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TAÏWAN [T'AI-WAN]

Nom officiel

Taïwan, République de Chine (TW) [n'est plus membre de l'O.N.U. depuis 1971]

    Chef de l'État

    Tsai Ing-wen (depuis le 20 mai 2016)

      Chef du gouvernement

      Chen Chien-jen (depuis le 31 janvier 2023)

        Siège du gouvernement

        Taipei

          Langue officielle

          Chinois mandarin

            Unité monétaire

            Nouveau dollar de Taïwan (TWD)

              Population (estim.) 23 356 000 (2024)
                Superficie 36 197 km²
                  • Article mis en ligne le
                  • Modifié le
                  • Écrit par , , , , , , , , , et

                  Le cinéma

                  Dans les années 1980, les films de Hou Hsiao-hsien et d’Edward Yang font de Taïwan, dont la production a longtemps été ignorée, le centre du cinéma asiatique. Ce « nouveau cinéma », en phase avec celui qui émerge alors en Chine populaire grâce à Chen Kaige ou Zhang Yimou, offre au cinéma chinois une alternative inédite qui tranche avec celle que le cinéma de Hong Kong, découpé par genres et gouverné par une stricte économie de marché, a longtemps assumée. L’arrivée plus tardive de Tsai Ming-liang, dans le sillage de ses deux aînés, confirme cette tendance, au sein d’une industrie du cinéma devenue exsangue dans l’intervalle, sans véritable espoir de reprise.

                  Du cinéma de genre au cinéma d’auteur

                  Pour des raisons politiques, le cinéma de Taïwan a pris un énorme retard. Pendant la longue occupation de l’île par les Japonais (1895-1945), le cinéma est entièrement sous leur contrôle. Ils produisent en japonais quelques films de fiction (Les Yeux de Bouddha est le premier, tourné en 1922). Le public taïwanais découvre les films chinois des studios de Shanghai, dont l’importation est interrompue lorsque le Japon se lance à la conquête de la Chine en 1937. Par la suite, seuls les films japonais, allemands et italiens sont autorisés. À l’issue de la défaite du Japon en 1945, Taïwan retourne à la Chine, placée sous le contrôle du gouvernement nationaliste du Guomindang qui, à la suite de sa défaite face aux communistes en 1949, se replie sur l’île, qu’il n’a pas quittée depuis lors. Deux organismes officiels, le Studio du cinéma taïwanais (SCT) et le Studio du cinéma chinois (SCC) monopolisent la production, répartie entre documentaires éducatifs et fictions de propagande anticommuniste, le genre dominant des années 1950. Une première brèche s’ouvre en 1955 avec l’apparition d’un film parlé en dialecte taïwanais, quand toute la production est alors en mandarin. Une seconde l’année suivante, avec la création d’une société indépendante. Dès lors, la production privée, grâce à sa collaboration économique avec Hong Kong, dépasse celle des studios officiels réunis désormais autour de la CMPC (Central Motion Pictures Corporation). La production des années 1960 connaît un réel essor (on dénombre 257 films de fiction en 1966). Outre les films de propagande, dits de « réalisme sain », elle se répartit entre films d’opéra traditionnels, films sentimentaux contemporains et films d’arts martiaux. Ils sont signés pour la plupart par Li Hsing, Pai Ching-jui, Li Han-hsiang et Sung Tsung-chao.

                  À la fin des années 1967, Taïwan accueille surtout King Hu (1932-1997), l’un des plus grands metteurs en scène chinois. Né à Pékin, il avait quitté le continent en 1949 pour rejoindre Hong Kong. Au sein des studios Shaw, il avait pu tourner plusieurs films importants dont L’Hirondelle d’or (Come Drink with Me, 1966). Cependant, mal à l’aise dans un cinéma trop industriel, cet authentique artiste va trouver à Taïwan des conditions de travail plus indépendantes. C’est sur l’île qu’il produira ses plus grands films : L’Auberge du dragon (Dragon Gate Inn, 1967) et surtout Touch of Zen (1971) et Raining in the Mountain (1979).

