

Langue officielle

Chinois mandarin

Unité monétaire

Nouveau dollar de Taïwan (TWD)

Population (estim.) 23 487 000 (2021)
Superficie 36 197 km²

Politique et société contemporaine

L’année 1988, qui s’ouvre avec le décès du président Chiang Ching-kuo, à la tête de l’État depuis 1978, inaugure une nouvelle période de l’histoire de Taïwan marquée par la démocratisation du régime et de la société. Ce processus est engagé par Lee Teng-hui, vice-président puis successeur de Chiang Ching-kuo et premier président d’origine taïwanaise du pays et du Parti nationaliste chinois (Kuomintang, K.M.T.), sur la base de la libéralisation amorcée dans les années 1980.

La mise en place d’une société démocratique à Taïwan

La démocratisation du système politique : 1988-1992

La démocratisation n’est obtenue que de haute lutte, avec le soutien des réformateurs du K.M.T., sous la pression populaire et de mouvements politiques et sociaux de plus en plus nombreux, contre une opposition résolue de la vieille garde d’origine continentale du K.M.T. qui craint la fin de son pouvoir et de l’identité chinoise du pays. La levée de la loi martiale en juillet 1987, l’autorisation de voyager en Chine populaire en novembre 1987, la légalisation des partis politiques d’opposition, notamment le Parti démocrate progressiste (Minzhu jinbu dang, D.P.P. en anglais) fondé en 1986 par des membres du mouvement Dangwai (« hors parti »), puis la libéralisation de la presse en 1988 avaient ouvert l’espace politique et social. Il restait toutefois, d’une part, à garantir les libertés d’expression et d’opinion, assurées en 1992 par la révision de l’article 100 du Code pénal sur la sédition qui permet la libération des derniers prisonniers politiques, le retour des opposants exilés à l’étranger et la fin de la censure. Et, d’autre part, à régler l’inadéquation de la représentation politique de la population dans le cadre d’institutions établies avant 1949.

La démocratisation réelle du système n’a ainsi lieu qu’après la convocation, en 1990, d’une conférence des affaires nationales ouverte aux partis d’opposition. Celle-ci s’accorde sur le lancement de changements constitutionnels et la transformation des organes représentatifs du régime, annonçant l’élection au suffrage direct des principaux dirigeants locaux (municipalités de Taipei et de Kaohsiung et province de Taïwan en 1994), puis du président de la République (en 1996), et surtout le départ des députés élus sur le continent chinois avant 1949 et en poste indéfiniment depuis lors. Elle s’accompagne du renouvellement intégral, en décembre 1991, de l’Assemblée nationale (forme de Chambre haute aux pouvoirs restreints), puis, en décembre 1992, de l’Assemblée législative (le Yuan législatif) élue au suffrage universel direct par la population du territoire effectivement sous contrôle de la république de Chine (R.D.C.), soit l’île de Taïwan et ses îlots associés (principalement Penghu, Ludao et Lanyu), et les archipels de Kinmen et de Matsu en bordure du Fujian.

Sur le plan des relations avec Pékin, bien que la République populaire de Chine (R.P.C.) revendique toujours la souveraineté sur Taïwan, rejette toute reconnaissance de la R.D.C., menace l’île de ses missiles et offre depuis le début des années 1980 une réunification sur le seul modèle d’« un pays, deux systèmes » (yi guo liang zhi), des changements majeurs de la position taïwanaise sont effectués sous la direction de Lee Teng-hui entre 1989 et 1992, qui vont poser les fondements des relations et d’un dialogue entre les deux parties pour les décennies suivantes. La fin de la revendication par Taipei de représenter toute la Chine et son acceptation du modèle allemand de double reconnaissance des États divisés par des tierces parties sont suivies par la promulgation, en 1991, des « lignes directrices pour l’unification nationale » (guojia tongyi gangling), qui maintiennent l’objectif officiel d’unification[...]