                  Cependant, au début des années 1980, le public se lasse de ce cinéma de genre aux recettes usées. Hsiao Yeh, un des responsables de la production à la CMPC, romancier et scénariste, produit en 1982 un film à sketches, L’Histoire du temps qui passe, dont chaque épisode retrace une étape de la vie, de l’enfance à l’âge mûr. Il en confie la réalisation à des cinéastes inconnus, qu’ils soient issus du court-métrage ou jeunes diplômés d’écoles occidentales comme Edward Yang, formé aux États-Unis, et réalisateur l’année suivante de That Day at the Beach puis de Taipei Story (1985). À la fin de l’année 1982, un groupe d’amis, composé notamment[...]

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                  Écrit par

                  • : docteur en études chinoises (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris), maître de conférences en langue et civilisation chinoises à l'université Charles-de-Gaulle Lille 3
                  • : chercheur de troisième cycle à l'université de Paris-VII
                  • : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne
                  • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
                  • : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
                  • : journaliste
                  • : maître de conférences, responsable du centre de Taipei de l'Ecole française d'Extrême-Orient
                  • : professeur émérite des Université, université Bordeaux Montaigne
                  • : professeure émérite à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)
                  • : docteur de troisième cycle en études sur l'Extrême-Orient et l'Asie-Pacifique, consultant-formateur Chine, journaliste
                  • : critique de cinéma, maître de conférences en histoire et esthétique de cinéma, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Philippe CHEVALÉRIAS, Évelyne COHEN, Jean DELVERT, Encyclopædia Universalis, François GODEMENT, Adrien GOMBEAUD, Frank MUYARD, Angel PINO, Isabelle RABUT, Pierre SIGWALT et Charles TESSON. TAÏWAN [T'AI-WAN] [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Article mis en ligne le et modifié le 18/01/2024

                  Médias

                  Taïwan : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Taïwan : carte physique

                  Taïwan : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Taïwan : drapeau

                  Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Taïwan : contraintes naturelles et industrialisation

                  Autres références

                  • TAÏWAN, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • SHIMONOSEKI TRAITÉ DE (17 avr. 1895)

                    • Écrit par
                    • 184 mots

                    L'annexion de Formose par le Japon est réalisée par le traité de Shimonoseki (17 avril 1895) qui achève la courte guerre sino-japonaise de 1894-1895. Elle marque la véritable entrée du Japon dans le cercle restreint des puissances impérialistes de la fin du xixe siècle. Longtemps fermé...

                  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

                    • Écrit par , et
                    • 34 872 mots
                    • 8 médias
                    Taiwan, 35 970 km2, qu'un détroit peu profond, vraisemblablement un fossé tectonique, sépare de la Chine, est une île très montagneuse : le point culminant atteint 3 997 m dans le Yushan et le tiers de l'île a plus de 1 000 m d'altitude. Le relief dissymétrique dessine une concavité vers le Pacifique...
                  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                    • Écrit par , , , et
                    • 24 799 mots
                    • 10 médias
                    Pendant la colonisation japonaise, la Corée etTaïwan se modernisent : infrastructures, quelques industries lourdes, développement agricole, instruction publique, formation d'une classe de technocrates. Une fois l'indépendance acquise et les troubles de la « guerre froide » dissipés, la réforme agraire...
                  • CHIANG CHING-KUO (1909-1988)

                    • Écrit par
                    • 493 mots
                    • 1 média

                    Fils de Chiang Kai-chek (Tchiang Kai-chek) qui l'envoie, adolescent, suivre les cours de l'université Sun Yat-sen à Moscou, Chiang Ching-kuo (Jiang Jingguo) ne regagne la Chine qu'en 1937, soit dix ans après la rupture intervenue entre son père et Moscou. En Union soviétique, le jeune Chiang est entré...

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