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Écrit par

  • Philippe CHEVALÉRIAS : docteur en études chinoises (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris), maître de conférences en langue et civilisation chinoises à l'université Charles-de-Gaulle Lille 3
  • Évelyne COHEN : chercheur de troisième cycle à l'université de Paris-VII
  • Jean DELVERT : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne
  • E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • François GODEMENT : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
  • Adrien GOMBEAUD : journaliste
  • Frank MUYARD : responsable du centre de Taipei de l'Ecole française d'Extrême-Orient, maître de conférences à l'université nationale centrale, Taïwan
  • Angel PINO : professeur à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne, responsable du département d'études chinoises, directeur du Centre d'études et de recherches sur l'Extrême-Orient
  • Pierre SIGWALT : docteur de troisième cycle en études sur l'Extrême-Orient et l'Asie-Pacifique, consultant-formateur Chine, journaliste
  • Charles TESSON : critique de cinéma, maître de conférences en histoire et esthétique de cinéma, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Philippe CHEVALÉRIAS, Évelyne COHEN, Jean DELVERT, E.U., François GODEMENT, Adrien GOMBEAUD, Frank MUYARD, Angel PINO, Pierre SIGWALT, Charles TESSON, « TAÏWAN [T'AI-WAN] (FORMOSE) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Taïwan : carte physique

Taïwan : carte physique

Taïwan : carte physique

Carte physique de Taïwan.

Taïwan : drapeau

Taïwan : drapeau

Taïwan : drapeau

Taïwan (république de Chine). L'emblème du « soleil blanc dans un ciel bleu », qui figure à présent…

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation.

Autres références

  • TAÏWAN, chronologie contemporaine

    • Écrit par Encyclopædia Universalis
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
    • 137 227 mots
    • 10 médias
    Pendant la colonisation japonaise, la Corée etTaïwan se modernisent : infrastructures, quelques industries lourdes, développement agricole, instruction publique, formation d'une classe de technocrates. Une fois l'indépendance acquise et les troubles de la « guerre froide » dissipés, la réforme agraire[...]
  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Jean DELVERT, Xavier de PLANHOL
    • 191 790 mots
    • 8 médias
    Taiwan, 35 970 km2, qu'un détroit peu profond, vraisemblablement un fossé tectonique, sépare de la Chine, est une île très montagneuse : le point culminant atteint 3 997 m dans le Yushan et le tiers de l'île a plus de 1 000 m d'altitude. Le relief dissymétrique dessine une concavité vers le Pacifique[...]
  • C.I.O. (Comité international olympique)

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 56 970 mots
    [...]révolution culturelle, souhaite intégrer le C.I.O. : ce dernier refuse lors de sa session de 1975 de répondre favorablement à cette demande, car la question de Taïwan n'est pas réglée. Néanmoins, Pierre Elliott Trudeau, le Premier ministre canadien, rappelle que son gouvernement ne reconnaît plus qu'une Chine,[...]
  • CHIANG CHING-KUO (1909-1988)

    • Écrit par Yves SUAUDEAU
    • 2 707 mots
    • 1 média

    Fils de Chiang Kai-chek (Tchiang Kai-chek) qui l'envoie, adolescent, suivre les cours de l'université Sun Yat-sen à Moscou, Chiang Ching-kuo (Jiang Jingguo) ne regagne la Chine qu'en 1937, soit dix ans après la rupture intervenue entre son père et Moscou. En Union soviétique, le jeune Chiang est[...]

  • CHINE - Histoire jusqu'en 1949

    • Écrit par Jean CHESNEAUX, Jacques GERNET
    • 245 261 mots
    • 51 médias
    [...]La rébellion ne sera écrasée que huit ans plus tard, en 1681. Deux ans plus tard, les Qing mettront fin au royaume indépendant que Koxinga avait créé à Taiwan (Formose), et la grande île sera définitivement rattachée à l'Empire. On peut donc dater de 1683, soixante-cinq ans après les premières attaques[...]
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Voir aussi